Affaires
Financement de l’exploitation: ce que les banques proposent aux PME
La trésorerie des entreprises est mise à rude épreuve. Une panoplie de solutions est proposée par les banques en fonction des besoins •L’accès au financement reste tributaire de la bonne structuration des entreprises.
Les délais de paiement ne cessent de battre des records. Selon une récente étude publiée par Bank Al-Maghrib dans son rapport sur la stabilité financière, ils dépassent la barre des 129 jours pour les PME. La situation est particulièrement critique pour les prestataires de services aux entreprises ainsi que les opérateurs du BTP dont les créances clients peuvent représenter jusqu’à 200 jours de chiffres d’affaires.
C’est dire l’importance que revêtent les solutions de financement de l’exploitation proposées par les banques aux PME. Celles-ci consistent d’abord en les classiques crédits de trésorerie comprenant le découvert bancaire ainsi que la facilité de caisse. En règle générale, les solutions de ce genre offrent pour le découvert bancaire des lignes sur 1 an n’excédant pas en principe 1mois de chiffre d’affaires, tandis que les facilités courent sur un mois maximum. S’ajoute à cela l’escompte de papier commercial, les cautions bancaires mais aussi des solutions peut-être moins connues adossées à une garantie étatique. Il s’agit du crédit à court terme dédié aux PME, Oxygène, géré par Dar Ad-Damane. Celui-ci est garanti à 60% maximum la première année pour un plafond de 1 MDH. Sur le même registre, citons le crédit de fonctionnement, Damane Exploitation, géré par la Caisse Centrale de Garantie. Sa quotité de garantie est de 60% du crédit avec un plafond de 10 MDH par opération.
D’autres solutions relativement plus pointues consistent en le crédit de campagne accordé en général sur 6 à 9 mois qui est adapté aux entreprises ayant une activité saisonnière. Le catalogue des banques englobe aussi des solutions de gestion des postes clients et fournisseurs à travers l’affacturage, permettant le financement anticipé de factures, la gestion du recouvrement, le tout avec la possibilité de s’assurer contre les risques de non-paiement des créances commerciales. Autre produit spécifique, l’avance sur marché permet aux entreprises adjudicataires de marchés publics de faire face aux décalages de trésorerie engendrés par l’importance à la fois des dépenses qu’elles effectuent (travaux, fournitures…) et des délais de règlement. Son montant peut couvrir une bonne partie de l’attestation des droits constatés (jusqu’à 80%) et le remboursement se fait par virements reçus de l’administration en règlement des décomptes. Citons encore l’avance sur marchandises qui permet de financer les stocks selon le cycle d’exploitation. Ce financement à court terme garanti par la mise en gage des marchandises peut aller jusqu’à 80% de la valeur des stocks pour une durée allant de 6 mois à 1 an.
Il va sans dire que l’accès à ces solutions reste tributaire de la bonne structuration des entreprises. Le déséquilibre de la structure financière, le cumul de résultats déficitaires, la concentration des créances et mouvements douteux sur des postes du bilan encore trop fréquents parmi les PME, sont tout autant de motifs légitimes de rejet.