Affaires
Droits antidumping sur le cahier tunisien : des taux mi-figue mi-raisin pour les producteurs marocains
Les deux taux en vigueur depuis septembre 2018, ceux de 15,69% sur les cahiers de SITPEC et de 27,71 % sur ceux de SOTEFI et du reste des exportateurs tunisien sont maintenus ppur 5 annees a venir.

Du nouveau concernant les taux du droit antidumping appliqués sur les cahiers scolaires en provenance de la Tunisie viennent d’acquérir.
Le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique a maintenu pour les 5 prochaines années les deux taux en vigueur depuis septembre 2018, ceux de 15,69% sur les cahiers de SITPEC et de 27,71 % sur ceux de SOTEFI et du reste des exportateurs tunisiens. Une décision qui a pris effet le 4 janvier 2019, suite à la parution du décret conjoint n°3758.18.
Si le dernier taux satisfait dans une certaine mesure les fabricants marocains de cahiers scolaires, eux qui ne voulaient plus de cahier made in Tunisie sur le marché local, le premier n’est pas assez protecteur selon eux.
Jalil Benddane, directeur général de MAPAF et l’un des dépositaires de la requête de mise en oeuvre de mesures antidumping en 2016 (aux cotés Med Paper et de Promograph), avoue à La Vie éco sa satisfaction par rapport au taux de 27,71%, «mais celui de 15,69% ne correspond pas à nos attentes».
Cependant, les industriels du papier sont devant le fait accompli pour les cinq ans à venir, et ils ne peuvent que suivre. «Nous ne pouvons pas revenir à la charge maintenant que les choses sont décidées. Nous avons livré tous nos arguments lorsque l’enquête était ouverte, mais peut-être qu’ils n’étaient pas assez forts pour convaincre le ministère», explique le patron de la société dont la part de ce marché avoisinait 30% en 2018.
Ainsi, si les concurrents taxés de 27,71% se retrouveront difficilement compétitifs, SITPEC le sera toujours. «Ce sera pénalisant pour nous, mais pas avec la même ampleur qu’avant», conclut Benddane.
Même son de cloche chez Promograph dont l’administrateur directeur général, Lahcen Oulahiane, indique que le taux appliqué à SITPEC «n’arrange pas». Oulahiane rappelle qu’en raison des droits de douanes appliqués sur l’excédent du quota imposé au papier importé, cette matière première revient «de 8% à 8,5% plus chère». Après calcul, il trouve le taux de 15,69% peu confortable, ce qui se répercutera inéluctablement sur les ventes.
Pour y remédier, le dirigeant déclare devoir augmenter sa production et réduire ses coûts pour aboutir à des prix plus avantageux. Une mission qui peut s’avérer délicate au vu des fluctuations des coûts de la matière première sur le marché mondial.
A titre de rappel, l’avis 03-18 du ministère avait confirmé l’existence d’un dommage important subi par la branche de production nationale. Ainsi, un droit antidumping temporaire avait été institué en mai 2018. Ses taux étaient de 33,77% (SITPEC) et de 51,06% (le reste), avant d’être remplacés par ceux actuels quatre mois après, suscitant les remous des producteurs nationaux. En 2017, près de 90% des importations marocaines de cahiers scolaires émanaient de la Tunisie.
