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Et si Bank Al-Maghrib baissait le taux directeur pour booster la croissance ?

Les prix à  la consommation ont augmenté de 2.3% sur les quatre premiers mois de 2013. Depuis une vingtaine d’années, l’inflation est maintenue à  2% par an en moyenne.

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Banque Bank Al Maghrib 2013 06 11

L’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), a augmenté de 2,3% sur les quatre premiers mois de 2013, par rapport à la même période de 2012. C’est un niveau relativement élevé et cette tendance est apparue depuis le début de 2012. D’ailleurs, l’exercice 2012 lui-même a enregistré le plus haut niveau d’inflation depuis 2008. Sans doute, l’ajustement des prix des produits pétroliers durant l’été 2012 y était-il pour quelque chose. Il semblerait d’ailleurs que le ralentissement de la consommation des ménages observé au cours des premiers mois de 2013 et qui a commencé à se manifester dès le dernier trimestre de 2012, résulte en partie de cette évolution des prix, en particulier les prix des produits alimentaires qui ont progressé de 3,3%. L’autre facteur explicatif de l’atonie de la consommation des ménages étant lié à la baisse des transferts des MRE de 1,4% entre janvier et avril 2013.

Le Maroc a besoin d’un taux de croissance annuel moyen de l’ordre de 6 à 7%

Cela dit, l’inflation au Maroc reste globalement… assez faible. C’est vrai que cette maîtrise du niveau général des prix à la consommation est quelque peu «artificielle» puisqu’elle est entretenue par les subventions de l’Etat, mais c’est un fait que depuis une vingtaine d’années l’inflation a rarement atteint 3% (sauf les années 2006 et 2008). Entre 1995 et 2012, l’indice des prix à la consommation a augmenté en moyenne de 2,07% par an. Le Maroc, sur ce point, fait exception parmi les pays en développement, au point de se demander si cette «désinflation» ne serait pas un peu responsable de la faiblesse de la croissance marocaine.

Car, rappelons-le, un pays comme le Maroc –c’est vrai de l’ensemble des pays en développement– a besoin d’un taux de croissance annuel moyen de l’ordre de 6 à 7%, et sur une longue période. La variable monétaire a-t-elle un rôle à jouer à ce niveau ? Les Etats-Unis, par exemple (mais toute comparaison n’est pas toujours raison), sont en train de pousser à un peu d’inflation à travers la facilitation du crédit, considérant qu’un peu d’inflation est bon pour la croissance. Et si la Banque centrale du Maroc abaissait son taux directeur pour le ramener au moins au niveau du taux d’inflation ? Cela pourrait susciter une forte demande de crédits, donc de consommation et d’investissement, donc de croissance.