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Affaires

En dépit des dégà¢ts matériels, une bonne campagne agricole se dessine

L’état végétatif des cultures est satisfaisant sur la quasi-totalité du territoire.
Les superficies inondées peuvent être reconverties ou redressées par des apports d’engrais azotés.
Des pertes négligeables dans l’agrumiculture.

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rub 12926

L’état végétatif des cultures (céréales, légumineuses et fourrages) est satisfaisant. Ce constat vaut pour l’ensemble du pays, en dépit des 80 000 à 100 000 ha inondés au Gharb, sur les 5,8  millions d’ha semés, dont 5,1 de céréales. Cependant, il n’y a pas encore eu d’évaluation officielle des dégâts. Dans les chiffres annoncés, figurent des terrains nus ou non encore semés, des plantations arboricoles et autres. Quoi qu’il en soit, le ministère fait savoir que les superficies concernées seront généralement reconverties en cultures de printemps (tournesol, maïs..) ou redressées grâce aux apports d’engrais azotés. Justement, Wadiî Krafess, producteur céréalier, souligne que le Gharb a perdu environ le tiers de ses superficies céréalières qu’il faudra remplacer par d’autres cultures. Pour le reste, dit-il, «il faut attendre une quinzaine de jours (sans pluies) pour voir la réaction des plantes et évaluer les dégâts». Au stade actuel, les cultures nécessitent des travaux d’entretien (engrais de couverture et traitements herbicides) qui ne peuvent être effectués qu’après le ressuyage des sols.
Pour le secteur agrumicole, Ahmed Derrab, secrétaire général de l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc (Aspam), estime que la situation est également satisfaisante. Les précipitations ont des effets bénéfiques pour les régions du Souss, Marrakech et Béni-Mellal : le calibre et la qualité de la variété Maroc late, dont la production commence durant la première semaine de mars, seront améliorés. En revanche, si les inondations durent plusieurs jours dans le Gharb, les arbres risquent l’asphyxie et les fruits pourraient chuter, surtout en cas de vents violents.  M. Derrab estime que 20 à 25 % de ce qui reste sur l’arbre en navel et en Maroc late, soit 5 000 t et 7 000 t environ, pourraient être perdus. Concernant les légumes, Ahmed Jawad, producteur de pomme de terre (PDT), souligne que les intempéries ont empêché l’arrachage de la PDT de primeur et retardé la plantation de celle de saison principale. Des «pertes importantes» sont constatées avec pour conséquence le renchérissement du prix des produits (voir page 20). Quant à la PDT de saison, plantée entre fin décembre et début janvier pour une récolte prévue entre mai et juin, elle sera légèrement retardée. Très peu de producteurs ont pu procéder à la plantation, certains n’ont même pas pu préparer les terrains (labours, billonnage, apports d’engrais de fond…).