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Affaires

Crédit à  la consommation : la production recule de 3% au 1er trimestre 2010

Le crédit auto et le crédit à  l’équipement ont lourdement chuté. n Seul le crédit personnel reste dans le vert, mais en enregistrant une hausse modérée.
Les professionnels du secteur comptent sur les retombées du salon de l’automobile pour terminer le premier semestre au même niveau qu’en 2009.

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L e crédit à la consommation semble s’installer dans une phase d’atonie prolongée. L’encours des crédits a certes progressé de 6,2%, à 38,7 milliards de DH, mais même cette croissance molle ne trompe pas les professionnels du secteur qui s’attendent à une année très difficile, «certainement la moins bonne de ces cinq dernières années», confie un membre de l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF). Le ralentissement était déjà perceptible dès le premier trimestre 2009 durant lequel l’encours n’avait augmenté que de 9% contre 17% pour l’égale période de 2008. Une analyse plus approfondie des chiffres montre une situation plus inquiétante. La production du premier trimestre s’est en effet contractée de près de 2,7 %, à 3,6 milliards de DH. 
Par famille de crédit, on relève que le crédit personnel est en hausse, mais à un rythme relativement faible par rapport aux années passées. Les concours ont grimpé de 4%, à 2,3 milliards de DH.
Dans le même temps, les crédits à l’équipement ont fondu de 16%, à 118 MDH. Mais la baisse de ce poste intimement liée au marché de l’immobilier ne dérange pas outre mesure les professionnels du secteur. «Cette famille de crédits ne fait pas partie des activités phare du secteur. Par conséquent, sa baisse, qui s’explique par la stagnation du marché de l’immobilier, n’est pas très inquiétante pour la profession», commente Mohamed Sbihi, directeur du département commercial et marketing de Salafin. Les soucis sont plutôt provoqués par le crédit auto qui affiche un piètre 1,1 milliard de DH contre 1,25 milliard de DH par rapport à l’année dernière, soit une chute de 12%, à fin mars dernier. Cette contre-performance est consécutive à une contraction de 7,8% des ventes de véhicules neufs au terme de la même période.
«La chute des ventes automobiles nous touche directement puisque les crédits automobiles constituent près de 35% de notre chiffre d’affaires. Nous comptons beaucoup sur les retombées du salon automobile qui a eu lieu en mai pour terminer le premier semestre au même niveau qu’en 2009», tient à préciser M. Sbihi.

Les créances en souffrance représentent 12% de l’encours global des prêts

Néanmoins, la chute des ventes de voitures ne saurait expliquer à elle seule la baisse de régime des crédits à la consommation. En effet, l’on évoque du côté de l’APSF le durcissement des conditions d’octroi de crédits en conséquence de la forte hausse du coût du risque depuis 2009. Maîtrisées durant ces dernières années en dessous de la barre des 4,5 milliards de DH, les créances en souffrance ont attient 4,8 milliards de DH à fin mars dernier, soit une hausse de 9% par rapport à la même période de l’année dernière. Elles sont ainsi passées de 11,8% de l’encours global à fin 2009, à 12%, à la fin du premier trimestre.
Toujours est-il que cette remontée des créances en souffrance devrait pouvoir être maîtrisée par les sociétés de financement qui peuvent compter sur deux systèmes d’appréciation de risques. En effet, outre le système d’aide à l’appréciation des risques (SAAR) qui existe depuis quelques années déjà, les sociétés de financement doivent, depuis le 1er janvier dernier, consulter un autre système de contrôle des engagements et des incidents de paiement : le crédit bureau.