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Affaires

Des kasbahs et des ksours transformés en hôtels

L’expérience va d’abord démarrer dans la région de Souss-Massa Drà¢a où dix kasbahs seront réhabilitées.
Un fonds d’investissement de 300 MDH sera créé par la Caisse de dépôt et de gestion, la Société marocaine d’ingénierie touristique et Akwa group.

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Comment réhabiliter ces monuments qui font partie du patrimoine culturel du pays et pour lesquels les fonds manquent cruellement ? En les restaurant et en en faisant des établissements touristiques dont la spécificité est de respecter l’architecture originelle et de rester parfaitement intégrés à leur environnement. En somme, joindre l’utile à l’agréable.
A commencer par les nombreuses kasbahs du sud, chargées d’histoire, qui se trouvent dans un état de délabrement avancé. On en dénombre aujourd’hui un bon millier dans la seule région de Souss-Massa Drâa aux alentours des villes de Ouarzazate, Zagora ou Tinghir. L’idée est de les rénover à l’identique et d’en faire de petits lieux d’hébergement touristique qui gardent leur cachet historique, mais avec tout le confort de l’hôtellerie moderne. Pour concrétiser ce projet, un fonds d’investissement qui avoisine les 300 MDH est en voie de constitution par la Société marocaine d’ingénierie touristique (Smit), la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et Akwa group. Les deux derniers opérateurs, rappelons-le, sont déjà présents dans l’activité touristique, à travers Sogatour pour le premier et des hôtels Ibis et Etap (projet en cours) pour le second.
Dans un premier temps, une dizaine de kasbahs sont concernées, à l’instar de celle de Taourirt. Ce partenariat public/privé s’inscrit de toute évidence dans le cadre de la Vision 2020 qui vise, entre autres objectifs, à hisser le tourisme culturel au moins au niveau du balnéaire, sachant qu’une telle demande existe dans les pays émetteurs. De source proche des initiateurs du projet, on apprend que l’Etat veut que la réhabilitation de ces monuments historiques soit maîtrisée. D’où l’implication d’opérateurs nationaux et de la Smit, bras armé de l’Etat, pour qu’ils ne  connaissent pas le même sort que les vieilles maisons des médinas rachetées et transformées en riads, plus particulièrement par des investisseurs étrangers, très souvent sans un contrôle rigoureux.

20 à 30 chambres par hôtel

Une étude a ainsi été confiée au cabinet international espagnol «Tourism & Leisure», et ce projet de réhabilitation et de transformation des kasbahs et ksours en hôtels pourrait fort bien s’inspirer de l’expérience espagnole des «Paradores», une catégorie d’hôtels de luxe, fondée au début du siècle dernier à partir de la réhabilitation de forteresses, monastères et autres lieux historiques.
Pour commencer, les promoteurs se sont fixé trois ans pour transformer une dizaine de sites en hôtels de 20 à 30 chambres. Cette barre sera certainement très largement dépassée car ce sont des centaines de sites qui ont été recensés. Et avec le temps, certaines bâtisses peuvent avoir des dimensions plus importantes… Nul doute que ce projet contribuerait au développement touristique des régions, autre pilier de la Vision 2020, et à la création d’une dynamique pour l’artisanat marocain qui devrait être mis fortement à contribution.
Reste que le statut foncier doit faire l’objet de négociations avec les propriétaires publics ou privés. Plusieurs départements ministériels doivent ainsi être impliqués, notamment l’intérieur, la culture et le tourisme. Par ailleurs, le moment venu, sera créé un comité de pilotage public/privé pour mener à termes ces projets. Auprès des initiateurs, on affirme qu’il est encore trop tôt pour savoir si la gestion de ces hôtels d’un genre particulier sera confiée à une enseigne existante ou si une marque ad hoc sera créée.