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Décoration : de 50 à 1 000 DH pour se payer sa plante d’intérieur
Les plantes les plus accessibles sont les scindapsus ou pothos et les Yoka du Brésil. En 2010, le Maroc a importé pour 24 MDH de plantes et racines vivantes. L’offre locale provient des pépinières qui exercent presque toutes dans l’informel.
La plante décorative connaît un engouement au Maroc. Ornement de choix, elle apporte également une touche de naturel et reste très facile d’entretien (voir encadré). Sans oublier les vertus dépolluantes de certaines puisqu’elles absorbent différentes particules nocives.
Très diversifiées, ces plantes d’intérieur sont disponibles dans les pépinières. L’offre est accessible à tous les budgets puisque les prix vont d’une cinquantaine de dirhams à quelques dizaines de milliers. «Les plantes les plus accessibles sont les scindapsus (ou pothos) que j’achète à 70 DH et les Yoka du Brésil achetées à 50 dirhams.
Le cactus, quant à lui, peut démarrer à 250 DH», nous révèle un professionnel. Les autres plantes sont un peu plus chères et certaines sont d’autant plus onéreuses qu’elles sont grandes. Une Monstera de 1m20 coûte dans les 500 DH et le prix du Yoka (grand format) varie de 650 à 800 DH et peut même atteindre
1 000 DH.
Les plantes de jardins sont cultivées au Maroc, mais la majorité des plantes de décoration d’intérieur vient de l’étranger, principalement de la Hollande. Près de 24 MDH de plantes et racines vivantes avaient été importées en 2010, d’après les chiffres de l’Office des changes.
La demande s’essouffle à cause de la crise
Sur le marché, il existe certes des distributeurs qui ont pignon sur rue dans certaines grandes villes, notamment Casablanca, Rabat et Marrakech, mais l’activité reste dominée par l’informel. Ce sont d’ailleurs ces sociétés organisées et en mesure de participer aux appels d’offres qui captent l’essentiel de la demande du secteur privé (entreprises, banques, promoteurs immobiliers…).
Pour le reste, seuls les grands marchés, à savoir les commandes passées par les communes, peuvent permettre à une pépinière de survivre. «La mode des plantes n’est pas encore bien installée chez nous. Les gens considèrent toujours l’acquisition d’un pot ou d’un rosier comme un geste secondaire. Dès fois, ils marchandent le prix, même quand il est à leur portée», rapporte Abdelhak, propriétaire d’une pépinière à Casablanca. Les pépiniéristes sont aussi confrontés aux pratiques peu scrupuleuses de certains jardiniers qui les obligent à leur verser une commission moyenne de 30% sur tous les achats effectués par leur employeur sous peine d’aller voir ailleurs. Quand on sait qu’en période de baisse d’activité, ces jardiniers restent les seuls clients réguliers, le choix est vite fait. C’est à peu près la situation que vivent certaines pépinières depuis quelque mois. «Cela fait presque une semaine que je n’ai réalisé aucune transaction et certaines plantes sont même là depuis 4 mois», déplore Brahim, pépiniériste.
Comme une plante est considérée par beaucoup comme un luxe, elle fait partie des premières charges à élaguer si les budgets sont serrés. Il se trouve aussi que les particuliers hésitent à dépenser une somme consistante pour une espèce qui ne résistera pas longtemps. En effet, les plantes en pépinière sont essentiellement arrosées à l’eau de puits, ce qui favorise l’apparition de maladies ou d’insectes, malgré un traitement presque quotidien avec parfois plus de 15 pesticides différents.