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Cours de soutien : la facture peut atteindre 12 000 DH par an et par enfant
La demande s’accroît et l’offre s’organise pour s’adapter aux besoins. Dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat et Marrakech, plusieurs écoles spécialisées dans les cours de soutien ont émergé.
Maths, SVT, SES, physique-chimie, anglais…, toutes les matières sont enseignées.

Beaucoup d’élèves ne peuvent plus se passer des cours de soutien, soit pour combler des insuffisances ou tout simplement pour se rassurer. Pressés par ces prescripteurs, les parents, souvent pour ne pas culpabiliser en cas de mauvais résultats, sont obligés de se plier à leurs exigences en prévoyant un budget dès le début de l’année scolaire. C’est donc un véritable marché qui a poussé sur le terreau de la course à la performance ou, il faut bien l’avouer, de la déliquescence de l’école publique. A l’orée de cette nouvelle année scolaire, les professionnels affûtent leurs armes. Combien coûtent ces cours ? A qui s’adressent-ils et comment sont-ils organisés ?
Les cours de soutien, comme leur nom l’indique, sont un accompagnement d’appoint pour les élèves du collège et du lycée qui ont des lacunes dans certaines matières. Mais, aujourd’hui, la réalité est tout autre, ces cours particuliers, dispensés à domicile ou en groupe dans des établissements, sont désormais courants et suivis même par les bons élèves. Un véritable phénomène qui a favorisé l’émergence d’une offre spécialisée dans plusieurs créneaux : préparation des tests d’accès aux écoles des missions étrangères, préparation au concours des classes préparatoires et d’accès à la faculté de médecine et enfin préparation du baccalauréat et même du brevet d’études générales. Le primaire n’est pas en reste puisque certains établissements offrent des cours du soir pour remédier au manque de concentration des élèves en classe. Cette large offre répond aux exigences des parents qui, explique le directeur d’une école de soutien, «veulent impérativement que leurs enfants aillent dans la filière scientifique pour accéder, après le bac, aux grandes écoles de commerce et d’ingénierie».
Cette exigence fait que les élèves suivent des cours de soutien dans pratiquement toutes les matières : maths, SVT, physique-chimie et anglais. Pour les élèves scolarisés dans les Missions étrangères, les cours d’arabe sont aussi indispensables. Ainsi que le français pour les élèves de première qui passent le bac français. Il faudra préciser que pour cette catégorie, les cours de soutien commencent au collège, alors que pour ceux qui sont scolarisés dans les établissements de l’éducation nationale, les cours de soutien ne sont nécessaires qu’en première année de bac et en terminale.
Plusieurs écoles situées particulièrement dans les grandes villes, notamment Casablanca, Rabat, Kénitra et Marrakech, se sont engagées sur ce créneau. On peut citer, entre autres, Académia, MyScholl, Averroès à Rabat, ou encore Boockmania, Ouatky, Groupe Tazi, Groupe Yassamine et Al hikma implantées à Casablanca.
Les matières principales plus demandées
Les cours sont dispensés en petits groupes de 6 à 8 élèves. La durée est de huit à seize heures par mois, soit deux à quatre heures par semaine, dans les matières principales dans les diverses filières.
Les tarifs varient en fonction du système de scolarisation. Ainsi, pour un lycéen de terminale ou de première de l’enseignement français par exemple, le budget atteint 12 000 DH annuellement. Ce montant comprend un soutien en maths, SVT, PC, sciences économiques et sociales (SES) et anglais. Le paiement est généralement exigé en début d’année scolaire en une seule fois pour certaines écoles. Pour d’autres écoles, il se fait en deux ou trois fois, en particulier si plusieurs enfants sont inscrits.
Pour un collégien, la facture peut atteindre 5 000 DH par mois. Le tarif horaire est de 400 à 500 DH pour un cours de maths, 400 DH pour l’arabe et autant pour l’anglais. La fréquence est d’une heure par semaine.
Pour les élèves des lycées publics, les écoles proposent des formules pour les lycéens de terminale et de première année du bac portant sur les principales matières. A raison de deux heures par soir du lundi au vendredi et trois heures le samedi après-midi, la facture s’élèvera à 8 000 DH par an. Quant aux collégiens, ils ne sont pas particulièrement ciblés. Ceux-ci, en cas de besoin, optent pour des cours particuliers dispensés à domicile ou chez le professeur. Le coût varie de 150DH si le cours est dispensé en groupe à 250 DH pour une séance individuelle.
Par ailleurs, pour les préparations aux concours et tests d’accès à certaines écoles et facultés, les écoles proposent des cours intensifs pendant une durée déterminée, en général allant de deux à trois semaines, facturés de 4 000 à 5 000 DH. Cette offre est de plus en plus prisée, selon les responsables d’une école spécialisée en la matière, car aujourd’hui l’accès aux grandes écoles et même aux facultés marocaines se fait sur concours ou examen d’admission. Les opérateurs du secteur ont donc un bel avenir… au prix d’un grand sacrifice pour les ménages qui paient de plus en plus cher la scolarité de leur progéniture.
