Affaires
Coup de balai dans le transport touristique
Sur 6 512 autorisations, seules 2 450 sont exploitées
Quelque 611 agréments appartenant à 73 entreprises sont annulés.
Le ministère du Tourisme et celui du Transport et de l’Equipement sont décidés à réorganiser le transport touristique par route. Une commission composée de membres des deux départements commencera, dans les jours qui viennent, à travailler sur le dossier. Pour l’heure, le recensement réalisé auparavant par le ministère du Transport fournit déjà un certain nombre d’éléments sur la physionomie de cette branche
Premier constat : sur 6 512 autorisations de transport touristique octroyées à des sociétés, seules 2 454 sont exploitées, soit tout juste un peu plus du tiers.
Deuxième constat : parmi les entreprises détentrices de ces agréments, certaines exploitent en totalité leur parc, d’autres en partie seulement, et une dernière catégorie pas du tout. Pour cette dernière, le ministère a vite fait de sévir, sommant les propriétaires – par des mises en demeure – de se conformer à la réglementation dans des délais raisonnables. En définitive, quelque 611 autorisations, appartenant à quelque 73 entreprises, ont été purement et simplement annulées.
1 703 agréments octroyés à des entités qui ne possèdent aucun véhicule
D’aucuns diront qu’on a précipité l’arrêt de mort de ces entreprises, mais la réalité est que la plupart, sinon la totalité de ces entreprises, n’avaient même pas acquis les véhicules correspondant à ces agréments. A titre d’exemple, et s’agissant des agréments de minibus de 20 à 24 places, les services du ministère du Transport ont constaté que, sur 2 754 agréments existants, 1703 étaient octroyés à des entités qui n’ont acheté aucun véhicule.
Une telle situation découle de pratiques antérieures caractérisées par le manque de concertation entre le département du Tourisme, qui attribuait les autorisations, et celui du Transport, qui n’avait d’autre choix que d’avaliser ces décisions et d’établir les documents.
Le fait est que certaines personnes, sous couvert de l’activité de transporteur touristique par autocar, attendent l’été pour s’adonner, dans la clandestinité, au transport international des MRE (Marocains résidents à l’étranger). Pour preuve, on trouve dans certaines régions où il n’y a aucune activité touristique des dizaines de sociétés de transport qui lui sont dédiées. Ce qui montre que les besoins n’ont jamais été réellement cernés. Et c’est justement l’un des objectifs que la commission s’attellera à atteindre. Il s’agit concrètement d’évaluer le besoin global en transport touristique et réguler les autorisations en fonction de ce besoin.
Par ailleurs, et pour encourager le tourisme intérieur, on voudrait aussi s’orienter vers des packages associant les sociétés de transport touristique, dans le cadre d’opérations comme «Kounouz Biladi».
