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Ecosystème béton préfabriqué : neuf projets d’investissement déposés par les industriels

Ces projets permettront de créer plus de 2 700 emplois, soit l’objectif du contrat de performance de la filière. Les PME tardent à se manifester en l’absence d’une mobilisation effective du foncier locatif promis par l’Etat.

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Moulay Hafid Elalamy

Les industriels du béton préfabriqué partent en éclaireurs sur l’écosystème des matériaux de construction. La filière, représentée par son association professionnelle l’AMIB, qui a signé un contrat de performance avec le ministère de l’industrie à côté de 4 autres filières (ciment, marbre, acier et céramique) il y a près d’un an, est en effet la première à se positionner pour tirer parti de cette convention. Neuf projets d’investissement sur un total prévu de 10 ont été déposés auprès du département de l’industrie, apprend-on auprès de l’AMIB. Ceux-ci s’insèrent dans la catégorie des projets de grande taille dits «locomotives», ce qui, selon la définition du contrat de performance, correspond à des investissements dans des extensions ou création de capacités de production, pour une enveloppe de plus de 50 MDH ou générant plus de 200 emplois. Ce type de projets bénéficie selon le contrat d’une prime débloquée par le ministère de l’industrie de 20% de l’investissement matériel et immatériel, plafonnée à 11 MDH par projet dont 1 MDH destiné à l’innovation. «Ces premiers projets permettent déjà à l’écosystème du béton préfabriqué d’atteindre son objectif de création d’emplois dans le cadre du contrat de performance, soit 2 700 postes additionnels», assure Mehdi Maachi Haddou, président de l’AMIB. Les industriels se sont par ailleurs engagés à générer un chiffre d’affaires additionnel de 2 milliards de DH, un supplément de valeur ajoutée de 400 MDH ainsi que 210 MDH d’investissements en plus. Les projets candidats doivent attendre la constitution d’une structure d’animation du contrat de performance entre la Fédération des matériaux de construction (FMC) et le ministère de l’industrie, qui finalisera la sélection des projets bénéficiaires. Les nouvelles unités pourraient être mises en chantier à partir de l’année prochaine, considérant des délais d’obtention des autorisations administratives qui tournent généralement autour d’un an pour ce type d’unités. Cet enthousiasme des grands industriels, l’AMIB espère le susciter aussi parmi les moyens et petits industriels qui ne se sont pas encore manifestés pour s’arrimer à l’écosystème. Et c’est à dessein que l’association a organisé en milieu de semaine passée une rencontre à laquelle ont été conviés le ministère de l’industrie et surtout Maroc PME, ce dernier doit fournir l’appui financier aux PME du secteur dans le cadre de l’écosystème. La promesse est de couvrir 20% de l’investissement pour les PME dégageant un chiffre d’affaires entre 10 et 200 MDH ; cette part monte à 30% pour les entreprises drainant une activité de 10 MDH ou moins. Selon l’AMIB, l’argument déterminant pouvant décider les PME à s’impliquer dans l’écosystème est la mise à disposition effective du foncier locatif promis dans le cadre du contrat. Car en plus du soutien financier, il est aussi question que l’Etat mobilise 70 ha de foncier locatif pour la filière du préfabriqué. «Cet aspect revêt une importance cruciale dans la mesure où notre industrie est très consommatrice de terrain. Une unité moyenne nécessite la mobilisation d’un hectare», explique le président de l’AMIB. Or, le foncier promis tarde à être mobilisé dans les faits. La balle est dans le camp de l’Etat.