Affaires
Elections CGEM : Moulay Hafid Elalamy gagnant avant l’heure ?
Bouchaïb Benhamida de la FNBTP se retire officiellement de la course.
A l’heure où nous mettions sous presse, Moulay Hafid Elalamy était
encore le seul candidat déclaré avec Mohamed Chà¢aibi au poste
de vice-président
Le groupe Chaà¢bi revient à nouveau à la
CGEM.
C’est ce vendredi 12 mai que les noms des candidats à la présidence de la CGEM seront définitivement arrêtés. A l’heure o๠nous mettions sous presse, un seul prétendant, Moulay Hafid Elalamy, président du groupe Saham, avait dévoilé ses cartes. Depuis quelques jours l’identité d’un autre tandem était connue. Le duo Bouchaà¯b Benhamida et Jalil Benabbès Taârji. Sauf que la tête de liste, le patron de la Fédération du BTP, a fini par se retirer officiellement de la course, coupant court à la rumeur. «J’ai longtemps hésité avant de prendre cette décision. Pour des raisons exclusivement personnelles, je décline la demande et le soutien de ceux qui voulaient me voir à la tête de la CGEM». De son côté, M. Taârji, président de la Fédération de tourisme, visiblement gêné par ce retrait inattendu, avance «n’avoir jamais été en course», en précisant que dans tous les cas, il estime «que les débats devront porter sur les idées et les projets et non pas uniquement sur les personnes».
M. Elalamy va-t-il se retrouver candidat unique, ce qui ôtera tout suspense à la campagne électorale, ou va-t-on vivre un coup de théâtre de dernière minute ? Ceux qui ont sollicité la candidature de M. Benhamida sauront-ils convaincre un autre profil du même camp ? Ou encore assistera-t-on à l’entrée en lice d’un outsider ? Jusqu’au mercredi 10 mai en fin de journée, Faouzi Chaâbi, administrateur d’ Ynna Holding, envisageait sérieusement de se présenter.
Cela sachant que, la veille, une réunion qui s’est achevée tard dans la soirée aura permis à la CGEM d’accueillir à nouveau en son sein les entités d’Ynna Holding. Grâce à l’entremise d’un patron de banque de la place, Moulay Hafid Elalamy a eu un long entretien avec l’homme d’affaires Miloud Chaâbi, qui avait claqué la porte du patronat il y a quelques années. Que se sont dit les deux hommes ? On ne le saura peut-être jamais. Toujours est-il que les angles ont dû être arrondis.
Reste la question des candidats. Qui l’emportera ? Si M. Elalamy est seul en lice, il risque d’entamer son mandat avec une légitimité affaiblie. Mais si, entre-temps, d’autres candidats inattendus entrent en scène, ils ne manqueront pas d’animer la campagne. Seront-ils capables, pour autant, de faire tomber le candidat donné favori ?
Hammad Kessal : «Il faut un industriel dans l’équipe»
Ce ne sera pas facile car M. Elalamy semble profiter de ses dernières sorties médiatiques qui ont mis en confiance plusieurs opérateurs. C’est le cas notamment du bureau de la CGEM Tensift (Marrakech) dont le président affiche sans détour son choix. «C’est Moulay Hafid et personne d’autre», affirme Mustapha Belkahia, qui assure au passage que «les ténors de la ville voteront tous pour lui», en allant même jusqu’à pronostiquer un plébiscite. Quid alors de Jalil Benabbès Tâarji, pourtant lui aussi membre de l’Union de Marrakech et qui cachait mal ses ambitions de retrouver la présidence de la CGEM en tant que numéro deux ? «J’ai eu une discussion franche avec M. Taârji samedi (6 mai) et je lui ai communiqué ma décision d’appuyer M. Elalamy», révèle M.Belkahia. Changement de camp chez les opérateurs de Marrakech qui, il y a trois ans, à l’occasion des dernières élections, avaient voté pour Hassan Chami ? «Aujourd’hui, la CGEM a besoin de sang neuf», justifie M. Belkahia.
D’autres voix se sont également déclarées pour le candidat du «changement». Saà¯d Lâalaj, président du groupe Unimer et Amine Berrada d’Aiguebelle, deux poids lourds de l’industrie agroalimentaire, confirment, chacun de son côté, que valeur d’aujourd’hui, ils voteront pour le président de Saham qui présente, à leurs yeux, les qualités requises. «En plus d’être apolitique, souligne M. Laâlaj, c’est un entrepreneur qui a fait ses preuves». Le conseil d’administration de la Fisa (Fédération de l’industrie avicole) réuni le mardi 9 mai a, lui aussi, décidé d’appuyer M. Elalamy.
Pour la Fédération de la PME, quant à elle, menée par Hammad Kessal, la prochaine équipe doit impérativement comprendre dans sa composition un industriel. «Il ne faut pas que la CGEM devienne une caisse de résonance pour le secteur des services. La fédération compte 350 voix dont au moins les 3/4 ont déjà régularisé leurs cotisations», lance en message à peine crypté le président de la FPME.
Enfin, le président du Centre des jeunes dirigeants (CJD), Zakaria Fahim, en observateur neutre, estime, quant à lui, que la PME devra figurer en priorité dans le programme du futur président afin de donner de la visibilité à 90 % du tissu économique national.
Affaire à suivre donc. Plus que quelques heures avant de savoir sur quel pied les votants vont danser.
M. Elalamy, qui a déjà reçu le soutien de nombre d’entreprises et associations, part avec une longueur d’avance.
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Le jour du vote, seules les entreprises, associations et fédérations à jour en matière de cotisation pourront prendre part aux élections. A l’heure o๠nous mettions sous presse, un nombre d’entreprises détenant environ 1 000 voix s’était acquitté de son dû, alors que le nombre total de voix est théoriquement de 6 500. Du côté de la CGEM, l’on s’attend, toutefois, à un rush durant les derniers jours de la part des retardataires. Par ailleurs, et contrairement aux élections précédentes o๠chaque entreprise avait une voix, la réforme des statuts, votée l’an dernier par la CGEM, organise le nombre des voix par tranche de chiffre d’affaires. 10 tranches sont fixées, et le nombre de voix qui est attribué varie entre une voix pour la PME dont le CA ne dépasse pas les 5 MDH et 10 voix pour la grande entreprise dont le CA dépasse les 500 MDH. Pour les groupements associatifs, 20 voix sont accordées aux fédérations externes représentées au conseil d’administration de la CGEM, 10 aux associations nationales et 5 aux associations régionales. |