Affaires
Financement des TPME : Bank Al-Maghrib engage les banques sur 11.2 milliards
Deux opérations de refinancement des banques ont été lancées le 9 janvier et le 10 avril. Les prêts doivent être inférieurs à 50 MDH et adressés aux entreprises dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 175 MDH.

Bank Al-Maghrib monte progressivement en régime dans son programme de soutien au financement des TPME. Peaufiné graduellement depuis son introduction en 2012, ce dispositif, dans sa dernière version mise en place en juin 2013, a abouti à deux opérations de 8 milliards et 3,2 milliards de DH lancées respectivement le 9 janvier et le 10 avril 2014. Ces montants correspondent concrètement à un refinancement que BAM met à la disposition des banques sur une durée d’une année, sous des conditions les amenant à prêter davantage aux TPME.
En effet, le refinancement spécial de BAM correspond au montant que les banques s’engagent à prêter aux TPME, mais pas n’importe lesquelles. Des critères sont fixés pour les entreprises bénéficiaires : elles doivent avoir un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 175 MDH, hors promotion immobilière et professions libérales. Autre condition, les crédits doivent courir sur une durée d’au moins un an et être inférieurs ou égaux à 50 MDH. Auparavant, ce seuil était fixé à 15 MDH, ce qui est évidemment plus limitatif.
Pénalités en cas de non-respect par les banques de leurs engagements
Ce n’est pas la seule mesure d’assouplissement introduite par BAM au niveau de son dispositif pour susciter l’intérêt des banques. Le programme s’étale désormais sur une période minimale de 2 ans, ce qui donne plus de visibilité aux banques. Aussi, les avances sont initiées trimestriellement pour une durée de refinancement d’un an, au lieu de 3 mois auparavant, pour mieux coller aux besoins des banques tout en maintenant le coût de refinancement indexé au taux directeur. En outre, les établissements ont la possibilité de rembourser par anticipation les avances accordées. Autre nouveauté, l’élargissement de l’univers du collatéral éligible à la totalité des crédits distribués aux TPME ainsi qu’aux bons du Trésor, certificats de dépôts et crédits hypothécaires.
Le dispositif reste néanmoins entouré de garde-fous. Il s’agit principalement de l’application par BAM d’une pénalité pour les banques dont le volume des crédits octroyés est inférieur au total des montants empruntés durant chaque exercice. Dans ces cas, le coût de financement sera augmenté de 50 points de base pour chaque tranche de 10% d’écart, sans toutefois dépasser un maximum de 150 points de base.
Pour porter le détail de ce mécanisme à la connaissance des entreprises et plus généralement pour renforcer sa politique de proximité avec les opérateurs économiques, BAM tiendra du 26 mai au 27 juin une série de rencontres régionales qui concerneront 11 villes. Y seront notamment présentés les centrales d’informations de BAM et le projet de création d’un observatoire de la TPME.
