Affaires
Décharge de Casablanca : la question de la sécurité relancée
Les ouvriers d’Ecomed ont observé une grève générale suite à un accident mortel qui a motivé l’incarcération d’un conducteur d’engin.

Loin de s’améliorer, la situation sur le terrain de l’actuelle décharge de Médiouna est même en train d’empirer. Le récent décès d’un chiffonnier présent sur la décharge, causé involontairement par le conducteur d’un engin en plein travail, vient en effet de relancer la problématique de la présence de chiffonniers et de bétail sur la décharge. En soutien à leur collègue emprisonné sur le champ, les conducteurs d’engins et autres ouvriers de la décharge, rattachés à la société Ecomed, délégataire de la réhabilitation et de l’exploitation de la décharge, ont immédiatement enclenché un mouvement de grève, lundi 14 décembre. La collecte des déchets du Grand Casablanca s’est bien sûr tout de suite retrouvée perturbée, les camions remplis des déchets restant bloqués à l’entrée de la décharge. Le mardi, 4 500 tonnes de déchets n’avaient toujours pas pu être déversées dans la décharge.
10 000 têtes de bétail pâturent sur la décharge
Cet accident rappelle que la sécurité à la décharge est loin d’être assurée. Un millier de chiffonniers y circulent chaque jour. «La grève des ouvriers est le signe d’un ras-le-bol. Les engins sont régulièrement attaqués et les ouvriers en ont marre de travailler dans ces conditions, d’autant plus que leur collègue a été immédiatement emprisonné alors qu’il est innocent», confie un employé. Ce n’est pas la première fois que la présence illégale de chiffonniers est montrée du doigt comme l’a, à plusieurs reprises, souligné La Vie éco. «Régulièrement, les dunes de la décharge sont détériorées», poursuit notre source qui rappelle que la cohabitation est très difficile entre le personnel d’Ecomed et les chiffonniers ou «éleveurs» de bétail. Pas moins de 10 000 têtes de bétail, ovins et bovins, circulent librement sur le site. Ce problème de santé publique revient lui aussi au centre de l’actualité de la décharge puisqu’une grande partie du bétail est morte ces dernières semaines sans que l’on ne sache réellement où partent ensuite les carcasses.
Absence de sécurité et présence de bétail dangereux pour la santé publique s’ajoutent donc, une nouvelle fois, à la question du terrain qui n’est, elle aussi, toujours pas résolue. Contactée pour connaître les mesures qui seront prises pour remédier à la situation, Casa Prestations n’avait pas répondu à notre sollicitation, à l’heure où nous mettions sous presse.
