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Affaires

Des immeubles en R+10 au quartier Souissi à  Rabat !

Les plans d’aménagement de Rabat, Salé et Témara sont finalisés et seront soumis aux partenaires concernés pour avis. Des R+10, R+7 dans l’arrondissement Souissi, des programmes sociaux à  Bouknadel et Laayayda, des villas à  El Menzeh.

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Immeubles R 10 RABAT 2011 03 01

En matière d’urbanisme, la région de Rabat ne fait pas l’exception. Comme pour la plupart des grandes villes marocaines, ses plans d’aménagement ont expiré, certains depuis 2008 et le dernier (celui de l’arrondissement Youssoufia/Souissi) est arrivé à échéance en février 2010. Les responsables locaux de l’urbanisme travaillent actuellement sur les nouveaux documents qui seront appelés à accompagner l’évolution démographique et économique de la capitale et de sa périphérie.
C’est un bureau d’études français, Atelier parisien d’urbanisme (APUR) qui est chargé de l’élaboration des plans d’aménagement des communes de Rabat, Salé et Témara ainsi que d’un plan d’aménagement unifié pour toute la région, suite à un appel d’offres international lancé en 2007.
Aujourd’hui, les grandes lignes du projet sont finalisées et seront présentées aux partenaires concernés, en l’occurrence les représentants de la région, les conseils communaux, les associations, les services extérieurs (ministères et organismes publics au niveau local), qui seront invités à faire leurs observations et à soumettre leurs propositions. Cette approche qualifiée de «participative» vise, selon Khalid Ouaya, directeur de l’Agence urbaine de Rabat-Salé, à «mettre à la disposition des décideurs un outil d’aide à la prise de décisions offrant les moyens d’atténuer les disparités socio-spatiales, d’agencer le paysage urbain, de pallier les insuffisances et enfin de mener à bien l’adéquation entre performance économique et préservation des ressources naturelles».
C’est pourquoi, et avant de s’attaquer à ce chantier, l’agence a procédé à la réalisation d’enquêtes dans toutes les communes concernées pour déceler les dysfonctionnements en matière d’urbanisme. Les responsables ont dû également revoir en cours de route la méthodologie de travail. Et pour cause : il a fallu tenir compte des grands chantiers lancés par le Souverain dans la capitale.

Un programme qui va changer le paysage urbanistique de toute la ville

L’agence devait, d’une part, les intégrer dans les nouveaux documents et, d’autre part, rechercher la complémentarité entre eux et l’ensemble des opérations contenues dans les plans d’aménagement. Il s’agit également, comme l’explique M. Ouaya, d’y insérer «le développement durable des villes, les questions relatives à l’environnement, le transport, la mobilité et surtout le système d’information géographique pour un suivi rigoureux et une évaluation temporelle des  plans d’aménagement».
Les grandes nouveautés dans ces documents pour la ville de Rabat sont programmées à Souissi, l’une des rares communes de la capitale à disposer encore de foncier. Aussi prévoit-on un programme qui va changer le paysage urbanistique de cette zone et de toute la ville. Sur 29 ha, on projette d’aménager un espace pour immeubles alignés en R+10. Il y a également une zone qui accueillera les projets d’immeubles alignés en R+7 sur une surface totale de 42 ha. Et sur 72 ha, une zone d’immeubles alignés en R+5 sera, si le processus va jusqu’au bout, autorisée. Au total, on prévoit de consacrer 143 ha à la construction d’immeubles de R+5 à R+10. Ce qui représente 26% des 547 ha programmés dans le cadre du plan d’aménagement relatif à cet arrondissement. Autant dire que cela tranche complètement avec la conception qui prévalait jusque-là dans la capitale administrative et qui tendait vers la restriction des constructions qui dépassaient les R+5. Mais, semble-il, le déficit énorme de foncier dont souffre cette ville et qui était à l’origine d’une spéculation sans précédent explique le choix d’une telle programmation. Précision : cette programmation concerne des superficies vierges comme celles où sont édifiés des logements pour lesquels il sera autorisé des surélévations d’étages dans le cadre d’un programme de rénovation urbaine de la ville. Dans la même logique, les concepteurs des documents urbanistiques proposent une zone réservée aux immeubles alignés en R+3 sur 93 ha et une autre affectée sur 83 ha à des résidences fermées en immeubles en R+2. En tout, 58% de la surface totale seront consacrés à des zones immeubles.

Les industries ne sont pas oubliées

A Salé, les projets de plans répondent à d’autres soucis: les considérations sociales. C’est le cas de la commune de Bouknadel où une grande partie de la superficie objet du plan d’aménagement est dédiée à des programmes de lutte contre l’habitat insalubre et les bidonvilles. Sur 650 ha, il est programmé, notamment, un projet d’Al Omrane qui s’inscrit dans le cadre du programme Villes sans bidonvilles (VSB). Ainsi, 150 ha sont affectés à l’habitat économique R+2 et 16 ha à l’habitat collectif de relogement R+3. Quelque 79 ha supplémentaires sont proposés pour accueillir des logements d’habitat collectif de type R+3, R+4 et R+5. Une zone économique qui abritera précisément un parc industriel est également projetée sur une surface de 134 ha. On prévoit enfin de réserver 18 ha pour l’aménagement d’un centre d’affaires et d’autres activités. Un autre arrondissement, Laâyayda, abritera aussi des programmes à caractère social. Sur les 245 ha programmés, 108 ha seront affectés à des immeubles alignés en R+4, R+3 et R+2. La zone accueillera notamment le grand projet social d’Al Omrane qui vise à reloger quelque 2 000 ménages résidant actuellement dans des bidonvilles de la région.    
Dans la même ville, mais cette fois dans le périmètre des arrondissements de Bettana, Hssaïne et Laâyayda, une zone adossée à Kariat Oulad Moussa, pas loin de Sala Al Jadida et de Hay Essalam, sera aménagée sur une superficie totale de 400 ha. Les responsables ont tenu à proposer une offre qui a rencontré du succès dans les quartiers limitrophes notamment à Sala Al Jadida. C’est pourquoi 81% de la surface ont été affectés à des programmes de villas dont 10 ha pour les villas en villégiature.Un peu plus au sud-est, dans la commune d’El Menzeh, une superficie de 4 968 ha sera mobilisée pour accueillir de nouveaux quartiers d’un standing élevé. «C’est un site qui sera aménagé de manière à ce qu’il soit aéré et dans un souci environnemental vu les spécificités de cette région qui est l’extension du quartier huppé de la route de Zaër», explique un responsable au ministère de l’habitat. Ainsi seuls 1 218 ha seront réservés à l’habitat dont 901 ha aux logements individuels (des villas) et 243 ha aux villas en villégiature.
Enfin, une autre zone sera dotée d’une nouvelle superficie foncière qui servira essentiellement à sa mise à niveau urbanistique. La commune rurale de Sidi Yahya de Zaër qui jouxte Tamesna est appelée à s’aligner sur le standard de la nouvelle ville. Pour cela, 1 640 ha seront mis à la disposition des deux villes pour héberger 4 000 ménages bidonvillois. Déjà, 1 500 ménages ont bénéficié de logements construits par Al Omrane à Tamesna.