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Formation et organisation au menu des Assises nationales du tourisme

Le déficit de compétences contrarie les velléités d’amélioration de la qualité de service.
Gros chantier en perspective : sortir les associations du corporatisme.

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Les quatrièmes Assises nationales du tourisme se dérouleront les 9 et 10 décembre à Agadir. Le choix de la capitale du Sud n’est pas fortuit, car c’est une destination qui remonte en flèche après plusieurs années de vaches maigres. De surcroît, cette ville balnéaire est en plein chantier avec, prochainement, l’ouverture d’une partie de la marina, et le début de l’aménagement de la station Taghazout, concédé à l’américain Colony. Ces assises sont certes, comme chaque année, l’occasion de faire le bilan et d’apprécier le niveau de réalisation des chantiers de la Vision 2010, mais on peut espérer qu’au vu des deux principaux thèmes retenus (formation, organisation), on réussira à faire un peu le ménage à l’intérieur même des professions du secteur.

Hygiène et classement des hôtels : du pain sur la planche
D’abord la formation. Si, quantitativement, des milliers de jeunes sont formés pour les métiers du tourisme, selon de nombreux professionnels, cette formation n’est pas ciblée en fonction des besoins du pays, notamment pour ce qui est des métiers liés à l’hôtellerie. On manque en effet cruellement de certains profils que les hôteliers marocains sont parfois obligés de ramener d’autres pays au prix fort. Le phénomène inverse commence aussi à prendre de l’ampleur dans la mesure où nos meilleurs profils partent par des canaux tout ce qu’il y a de plus officiel vers les pays étrangers, notamment vers l’Espagne, ce qui contribue à appauvrir le niveau des ressources humaines au Maroc. En outre, ces jeunes sont motivés par les salaires attrayants qui leur sont proposés ailleurs.

S’agissant de l’organisation – un autre gros morceau -, il faut espérer que ces assises se penchent sur une mise à niveau des associations professionnelles (hôteliers, voyagistes, restaurateurs, transporteurs, etc.) qui continuent d’obéir à une logique d’intérêt corporatiste, sans arriver à franchir le pas pour devenir de vrais partenaires des pouvoirs publics travaillant aux normes internationales avec des procédures claires et nettes. On peut parler à ce sujet de l’hygiène, qui reste à la merci de l’appréciation des seuls individus, ou encore du problème du classement des établissements hôteliers qu’il va falloir revoir de fond en comble sur la base de critères transparents.

Dernière question : que sortira-t-il de ces assises nationales qui serviront de trame pour les prochaines assises internationales qui auront lieu dans moins de trois mois, à Fès. Car, en fait, c’est à cette occasion qu’on vend la destination.