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Electronique : l’activité se redresse depuis l’été

Le secteur commence à  redresser la barre et affiche des perspectives prometteuses pour 2014. L’Etat recherche de grands groupes internationaux en mesure de servir de locomotive au secteur. De gros investissements et des partenariats industriels annoncés pour 2014.

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Electronique Carte Maroc 2013 11 22

Le secteur de l’électronique sort petit à petit la tête de l’eau. Après un exercice 2012 et un début d’année 2013 décevants, il est parvenu depuis l’été dernier à redresser la barre en affichant une hausse de ses exportations. D’après les données de l’Observatoire de l’industrie, le chiffre d’affaires à l’export de ce métier mondial du Maroc a augmenté de 8,9%, à 5,19 milliards de DH au terme des huit premiers mois de 2013. Il retrouve ainsi un niveau comparable à celui de 2011. De quoi redonner confiance aux opérateurs du secteur.

Les prochains mois s’annoncent aussi prometteurs. «Nous nous attendons à ce que l’année 2014 soit meilleure que 2013, ce qui confortera la reprise», annonce Farida El Asatey, présidente de l’Association du secteur de l’électronique, affiliée à la Fenelec. Cette prévision s’appuie notamment sur l’essor attendu des métiers de l’automobile et de l’aéronautique auxquels plusieurs branches du secteur électronique sont liées. Les pouvoirs publics devraient également apporter leur pierre à l’édifice, si l’on se réfère au contenu du projet de Loi de finances 2014. Certes, aucun détail des mesures n’est cité. Mais «l’année 2014 connaîtra le développement du secteur à travers la réalisation d’investissements nationaux et internationaux ainsi que par la conclusion de partenariats industriels», promet l’Exécutif. En fait, ce dernier compte travailler principalement sur l’une des lacunes majeures observées depuis l’éclatement de la crise internationale : l’absence de grands opérateurs internationaux capables de jouer le rôle de locomotive pour ce secteur. L’ancien ministre du commerce et de l’industrie, Abdelkader Aâmara, en avait fait un véritable défi pour inscrire le développement du secteur de l’électronique dans la lignée des autres métiers mondiaux du Maroc. Son successeur, My Hafid Elalamy, reprend le flambeau et promet une solution pour 2014. Il pourrait d’ailleurs être conforté dans cette mission par l’intérêt exprimé par Tokyo Electron pour le Maroc.

2,5 milliards de DH de chiffre d’affaires supplémentaires à glaner avant 2015

Pas plus tard que fin septembre, et au lendemain de l’annonce de la fusion-absorption de l’américain Applied Materials, le nouveau géant mondial de l’électronique s’est empressé de se réunir avec des responsables marocains en vue de s’enquérir des besoins de ce secteur, notamment dans le volet lié au plan solaire marocain. La présence d’un tel opérateur, si elle se concrétise, permettrait ainsi de compenser la défaillance des mastodontes présents jusque-là dans le royaume et qui éprouveraient de sérieuses difficultés financières. «Les perspectives du secteur sont intéressantes. Mais cela ne nous empêche pas de voir une déperdition de certains grands opérateurs qui devaient jouer le rôle de locomotive», ajoute-t-on auprès de l’ASEL. Selon nos informations, cette dernière se pencherait particulièrement sur le cas d’un des leaders de ce secteur (dont le nom ne nous a pas été révélé) pour tenter d’analyser les facteurs qui l’ont amené à envisager de mettre la clé sous la porte et éviter ainsi à d’autres de tomber dans la même situation. Ce travail est par ailleurs complété par un deuxième, visant cette fois-ci à dresser une liste de recommandations à transmettre au ministère de tutelle et aux autres opérateurs en vue de profiter des opportunités qui s’offrent au secteur.

En attendant la conclusion de ces travaux, les professionnels mettent les bouchées doubles pour atteindre de nouveaux marchés, permettant de compenser le manque à gagner qui découle de la sortie de crise plus lente que prévu chez les partenaires traditionnels du secteur. Dans ce sens, on apprend auprès de la profession que le marché allemand, réputé pour son industrie automobile et par sa résilience à la crise, ferait l’objet aujourd’hui d’une convoitise particulière des opérateurs nationaux de l’électronique. Si le secteur parvient à y poser pied, il pourrait dès lors prétendre à atteindre l’objectif de réaliser les 2,5 milliards de DH de chiffres d’affaires additionnels, que le ministère de tutelle fixe comme potentiel de croissance à l’horizon 2015.