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Convention Etat-Amith : les cinq entreprises signataires ont commencé à investir
Paris Texas, Sefita, Plastima, Maroc Quality Knitting et Tintcolor sont les premières signataires. Les investissements en cours totalisent près de 350 MDH. Les entreprises doivent réaliser 30% de leurs investissements pour bénéficier de la première tranche de financement.

Les industriels du textile ne se laissent pas abattre par la médiocrité des performances réalisées depuis le début de l’année. Bien au contraire. Ils regardent de l’avant en mettant en exergue la phase de relance de leur activité, et ce, depuis la signature en avril dernier des conventions d’investissement dans le cadre de la Stratégie d’accélération industrielle. Lesquelles conventions prévoient un soutien financier équivalent à 20% du montant des investissements. Selon l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith), les cinq entreprises signataires ont déjà lancé leurs projets d’investissement dans l’amont du textile et dans le textile industriel. Paris Texas qui exerce dans le finissage, l’impression et la teinture s’est engagée à investir environ 100 MDH. Le même montant est annoncé par Sefita qui évolue dans les mêmes domaines. Plastima, entreprise spécialisée dans le textile à usage technique, investira pour sa part 80 MDH et Maroc Quality Knitting de la même filière, 50 MDH. Quant à Tintcolor (tricotage), elle a présenté un projet de 17 MDH. Le montant total des investissements engagés est de 347 MDH.
Pour l’Amith, «il ne s’agit donc pas d’un simple effet d’annonce mais d’un véritable take off et d’une nouvelle dynamique dans le secteur». Les responsables de l’association ne communiquent pas encore sur les détails des diverses mesures dont bénéficieront les entreprises. Ils avancent toutefois que leur mise en place «se fera sur une durée d’un à deux ans» et que «les budgets devraient être débloqués avant la fin de l’année 2014».
Plusieurs projets dans l’amont et la confection sont soumis à l’Amith
L’Amith annonce par ailleurs que les mesures arrêtées «seront retouchées avant la fin juin de cette année». Le processus est donc bien engagé mais les cinq entreprises devront réaliser 30% de leurs programmes d’investissement afin de bénéficier du déblocage de la première tranche de financement. En principe, ces pionniers ne seront pas longtemps seuls. On signale en effet que plusieurs projets d’investissement sont soumis à l’Amith. «Ce qui signifie que les opérateurs sont intéressés et sont impliqués dans la dynamique de développement du secteur», commentent les responsables de l’association.
Il importe de rappeler que dans le cadre du Plan d’action relatif au déploiement de la Convention cadre Etat-Amith conclue le 2 avril 2014, lors du lancement de la nouvelle stratégie industrielle, l’Etat s’engage à agir sur 5 chantiers, à savoir le financement des entreprises du secteur, l’appui à l’investissement, l’amélioration du positionnement à l’export et sur le marché local et l’appui à la formation dans le secteur du textile. De son côté, l’Amith s’engage, à l’horizon 2020, à créer 100000 nouveaux emplois, à générer 19 milliards de DH de PIB additionnel et à réaliser un chiffre d’affaires à l’export de 34 milliards de DH. De plus, la profession s’engage à réaliser entre 20 et 40 projets d’investissement dans toutes les filières de l’amont textile, à favoriser l’émergence de 15 à 20 projets d’agrégateurs et de converteurs et à créer et/ou développer 5 à 10 marques nationales. Enfin, le plan de développement du secteur devrait favoriser la création de 70 entreprises «locomotives nationales» (investisseurs en amont, converteurs, agrégateurs et distributeurs) qui dans une logique d’écosystèmes intégrés développeront une collaboration mutuellement avantageuse avec les petites entreprises du secteur.
Aujourd’hui, l’Amith avance que l’intérêt des industriels est palpable et est aussi révélateur de la confiance dans le secteur au-delà des performances qui restent quelque peu médiocres. La réalité est que l’industrie textile fait, depuis plusieurs années, du surplace et a toujours du mal à se relancer. D’après les dernières statistiques de l’Office des changes, les exportations de produits textiles sont en stagnation à fin avril par rapport à l’égale période de l’année dernière (9,209 milliards contre 9,205 milliards). La confection a réalisé un chiffre d’affaires de 6,858 milliards de DH contre 6,802 milliards pour la même période de 2013, soit une hausse de 0,8%. La filière bonneterie est, quant à elle, en recul de 2,2%, à 2,35 milliards.
