Affaires
Des glaces à la corne de gazelle pour booster la consommation
Les fabricants de crèmes glacées entendent élargir le mode de consommation aux domiciles.
A côté de la diversité des saveurs on joue aussi sur les prix : les glaces à 1 DH font leur réapparition.
Les Marocains consomment un quart de litre par habitant et par an.

La haute saison démarre pour le secteur des crèmes glacées. Activité saisonnière, la vente des glaces enregistre un pic entre juin et la mi-septembre, période durant laquelle est réalisé 70 % du chiffre d’affaires. Et comme à l’accoutumée, les professionnels «préparent la saison» en relookant les produits déjà commercialisés ou en lançant des nouveautés.
Chez Pingouin, qui entame sa deuxième saison après sa reprise par Henry’s, «l’accent est mis cette saison sur l’encouragement de la consommation familiale, car, au Maroc, l’acte d’achat est encore lié aux sorties», indique Salaheddine Ayoubi, directeur de Pingouin, qui veut ainsi banaliser la consommation des glaces. L’entreprise a réalisé un investissement conséquent pour le lancement de sa gamme «Al Aksa», des glaces familiales (en barquettes d’un litre) au goût de pâtisserie marocaine. Les consommateurs ont le choix entre plusieurs parfums, notamment la glace à la corne de gazelle, au coulis de dattes et à l’huile d’argan ou encore la glace au goût de chebakia. Le prix de la barquette varie entre 40 et 50 DH.
Pingouin lance également deux autres produits nouveaux destinés aux enfants. Il s’agit de petits pots de 85 ml commercialisés au prix d’un yaourt, soit 2,40 DH. Un produit qui va certainement concurrencer le petit Danonino glacé de la Centrale laitière. Le lancement sera soutenu par une large campagne de communication pour vanter l’apport de la glace, faite à base de lait, «en calcium et vitamines au même titre qu’un yaourt», explique-t-on. Ces nouveaux produits permettront sans doute à la société de consolider sa place de leader sur le segment industriel dont elle détient déjà 50% de parts de marché. Pour rentabiliser l’outil de production, Pingouin s’est également lancé dans la fabrication de surgelés essentiellement destinés aux fast-food et à la catégorie des HCR (hôtels, cafés, restaurants).
Du côté de Selja, filiale du groupe tunisien Poulina, l’accent est mis sur les gâteaux glacés et les gâteaux surgelés vendus entre 50 et 120 DH. Et comme pour le concurrent, la famille constitue le cÅ“ur de cible de la société, confie en substance son directeur M.Bouassida. Cette politique s’accompagne de l’élargissement du réseau de distribution, sachant que, jusque-là , Selja, qui en est à sa troisième année au Maroc, s’était contentée de l’axe Bouznika-El Jadida. A ce titre, elle a effectué un investissement de 20 MDH au cours de cette année pour étoffer son parc d’équipements, notamment les chambres froides pour le stockage, les meubles frigorifiques et les camions distributeurs.
Pour le moment, tous les produits Selja sont importés. L’installation d’une usine au Maroc n’est pas exclue, mais ne pourra se faire, selon le patron de l’entreprise, qu’après le développement du marché de la crème glacée, estimé aujourd’hui à 8 millions de litres, dont une importante proportion de production artisanale.
Le meilleur moyen de développer ce marché est, de l’avis de M. Ayoubi, «la consommation de la glace à la maison. Pour ce faire, il faudra convaincre la ménagère d’acheter de la glace indépendamment des sorties, de la plage ou d’autres lieux habituels de consommation». Les professionnels avaient, durant ces dernières années, joué la carte des petits prix pour élargir le chaland. Ce qui s’est traduit par un élargissement des gammes avec des produits vendus à 1 ou 2 DH, contre des prix minima compris entre 5 et 7 DH auparavant. Mais, apparemment, la démarche basée sur le prix a eu des résultats mitigés. Ce qui explique en grande partie la ruée sur la ménagère pour cette saison .
