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Écosystème aéronautique : le taux d’intégration à fin 2020 porté à 39%

Le taux de 35% initialement prévu sera dépassé avant 2020, si le secteur maintient son rythme de croissance actuel. Le chiffre d’affaires annuel de 2,6 milliards de dollars prévu dans le cadre du contrat-performance peut être atteint par la seule croissance organique du secteur.

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Ecosysteme aeronotique

L’écosystème aéronautique fait mieux que prévu. Depuis le lancement du Plan d’accélération industrielle (PAI) en 2014, le contrat-performance signé avec les opérateurs du secteur prévoyait un taux d’intégration de 15%, adossé à un niveau prévisionnel des performances commerciales, conjointement établi par le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) et le ministère du commerce et de l’industrie. Un bilan d’étape de l’évolution des activités depuis 2014 jusqu’à fin 2017 a été récemment réalisé en interne. L’objectif étant de déterminer si oui ou non le rythme prévisionnel d’évolution du taux d’intégration est correctement corrélé aux performances de l’écosystème.
Les conclusions de cette étude montrent un taux actuel moyen de 29% à fin 2017, au moment où les prévisions initiales situaient ce taux à 35% pour fin 2020. Un taux que l’écosystème, fort d’une cadence vigoureuse, pourrait désormais atteindre bien avant l’échéance prévue. C’est d’ailleurs ce qui avait été annoncé en début d’année par Karim Cheikh, président du GIMAS. Celui-ci visait une augmentation du taux d’intégration à fin 2020, avec un réajustement indexé sur la croissance annuelle moyenne.

Une croissance moyenne annuelle de 20%

Une source au sein du pôle Aéronautique relevant du ministère du commerce et de l’industrie a confié à La Vie éco qu’ «au vu de la performance du secteur, il a été décidé de porter à la hausse le taux d’intégration prévu à fin 2020, pour l’augmenter de 4 points de base. Désormais, ce taux sera de 39% au lieu des 35% initialement prévus. Cela correspond mieux au rythme avec lequel les activités évoluent».

Le GIMAS, qui suit de très près, et de manière chiffrée, la dynamique des activités aéronautiques au Maroc, a estimé la croissance réalisée par le secteur à fin 2017 à quelque 18,4%. Notre source, qui confirme l’estimation du groupement, explique aussi que «l’évolution des carnets de commandes a fait que les acteurs présents au Maroc, ainsi que ceux marocains, bénéficient d’un appui commercial qui a augmenté leur croissance individuelle. Cela diffère, certes, d’une activité à l’autre, mais le vent a globalement soufflé en faveur de toutes les composantes de l’écosystème». Et de poursuivre : «Si l’on opère une comparaison entre l’aéronautique et l’automobile, qui a bénéficié d’un taux d’intégration de 60% dès le lancement, il apparaît évident que la croissance enregistrée, qui dépassera bientôt les 20% annuels d’ailleurs, tirera l’aéronautique à des niveaux équivalents à ceux de l’automobile.

Il est vrai qu’au Maroc l’écosystème aéronautique ne compte pas encore un processus complet de production d’avions comme c’est le cas pour l’automobile. Il n’en demeure pas moins que l’augmentation des flux de commandes vers le Maroc pour davantage de composantes, même en admission temporaire, fera que le secteur opère un saut qualitatif et quantitatif inédit».

De nouveaux écosystèmes aéronautiques seront créés

Karim Cheikh estime que le chiffre d’affaires annuel, prévu dans le cadre du contrat-performance, et qui devrait atteindre les 2,6 milliards de dollars, peut être atteint par la croissance organique seule, tandis que le GIMAS et le ministère de tutelle travaillent conjointement sur la mise en place de nouveaux écosystèmes aéronautiques qui viendront enrichir davantage le secteur, actuellement formé des écosystèmes câblage et systèmes électriques, ingénierie, entretien et réparation et assemblage. Aussi, la montée en gamme des composantes produites au Maroc, et qui alimentent de plus en plus les autres écosystèmes locaux, au même titre que d’autres au niveau international qui intègre désormais la plateforme marocaine comme un vecteur de compétitivité et de qualité (comme Boeing par exemple), feront que l’activité connaîtra un surcroît de croissance à même de booster davantage la performance du secteur. «A terme, l’écosystème aéronautique pourrait atteindre un taux d’intégration de 60%. Certes, le contrat-performance prend fin en 2020 et rien n’a encore été décidé concernant sa reconduction ou l’instauration d’un fonds pour continuer à soutenir ainsi les investissements engagés. Mais au vu des résultats obtenus, cela ne saurait tarder», nous déclare-t-on au ministère.