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Dakhla-Oued Eddahab : un périmètre irrigué innovant de 5 000 ha sera mis en exploitation courant 2020
Deux appels d’offres internationaux pour la construction d’une station de dessalement d’eau de mer et d’un parc éolien ainsi que l’installation d’un réseau d’irrigation sont lancés. Le périmètre ainsi que ses infrastructures connexes se situent au niveau de la zone littorale de la commune de Bir Anzarane.
Excellente nouvelle pour l’économie de Dakhla-Oued Eddahab. Le nouveau périmètre irrigué de 5000 ha -prévu par le nouveau modèle de développement des provinces du Sud- sera mis en exploitation sous le schéma PPP courant 2020, à en croire une source au sein du ministère de l’agriculture. Deux appels d’offres internationaux (AOI) ont été récemment lancés. Le premier porte sur la construction d’une station de dessalement de l’eau de mer et d’un parc éolien servant à l’alimenter en énergie propre dans le cadre d’une concession. Le second est relatif à la construction d’infrastructures d’irrigation dans le cadre d’une gestion déléguée. En plus de la construction, les deux appels intègrent le cofinancement, l’exploitation et la maintenance pour une durée de 22 ans.
S’agissant du volet financier, l’Etat accordera une contribution destinée à couvrir une partie du coût de construction des infrastructures. L’opérateur désigné pour construire et exploiter l’unité de dessalement de l’eau sera rémunéré par la vente de volumes d’eau à un acheteur unique (off-taker public), tandis que le gestionnaire délégué du réseau d’irrigation percevra une redevance qui sera recouvrée auprès des opérateurs agricoles.
La contribution publique sera fixée par l’Etat de sorte à assurer les tarifs les plus adéquats permettant aux agriculteurs de valoriser la ressource en eau dessalée.
Selon l’échéancier du projet, les opérateurs ou groupements privés désignés à l’issue des deux AOI seront connus en juin 2018. Les travaux dont la durée est de 22 mois devront commencer aussitôt après.
Ce nouveau périmètre sera mis en valeur selon une approche inclusive associant deux types d’acteurs, les petits et moyens opérateurs et les grands groupes agricoles pouvant jouer le rôle d’agrégateurs pour booster la valorisation des productions, notamment à l’export.
10 000 emplois attendus
A en juger par la performance des 700 ha exploités dans la région -depuis le début des années 2000- pour la production de primeurs tels que la tomate cerise ou le melon, la création d’un périmètre irrigué de 5 000 ha fera de Dakhla-Oued Eddahab un pôle d’excellence agricole dans les provinces du Sud. La position géographique et les conditions climatiques -dont principalement les faibles écarts thermiques durant l’année sur la zone littorale- font jouir les cultures de primeurs et de maraîchage d’un avantage de précocité. En clair, les récoltes destinées à l’export peuvent entrer sur le marché 2 à 3 semaines avant ceux cultivés dans la région du Souss Massa.
«Le développement des cultures à haute valeur ajoutée est structurant pour la région par son fort potentiel de créations d’emplois et tous les effets d’entrainement sur le développement de la région», peut-on lire dans les deux AOI. De plus, le recours au dessalement de l’eau de mer ainsi qu’à l’énergie éolienne permettra de répondre à la demande croissante en eau de manière durable. «En cas de surplus de production d’électricité au niveau du parc éolien, l’excédent sera injecté dans les réseaux», précise une source au sein du ministère de tutelle.
On annonce aussi la création de quelque 10 000 postes pour exploiter ce nouveau périmètre.
Les investisseurs et les opérateurs, tant nationaux qu’internationaux, ont jusqu’au premier février 2018 pour répondre aux AOI.