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Affaires

De nouveaux exploitants pour les parkings de Casablanca à  partir de janvier

Le Conseil de la ville entame le chantier de revalorisation du patrimoine de la métropole par les concessions de parkings. Les exploitants devront se conformer à  un nouveau cahier des charges fixant le prix à  3 DH par voiture. Des pancartes doivent mentionner les prix, mais ces dispositions risquent d’être inappliquées faute de contrôle.

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parking casablanca 2014 01 02

Les parkings relevant du Conseil de la ville de Casablanca accueilleront leurs nouveaux exploitants en janvier 2014. Quelques semaines seulement après l’annonce du chantier de revalorisation du patrimoine de la métropole, sa concrétisation est donc entamée par la concession des parkings, en attendant le lancement des appels d’offres relatifs à la location des autres sites (www.lavieeco.com). Au total, 62 parkings, sis dans neuf arrondissements différents, sont concernés par l’appel d’offres qui vient d’être lancé. L’ouverture des plis est prévue pour le 31 décembre. Pour l’instant, même si un manque de communication entoure ce projet (nos requêtes auprès de plusieurs membres du Conseil de la ville en charge de l’appel d’offres étant restées sans réponse), il n’en demeure pas moins que plusieurs intéressés se seraient déjà manifestés. D’après la procédure mise en place dans le cadre de l’appel d’offres, ceux-ci doivent en effet attester qu’ils ont bien visité les parkings concernés. Selon les témoignages recueillis auprès des gardiens de voitures opérant dans quelques parkings du centre-ville, plusieurs personnes se seraient déjà renseignées sur place ces derniers jours. Le choix du concessionnaire devrait se faire sur la base du meilleur prix proposé, de manière à maximiser les recettes de la ville.

Des pénalités sont prévues en cas de non-respect des tarifs

En attendant de voir qui seront les heureux élus, c’est surtout le cahier des charges, dont La Vie éco détient copie, qui retient le plus l’attention. Et pour cause, si l’on devait tenir compte des termes contractuels qui y sont inclus, on serait tenté de croire que le calvaire que vivent les automobilistes (et les motocyclistes) généralement dans ces parkings seront dépassés, à commencer par le problème des tarifs. Ainsi, le cahier des charges définit un tarif de 3 DH par voiture, 2 DH par moto et 5 DH par camion, que le concessionnaire du parking ne peut dépasser. Des pancartes doivent même être installées à l’entrée des parkings pour indiquer les prix et des tickets doivent être prévus. Cependant, force est de reconnaître que ces dispositions risquent d’être inappliquées. D’abord, parce que le tarif exigé jusqu’à aujourd’hui dépasse largement les 3 DH. Dans certains cas, les gardiens de ces parkings demandent jusqu’à 10 DH, avec paiement à l’avance. Sachant que les nouvelles concessions devraient se faire à des loyers plus chers que par le passé, est-il raisonnable de penser que les tarifs qui seront appliqués aux automobilistes vont se limiter à 3 DH ?
Ceci est d’autant plus incohérent que la pratique de la pancarte annonçant les prix a déjà démontré son inefficacité. Le parking sis justement à proximité du Conseil de la ville en est un exemple éloquent. Dans celui-ci, les automobilistes se voient facturer 5 DH, avec délivrance d’un ticket, alors qu’une pancarte à l’entrée indique clairement que le tarif est de 2 DH. En cas de refus de l’automobiliste de payer le tarif demandé, il est tout simplement invité à prendre contact avec le service de réclamation dont le numéro est affiché sur la même pancarte. Seul hic, lorsque nous avons tenté d’appeler ce service en début de semaine, il était constamment injoignable au numéro indiqué. C’est dire qu’obliger l’exploitant du parking à indiquer le prix sur une pancarte n’évite en rien à l’automobiliste de payer plus cher.

L’autre problématique liée aux prix fixés dans le cahier des charges découle de l’emplacement même des parkings. En effet, le même tarif est indiqué pour tous les parkings, sans une différenciation entre les zones où ils se situent. Or, dans la pratique, il est bien clair que ceux sis dans les zones à forte affluence facturent des prix plus élevés aux automobilistes. D’ailleurs, à voir le montant des cautions fixé par la ville dans le cadre de l’appel d’offres, même le loyer des parkings sera différent d’une zone à une autre, la caution allant de 500 DH à 60 000 DH.

Comment peut-on alors obliger les exploitants de ces parkings de se conformer aux dispositions du cahier des charges si celles-ci paraissent d’avance difficilement respectables ? Ce dernier inclut certes des pénalités, allant de 100 DH jusqu’au retrait pur et simple de l’autorisation, selon le délit (non-respect de la tarification, comportement non courtois…). Mais seul un contrôle rigoureux, chose qui manquait jusque-là, peut empêcher les débordements. A défaut, lancer un nouvel appel d’offres pour la gestion des parkings n’aura pour impact que de doper les recettes de la ville, l’automobiliste restera de son côté confronté au dictat des exploitants.