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Coupe du monde : le Maroc 2026 en marche !
Une équipe de 70 personnes travaille en continu sur le dossier de la candidature du Maroc. Le budget de préparation du dossier est estimé à 130 MDH. Le comité de candidature estime que le Royaume a toutes les chances de décrocher l’organisation de cette Coupe du monde.
Mardi 23 janvier à Casablanca, premier point de presse du Comité de candidature marocaine pour l’organisation de la Coupe du monde 2026, avec la participation du président du comité, Moulay Hafid Elalamy, de Fouzi Lakjaâ, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et du ministre de la jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami. Durant cette rencontre avec la presse nationale et internationale, on a parlé stratégie. Mais il a été également question d’arguments et de points forts de la candidature marocaine.
Prochain deadline, le 16 mars…
C’est le patron de la FRMF qui ouvre le bal de cette conférence en mettant en exergue la particularité du Mondial 2026 où «l’on va passer de 32 équipes à 48 dont neuf représenteront le continent africain». Il rappelle également que si par le passé, c’était les 25 membres du Comité exécutif de la FIFA qui désignaient l’organisateur de la Coupe du monde, le vote est aujourd’hui ouvert à tous les pays de l’organisation, soit les 211 fédérations. «Si on retranche le Maroc, les Etats-Unis, le Mexique et le Canada qui sont candidats à l’organisation du Mondial, il reste 207 pays. Nous devons obtenir 104 votes à l’assemblée générale de la FIFA pour organiser le Mondial», explique-t-il. Entretemps, il y a une échéance cruciale, celle du 16 mars, date limite pour la finalisation des candidatures. Le Maroc devra, avant cette date, soumettre son dossier technique, selon le cahier des charges de la FIFA. Un dossier qui traduira la vision quant aux infrastructures sportives, la mobilité, les structures d’accueil et en termes de revenus que l’organisation pourra générer. Courant avril prochain, des membres de la FIFA viendront au Maroc pour des tournées d’inspection. Enfin, l’ultime étape coïncide avec le 13 juin à Moscou, date du vote final par les membres du Congrès de la FIFA du pays organisateur de la Coupe du monde 2026 et ce, la veille du coup d’envoi de la Coupe du monde 2018.
Depuis le 30 novembre dernier, date de l’annonce officielle de la candidature du Maroc au Mondial 2026, «une équipe de 70 personnes travaille en continu sur le dossier Maroc», assure M. Lakjaâ. De plus, la Fédération royale marocaine de football a désigné, le 12 janvier dernier, l’agence londonienne Vero Communications pour définir la stratégie de promotion de la candidature du Maroc pour la Coupe du monde 2026. C’est cette même agence qui a accompagné avec succès les candidatures pour les Jeux olympiques de Londres 2012, Rio 2016 et Paris 2024, la Coupe du monde au Qatar 2022, et les Jeux d’hiver 2018 de Pyeongchang en Corée du Sud.
Pour l’histoire, le Maroc est candidat pour la cinquième fois pour l’organisation d’une Coupe du monde, après celles de 1994, 1998, 2006 et 2010. «Plusieurs choses ont été faites entretemps. Nous disposons d’une infrastructure sportive développée, d’un positionnement géographique très favorable, d’autoroutes, d’un TGV…. Nous avons organisé de grandes manifestations footballistiques : deux Coupes du monde des clubs successives, un championnat d’Afrique des nations (CHAN) et probablement une Coupe d’Afrique en 2019. Il est temps de valoriser toute cette expérience», explique M. Lakjaâ.
Pour sa part, Moulay Hafid Elalamy pense que le dossier Maroc sera d’un grand niveau. Il a énuméré les différents critères qui favorisent la candidature marocaine : la stabilité du pays, la passion des Marocains pour le ballon rond, la richesse culturelle…
Eto’o et Drogba, ambassadeurs du Maroc
Il s’agit maintenant pour la Team Maroc de mobiliser ses alliés traditionnels, à commencer par les pays africains. «Il faut rappeler que cette candidature est celle de tout un continent. En 100 ans, l’Afrique n’a organisé qu’une seule Coupe du monde. Nous avons rendez-vous avec les membres de la CAF, le 2 février prochain, afin de mobiliser les 53 membres de cette instance. D’autres rencontres zonales sont prévues. Nous avons également choisi des ambassadeurs africains pour présenter la candidature Maroc, avec des stars comme Samuel Eto’o et Didier Drogba», ajoute M. Lakjaâ.
Pour le volet des infrastructures sportives, le Maroc se doit de disposer, selon les critères de la FIFA, de 12 stades, en plus de deux en réserve : un terrain avec une capacité de 80 000 places pour les matchs d’ouverture et la finale, un autre de 60 000 places pour les matchs de demi-finale et pour le reste des matchs, des terrains d’une capacité de 40 000 places. D’où la question du coût de la construction de ces enceintes sportives et de leur utilité après l’événement. «Nous disposons aujourd’hui de six stades qu’il faut juste améliorer. Nous pouvons construire dans un délai court huit terrains modulables: des terrains d’une capacité de 50 000 spectateurs que l’on peut ramener à 20000 après le Mondial. On peut récupérer le reste pour étoffer des stades plus petits», argumente M. Elalamy. Autre chiffre évoqué, celui du budget de préparation du dossier, que le ministre de l’industrie et du commerce estime «entre 120 et 130 millions de DH».
Quant au manque de communication autour du dossier Maroc 2026, le président de la FRMF a assuré que «la communication sur la candidature est régie par des règles strictes dictées par la FIFA. Et qu’il faut informer cette instance avant le lancement de toute campagne médiatique». Et au président du Comité de conclure : «Le Maroc sera très largement prêt pour les infrastructures. Nous allons mettre toute notre énergie pour gagner. Notre dossier sera irréprochable».
Younes Baâmrani