Affaires
Détaxe : le panier moyen varie entre 6 000 et 8 000 DH
Les deux gestionnaires de la détaxe ont démarré leurs activités depuis trois mois.
L’achat moyen détaxé dépasse de loin les prévisions.
Déjà un millier de commerçants utilisent le dispositif.

Cela fait un peu moins de trois mois que le service de détaxe sur les ventes à l’export a été lancé. Les opérateurs distillent les chiffres sur le nombre des transactions et le volume des ventes. Il en ressort que les premiers pas sont satisfaisants. Pour preuve, le montant moyen de l’achat détaxé, appelé aussi panier moyen de la détaxe, est de 8 000 DH, selon Saad Sefrioui, administrateur DG de Morocco Tourist Refund (MTR), une des deux sociétés gestionnaires du système. Son homologue de Global Refund Maroc (GRM), Omar Benjelloun, annonce une moyenne de l’ordre de 6 000 DH. Dans tous les cas, on est largement au-dessus du panier moyen de 3 500 DH arrêté dans les prévisions initiales. «Pour une phase de démarrage, les chiffres sont très positifs», estime M. Benjelloun selon qui ce sera la période des vacances de printemps qui permettra de se prononcer plus précisément sur l’évolution de l’activité. Entre-temps, les deux opérateurs auront le temps de bien roder le système.
Reste qu’il y a un paramètre difficile à maîtriser : la conjoncture et, au-delà, le marché touriste dont dépend l’essor de l’activité de détaxe. C’est pourquoi le patron de MTR se montre prudent pour le reste de l’année. Il considère qu’il faut tenir compte d’une baisse de 12 % des nuitées. Du coup, son entreprise a revu son business plan en conséquence. Pour le moment MTR a dénombré 800 personnes ayant déjà eu recours à la détaxe dont moins de la moitié ont rempli un formulaire.
Le textile et l’habillement sont les produits les plus achetés, suivis des produits de luxe (montres, bijoux…) et de l’électronique.
Les clients sont en majorité des ressortissants de l’Union européenne et des Marocains résidents à l’étranger (MRE). Ces deux catégories constituent précisément 80 % de ceux qui se présentent aux guichets des sociétés de détaxe. Le reste est constitué de touristes américains et africains. Naturellement, «la répartition des acheteurs par nationalité reflète celle des arrivées de touristes», note Saad Sefrioui. Il faut rappeler que l’institution de la détaxe s’inscrit dans la politique gouvernementale de faire du Maroc une destination de shopping. Pourtant, la partie n’est pas gagnée d’avance. Les milieux d’affaires avaient en effet quelque peu boudé le business. La direction générale des impôts, qui ne comptait désigner qu’un seul intervenant pour gérer le système pour le remboursement des taxes pour des achats supérieurs à 2 000 DH, avait fini par retenir les deux seuls investisseurs qui avaient répondu à l’appel d’offres.
Tablant sur l’hypothèse que le Maroc atteindrait ses 10 millions de touristes, dont 10%, soit un million, qui auraient recours à la détaxe, les deux gestionnaires avaient estimé leur chiffre d’affaires prévisionnel à 60 MDH à l’horizon 2010 à raison d’une commission de 3% du montant des achats détaxés. On en est encore loin, certes, mais les commerçants commencent à suivre. Déjà, MTR revendique un millier de magasins partenaires.
