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Affaires

Cosmétique naturelle et plantes médicinales : le Maroc exporte pour 900 MDH

Un potentiel important d’environ 5 000 variétés de plantes répertoriées dont 30% seulement sont commercialisés.
Nectarome, société installée dans la vallée de l’Ourika, exporte 70% de sa production aux quatre coins du monde.
Six entreprises se partagent le marché.

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La montée des valeurs écologiques est en train de changer progressivement les habitudes de consommation dans différents domaines. Et s’il y a une niche qui profite de cette situation, c’est bien celle de la cosmétique naturelle et de l’aromathérapie qui connaît une croissance soutenue depuis cinq ans. C’est sur ce marché que Nectarome, entreprise créée il y a une douzaine d’années dans la région d’Ourika, est en train  de faire une percée à l’international. Déjà présente en Europe (France, Allemagne, Espagne, Angleterre, Italie et Suisse), au Japon, au Canada, en Tunisie, en Malaisie, au Koweït ou encore au Gabon, elle s’attaque maintenant aux nouveaux marchés, notamment la Russie et l’Ukraine, qui manifestent un grand intérêt pour ces produits, fait remarquer Jalil Belkamel, le patron de l’entreprise.
Les produits exportés sont essentiellement l’huile d’argan, les huiles pour massage confectionnées à base d’huiles essentielles, les produits pour le hammam (ghassoul et masques corporels et savon noir), les eaux florales (eau de rose et eau d’oranger) ainsi que les shampoings ou savons aromatisés. Les exportations représentent, selon M.Belkamel, 70% du chiffre d’affaires global que l’entreprise préfère ne pas communiquer.
Pour renforcer sa présence sur les marchés étrangers, cette société a également procédé à l’implantation de représentations exclusives en France, en Ukraine, en Russie et les discussions sont en cours pour une ouverture aux Emirats Arabes Unis.
Et pour mieux se faire connaître des marchés étrangers, Nectarome est en train de mettre en place un musée conservatoire des épices. «Une nouveauté mondiale car cela n’existe nulle part ailleurs ce que ce musée permettra aux visiteurs aussi bien nationaux qu’étrangers de découvrir quelque 200 épices et des recettes diverses pour un meilleur usage des épices», explique Jalil Belkamel. Eucalyptus, thym, dérivés du cèdre, citron, citronnelle, clou de girofle, cyprès…, un grand nombre de plantes est exploité.
Outre l’offre des produits, l’entreprise s’est également lancée dans les prestations de services notamment «le consulting international pour les Spa et dans la formation pour l’utilisation des produits naturels tels que le ghassoul ou le savon noir», indique M.Belkamel.

La filière est  encore désorganisée
Et c’est essentiellement des Spa et des hôtels que provient, selon un observateur du marché, l’intérêt pour l’aromathérapie et pour les plantes médicinales. Le secteur est encore peu connu même s’il existe environ 5 000 variétés de plantes dont 30% seulement sont aujourd’hui commercialisés. Six grandes sociétés implantées dans les régions de Khémisset, Kelaât Mgouna, Tiznit, Nouaceur et Casablanca se partagent ce marché encore embryonnaire et très peu organisé. La présence de plusieurs intervenants (associations, ramasseurs de plantes, distillateurs, intermédiaires et entreprises industrielles) constituent un frein à la modernisation et à l’industrialisation de cette activité. Néanmoins, les exportations du secteur atteignent 900 MDH, selon les dernières statistiques disponibles.
L’organisation du secteur entraînerait, selon des professionnels, une plus grande présence du Maroc sur les marchés internationaux. C’est dans cette optique qu’a été mis en place l’Institut national des plantes médicinales et aromatiques dans la région de Taounate avec pour mission d’élaborer une stratégie nationale pour le secteur des plantes médicinales et aromatiques. Les principaux axes de cette stratégie seront la réalisation de projets de recherche et de développement et la création de zones d’exploitation et de conservation des plantes.
La stratégie doit contribuer in fine à la mise en valeur de ce secteur qui peut être générateur de valeur ajoutée grâce au développement de plusieurs filières (la parfumerie, la cosmétologie, l’industrie des additifs alimentaires et, des épices) d’une part, et, d’autre part, créateur d’emplois dans plusieurs régions du pays.