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Affaires

Grosses opportunités pour les entreprises marocaines aux Emirats

Le pays compte 30 zones franches, des ports et aéroports parmi les plus performants au monde et est pionnier dans le recours aux nouvelles technologies pour faciliter les démarches aux opérateurs. La dynamique de diversification de l’économie émiratie est une opportunité pour développer les exportations du Maroc vers le pays. Toutefois, les exportateurs et investisseurs potentiels doivent avoir des références clés pour affronter la concurrence.

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Explorer les opportunités d’investissement et d’export aux Emirats Arabes Unis et faciliter le développement des entreprises qui souhaitent conquérir ce marché, tel est l’objectif que s’assigne la première édition de la Conférence internationale de l’export et de l’investissement aux Emirats Arabes Unis qui se tient les 2 et 3 avril à Marrakech. D’après les organisateurs, la raison d’être de cet événement est de permettre aux investisseurs marocains et aussi africains de s’ouvrir sur un marché en plein essor et d’en saisir le potentiel. En effet, les Emirats ont pu ériger une économie dynamique qui s’affranchit progressivement de la dépendance à la manne des hydrocarbures. La croissance a dépassé 5% en 2013 et 2014 et le pays a entrepris un effort palpable pour diversifier ses sources de revenus dans l’agroalimentaire, le commerce de détail, le tourisme, l’hôtellerie de luxe, les NTIC et autres. D’après Seltem Iyigun, économiste Moyen-Orient et Afrique du Nord chez Coface, la politique de diversification active de l’économie émiratie est un véritable atout pour la croissance, dans la mesure où elle réduit la dépendance à l’égard du pétrole et soutient l’économie réelle.

De plus, selon le cabinet Invest Trade House, les Emirats s’affirment comme un hub régional et une porte commerciale vers les pays du Golfe et de l’Asie. Le marché offre plusieurs opportunités, notamment l’accès à plus de 2 milliards de consommateurs et compte plus de 30 zones franches avec des ports et des aéroports parmi les plus grands au monde. A cela s’ajoute le fait que le pays est pionnier dans le recours aux technologies d’information pour rehausser la qualité de plusieurs services, notamment les démarches douanières en faveur des importateurs. «Environ 84% des opérations de contrôle des importations se passent dans moins de 20 secondes grâce à un système d’analyse de risque performant, et il est possible de dédouaner sa marchandise à partir de l’étranger», informe Khaled Alkhaja, directeur du département opérateurs aux Douanes de Dubaï, invité de la chaîne Sama Dubaï.

Toutefois, alors que les Emirats occupent une place de choix dans les IDE au Maroc (la première après l’opération de Maroc Telecom), ce potentiel n’est pas encore abordé par les entreprises marocaines, ni sur le plan des exportations et encore moins celui des IDE. A fin 2014, les exportations du Maroc à destination des Emirats n’ont pas dépassé 500 MDH, représentant 0,2% du total de ses expéditions. Le Royaume exporte vers les Emirats Arabes Unis principalement des disques et autres supports magnétiques (200 MDH), du prêt à porter (75 MDH) et des fruits et légumes (25 MDH).

Ce maigre bilan est d’autant plus interpellant lorsqu’on sait que les deux pays sont liés par un accord de libre-échange signé depuis 2003. Ce dernier prévoit la réduction des droits de douane et des taxes en plus des avantages dans le cadre de la grande zone de libre-échange de la Ligue Arabe (suppression totale des droits), l’élimination de toutes les entraves non tarifaires et la non-application de nouvelles mesures non tarifaires.

Le Maroc a peu profité de l’accord de libre-échange

C’est dire que les possibilités pour développer l’amplitude des échanges sont nombreuses. C’est aux opérateurs de saisir les travaux de la conférence pour s’initier à ce marché et se poser toutes les questions qui leur permettront de clarifier le processus de l’exportation ou de l’investissement, notamment avec la présence des intervenants experts venant du gouvernement de Dubaï, de la douane et des autorités des zones franches.
Les enjeux et les risques devront aussi être appréhendés. «Bien que les barrières logistiques soient faibles, il y a certains pré-requis pour les exportateurs potentiels sur le marché émirati, en l’occurrence avoir des références clés pour pouvoir engager des efforts dans la durée, avoir les moyens d’affronter la concurrence et enfin s’adapter dans un pays à fort multiculturalisme», affirme-t-on auprès du cabinet ITH. En somme, il s’agit d’un défi qui peut s’avérer enrichissant à tous les niveaux, à l’instar de celui relevé par la marque Diamantine qui vient tout récemment de s’installer en plein cœur d’Abu Dhabi.