SUIVEZ-NOUS

Affaires

Création d’entreprise/ Casablanca : A peine 32% dépassent le cap des 5 ans d’existence

Une étude menée par le CRI de Casablanca-Settat révèle qu’entre 2003 et 2015, seule la moitié des 64.000 entreprises immatriculées par ses services sont encore actives. Voici les embûches identifiées.

Publié le


Mis à jour le

CRI casablanca

Le Centre Régional d’Investissement (CRI) de Casablanca-Settat vient de rendre publique une étude pour mieux connaître le devenir des entreprises créées par son biais entre 2003 et 2015, identifier les principales difficultés auxquelles elles font face, ainsi que les facteurs clés de succès.

L’étude « post-création », menée avec une assistance technique et financière de la Banque mondiale et en collaboration avec la Direction régionale des Impôts, la CNSS, l’OMPIC, Maroc PME, le Conseil Régional et les créateurs d’entreprises de la région, a d’abord procédé à une analyse statistique pour évaluer les taux de survie et de mortalité des entreprises, suivie d’une enquête de terrain menée auprès de 1 280 sociétés.

L’on apprend ainsi que sur près de 64.000 entreprises immatriculées via le CRI entre 2003 et 2015, seules 51% étaient toujours actives à fin 2015, générant 249.000 emplois.

80% des entreprises actives interviennent dans le secteur tertiaire, et 93% d’entre elles sont des TPE au chiffre d’affaires inférieur à 10 millions de dirhams et employant moins de 10 salariés.

Il en ressort également que le taux de survie global des entreprises diminue significativement au cours des 5 premières années d’exercice. Près de 27% des entreprises immatriculées n’auraient jamais démarré leur activité, 48% des entreprises survivent à leurs trois premières années et seulement 32% dépassent le cap des 5 ans d’existence. « Ceci témoigne de la situation d’extrême fragilité dans laquelle se situe l’entreprise au cours de ses 5 premières années. Ces taux de survie demeurent très inférieurs aux moyennes observées dans les économies les plus avancées. Ainsi, le taux de survie global à 3 ans est de 61% au Canada, de 69% en Espagne, de 78% au Royaume-Uni », constate le CRI et ses partenaires. Dans la région, les activités les plus propices à la survie restent l’enseignement, les activités financières et l’industrie manufacturière, et celles à l’avenir incertain sont les industries extractives, la production et distribution d’électricité, ainsi que l’information et la communication.

CRI Casablanca

CRI Casablanca

Parmi les embûches identifiées et qui peuvent mener un entrepreneur à mettre la clé sous la porte figure la faiblesse de préparation du projet entrepreneurial en amont, de même que le recours à de mauvaises pratiques managériales. Près d’une entreprise sur deux qui a cessé son activité n’a pas bien préparé son plan d’affaire. De même, les entreprises actives sont proportionnellement 2 à 3 fois plus nombreuses que les inactives à avoir mis en place des pratiques de veille marché et concurrentielle, de fixation d’objectifs avec un plan d’action commercial ou encore de formation continue à destination de leurs collaborateurs.

Quand aux difficultés citées par les sociétés, on retrouve sans grande surprise les délais de paiement client, la concurrence avec les grandes entreprises et l’accès au financement. « Concernant ce dernier point, les modalités de garanties exigées (niveau et caution personnelle) constituent le principal frein avec le coût du crédit. Aussi, près de 3 entreprises sur 5 déclarent ne pas souhaiter recourir à un financement bancaire », relève l’étude.

 

 

A la lumière de ces résultats, un plan d’action a été élaboré conjointement avec les acteurs publics et privés. Il regroupe 3 initiatives transverses que sont l’accompagnement des porteurs de projets et suivi post-création, l’activation d’un« Small Business Act » au niveau régional, et la création d’un« Fonds de Promotion et d’Investissement régional ». Le CRI informe, par ailleurs, qu’un Comité Stratégique de la Promotion de l’Entreprenariat dans la région, créé sur initiative du Wali de la Région de Casablanca-Settat, permettra la mise en œuvre des recommandations de cette étude ainsi que le déploiement et le suivi de son plan d’actions. Ce comité veillera de concert avec les différents acteurs de l’écosystème (pouvoirs publics, secteur privé, associations…) à entreprendre toute mesure permettant de favoriser la création et le développement des entreprises au niveau régional.