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En redressement judiciaire, CITI Technologies stoppe le développement de sa filiale marocaine
Le groupe français qui comptait sur des contrats en Libye et en Egypte a indirectement fait les frais du printemps arabe. La filiale marocaine qui prévoyait une cinquantaine d’emplois ne compte aujourd’hui que quelques salariés.

Après avoir annoncé en 2011 de fortes ambitions pour son implantation au Maroc, le français CITI Technologies, spécialisé en ingénierie industrielle, est obligé de freiner des quatre fers le développement de sa nouvelle filiale marocaine.
En effet, le groupe basé à Paris et qui a connu une montée en flèche en moins de deux ans (la création ne remonte qu’à octobre 2009) est en proie à de graves difficultés financières depuis quelques semaines. Ce qui a poussé ses deux actionnaires et en même temps principaux dirigeants, en l’occurrence Henri Gagnaire et Bilal Anbari, à se déclarer en redressement judiciaire. Selon les observateurs français du secteur de l’ingénierie, un démembrement pur et simple du groupe qui compte à ce jour près de 1 000 employés et revendique un chiffre d’affaires de 210 millions d’euros (plus de 2,3 milliards de DH) pourrait très bien constituer l’issue, vu l’urgence à éteindre rapidement le feu d’un manque patent de trésorerie.
Il faut dire que la maison mère de Litwin, bien connue au Maroc pour avoir réalisé le terminal de stockage et de distribution d’hydrocarbures de Tanger-Méditerranée pour le compte du concessionnaire Horizon Tangier Terminals (HTTSA), a fait indirectement les frais des dommages collatéraux du printemps arabe avec une kyrielle de projets et contrats annulés notamment en Libye et en Egypte. Le surendettement contracté pour le financement en 2010 de l’audacieuse opération de rachat de Litwin, un concurrent au moins six fois plus grand, a également contribué à cet écroulement soudain.
Au Maroc, ce sont donc les 50 créations d’emplois, prévues dès 2012 et qui furent annoncées lors d’une conférence de presse en juin 2011, qui passent à la trappe. CITI Technologies Maroc ne compte à ce jour qu’une poignée de salariés et a fait appel régulièrement au cours des derniers mois aux ingénieurs et chefs de projets de sa maison mère pour s’acquitter des premières commandes pour le compte des clients marocains.
En attendant le dénouement de l’affaire, le Maroc qui a connu au cours des dernières années l’implantation de quelques cabinets notamment français d’ingénierie industrielle, manque cruellement de grands opérateurs locaux dans un savoir-faire de pointe dont dépend l’essor industriel du pays. Contrairement à l’ingénierie en génie civil où l’expertise nationale rayonne au delà des frontières, notamment en Afrique.
