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Export : la part des régions de Casablanca, Tanger et Agadir tombe de 61% à 54%
Les régions de Doukkala-Abda et Chaouia-Ouardigha ont le vent en poupe grà¢ce aux phosphates, à l’industrie chimique et aux zones industrielles de Berrechid, Settat et Bouznika. Rabat-Salé recule en raison du redéploiement d’une partie des activités exportatrices à la zone franche de Kénitra.

Une fois n’est pas coutume ! Les trois principaux pôles économiques, Casablanca, Tanger et Agadir, commercent bien moins avec l’étranger que les autres régions du Maroc. D’après les données de l’Office des changes publiées récemment, la part de ces trois agglomérations dans les exportations globales est tombée de 61% en 2009 à 54% en 2012, soit 7 points de perdu. A l’opposé, la région de Doukkala-Abda a hissé sa contribution d’autant : ses expéditions pèsent 21,3% du total grâce aux produits des industries chimiques qui constituent les principales ventes de la région avec 90% du total exporté. De même, la région de Chaouia-Ouardigha a amélioré sa contribution de 2 points en l’espace de trois ans, à 6,4%, essentiellement grâce aux recettes des phosphates (70%) et de divers produits manufacturés émanant des zones industrielles de Berrechid, Settat et Bouznika.
Cela dit, les industries les plus dynamiques à l’exportation de la région du Grand Casablanca n’ont pas subi de changement majeur : l’habillement, textile et cuir représentent le quart des ventes. Ces activités sont suivies des industries chimiques et de raffinage (24,2%), des industries électriques et électroniques (20,7%) et des industries automobiles et autres matériels de transport (11,4%). Les produits exportés sont surtout demandés par la France, l’Espagne, l’Italie et Singapour.
La région de Tanger-Tétouan exporte particulièrement des produits émanant des industries de l’habillement, du textile et du cuir (34,7%), des industries de fabrication de machines et appareils électriques (systèmes électriques et câblage) à hauteur de 28% et ceux des industries alimentaires avec 14,5%. Naturellement, l’Espagne est le premier client de cette région, suivie de la France, de l’Allemagne et des Pays-Bas.
Réputée principalement pour ses potentialités agricoles à vocation exportatrice, la région de Souss-Massa-Darâ réalise environ la moitié de ses expéditions en agrumes et primeurs en 2012, le tiers en produits agroalimentaires et 16,6% en produits métallurgiques et de l’extraction de minerais grâce à la présence de grands groupes miniers. La Suisse et la Russie sont les deux gros clients de la région du Souss, outre la France et l’Espagne.
46% des exportateurs sont installés dans la région de Casablanca
Malgré la réduction de leur poids dans les échanges extérieurs, les trois grands pôles économiques du pays (Casablanca, Tanger, Agadir) continuent de concentrer l’essentiel des entités exportatrices. Selon l’Office des changes, rien que la région de Casablanca compte 2 401 sur 5 190 exportateurs marocains en 2012, soit 46,3% du total, confirmant son rang de première place industrielle du Royaume, notamment grâce à ses deux grands port de Casablanca et Mohammédia. Tanger en compte 646 et le Souss-Massa-Draa 415.
La région de Doukkala-Abda, qui contribue à hauteur de 21,3% aux exportations, ne compte que 91 opérateurs, soit 1,8% du total. Elle arrive en première position en termes de chiffre d’affaires moyen par opérateur (433 MDH), loin devant le Grand Casablanca (21 MDH). La région tire en effet profit de la présence des complexes chimiques du groupe OCP localisés à Jorf Lasfar et à Safi. Ces unités ont généré 35,4 milliards de DH, soit 89,8% des exportations -composées exclusivement de dérivés de phosphates- de la région vers le reste du monde, notamment le Brésil, l’Inde et le Pakistan. Elle capitalise sur sa proximité avec la région du Grand Casablanca et du mouvement de desserrement industriel qui en émane.
Les exportations du Gharb ont progressé de 55% grâce aux équipementiers automobiles
Rabat-Salé réalise environ 3,4% des exportations, soit 6,4 milliards de DH. Cette région est en recul suite au redéploiement d’une partie de l’activité des exportateurs vers la zone franche de Kénitra. Cette migration profite largement à la région du Gharb-Chrarda Beni Hssen dont les exportations ont augmenté de 55% et représentent ainsi 2,5% du total national. Ceci grâce aux métiers mondiaux qui constituent plus de la moitié des ventes à l’étranger de cette région, soit 2,7 milliards de DH en 2012, contre 35% en 2011. Cette évolution est imputable aux opérateurs installés dans la zone franche de Kénitra, notamment ceux du secteur automobile (segment câblage) qui contribuent à hauteur de 58,3% aux ventes de cette région en 2012, au lieu de 34,3% en 2011.
Pour sa part, la région de Marrakech Tensift- El Haouz, réputée pour sa vocation touristique, intervient à hauteur de 2,9% dans les exportations, soit 5,4 milliards de DH grâce aux 362 exportateurs qui opèrent principalement dans les secteurs de l’extraction minière, des industries agroalimentaires et des industries de l’habillement.
