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Cuir : les exportateurs espèrent finir l’année sur une stabilisation des ventes
Entre janvier et mai 2013, le secteur a exporté pour 1.5 milliard de dirhams, soit une hausse de 5.2%. Hormis la maroquinerie, toutes les autres filières se portent bien. Les industriels restent prudents à cause de la crise qui sévit en Europe.

Les exportations de cuir se sont bien comportées durant les cinq premiers mois de l’année. D’après les statistiques de l’Office des changes, le volume a atteint 7 739 tonnes à fin mai contre 6 925 tonnes durant la même période de l’année dernière, soit une progression de 11,7%. Le chiffre d’affaires à l’export a ainsi atteint à 1,58 milliard de dirhams contre 1,49 milliard une année auparavant (+5,2%). Hormis la maroquinerie, dont les exportations ont baissé de 13% cette année après une hausse de 5% l’année dernière, toutes les autres filières de cette industrie ont évolué positivement. La chaussure, qui représente 57% des exportations du secteur, a vu ses ventes passer de 4 678 tonnes à 4 895 tonnes entre les deux périodes, marquant une hausse de 4,6%. Le chiffre d’affaires a également augmenté puisqu’il est passé de 872,6 à 894,5 millions de dirhams (+2,5%).
C’est toujours vers l’Europe, marché traditionnel des industriels du cuir, que les exportations marocaines sont principalement destinées. Le marché français est classé premier consommateur européen de chaussures, dans la mesure où la France importe quelque 80 millions de paires par an en provenance d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne, du Royaume-Uni et de Belgique. Le Maroc devrait pouvoir, selon les professionnels du secteur, profiter des opportunités du marché français. C’est pourquoi Maroc Export a organisé, en mai 2013, des rencontres avec de grandes marques (Cacharel, Richard Mille, Gérard Darel, Agnés B, Aba House, Lancel et Galeries Lafayette) pour leur permettre de découvrir le cuir marocain.
En deuxième position arrivent les parties de chaussures (les composants) dont les exportations sont passées de 897 tonnes en 2012 à 1 200 tonnes en 2013 (+33,8%). Ce qui a bien sûr impliqué une hausse du chiffre d’affaires qui a atteint 279,8 millions de dirhams contre 248,4 millions une année auparavant.
Enfin, une progression intéressante a été enregistrée par la branche «cuirs et peaux ayant subi une opération de tannage». Elle a exporté 1 145 tonnes entre janvier et mai 2013 contre 765 tonnes pour la même période en 2012, soit une hausse de 50% qui a permis au chiffre d’affaires de grimper à 219,9 millions de DH contre 166 millions en 2012. Pour les industriels, l’évolution des exportations de cuir et peaux atteste de la qualité de la matière marocaine et des techniques de tannage. Seulement, il importe de souligner que l’amont nécessite encore une restructuration. Un premier pas a été franchi puisque le projet de la bourse des peaux a bien avancé. Toutefois, les industriels réclament une mise à niveau des activités de l’élevage, l’abattage et la conservation afin de garantir une meilleure qualité des peaux et pouvoir donc exporter plus.
Une dernière étude d’évaluation avant l’adoption du contrat programme
Commentant les performances des cinq premiers mois de l’année en cours, les industriels estiment que «le secteur s’est bien comporté en dépit de la crise qui sévit dans la zone euro». La baisse du pouvoir d’achat sur les marchés européens a été rapidement ressentie par les opérateurs et en particulier les fabricants de chaussures. Car les achats d’articles chaussants sont passés de 4 paires par an à deux paires durant les deux derrières années. Ce qui explique la baisse du niveau des commandes passées au Maroc ainsi qu’à d’autres pays du pourtour de la Méditerranée. Les opérateurs semblent prendre leur mal en patience et espèrent finir l’année sur une stabilisation des exportations. L’année dernière, la filière avait enregistré une baisse de 23% de ses exportations.
Par ailleurs, les industriels attendent l’aboutissement du contrat programme qui est en cours depuis une année. Suspendu au début de l’année afin d’intégrer les industries de la chimie et parachimie, le contrat programme n’est toujours pas finalisé. Selon la Fédération des industries du cuir, une étude d’évaluation du secteur sera bientôt lancée par le ministère du commerce et de l’industrie. Il s’agit, selon la fédération, de l’ultime étape avant l’adoption du contrat programme qui, rappelons-le, devait être bouclé avant la fin 2012.
