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Contraception : Les Marocaines ont acheté pour 200 MDH de pilules chez les pharmacies en 2012

14 millions de boîtes de pilules vendues dans les pharmacies en 2012. On compte près de 30 marques sur le marché avec un prix qui varie de 9.50 à  140 DH la boîte. En volume, Maphar, Cooper Pharma et Bayer HC occupent les trois premières places.

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pilules contraception Maroc 2013 02 25

Les Marocaines ont une prédilection pour la contraception orale. Pour preuve, les dernières statistiques de la direction de la planification familiale du ministère de la santé qui attestent que sur les 67,4% des femmes en âge de reproduction utilisant un contraceptif, plus des deux tiers prennent la pilule. L’enquête sur la population et la santé familiale réalisée par le ministère de la santé en 2011 révèle par ailleurs un taux de pénétration encore très timide des autres moyens contraceptifs, notamment le dispositif utérin (stérilet) avec une part de 4% et les moyens traditionnels comme l’allaitement (10%). Préservatifs, ovules et autres crèmes contraceptifs sont d’une utilisation insignifiante. «Le faible intérêt pour ces produits est compréhensible du fait des contraintes d’utilisation. Sans compter les idées préconçues et le refus des partenaires», explique le docteur Hafida Yatraoui, chef de la division de la planification familiale au ministère de la santé.

Malgré diverses actions de sensibilisation menées par le ministère en faveur des autres contraceptifs, les femmes préfèrent donc la pilule comme moyen principal qu’elles jugent «bon à plusieurs égards, notamment pour la facilité d’utilisation et le prix peu élevé», dit-on au ministère de la santé. Cette préférence apparaît nettement à la lecture de la répartition par tranches d’âge des utilisatrices. Ainsi, on retiendra que 55,6% des femmes âgées de 15 à 19 ans utilisent la pilule. Elles sont 73,1% entre 20 et 24 ans. Une évolution est enregistrée lorsque l’on avance dans l’âge : 82,9% des femmes âgées de 25 à 29 ans, 85,9% de 30 à 34 ans et 86,9% de 35 à 39 ans. Entre 40-44 ans, elles sont 83% à l’utiliser et ce taux baisse à 73,3% pour la tranche d’âge 45-49 ans.

Autre conclusion intéressante à retenir : la pilule est utilisée de façon quasi égale dans les milieux rural et urbain. Le taux d’utilisation est respectivement de 65,5% et 68,9%.

Une femme consomme 15 boîtes de pilules en moyenne par an

Les indicateurs d’activité des laboratoires privés prouvent également la préférence pour la contraception orale. Les ventes de pilules ont totalisé un chiffre d’affaires de 200,4 MDH en 2012 contre 188,5 millions en 2011, soit une progression de 6,4%. En volume, le marché a absorbé 14,1 millions de boîtes l’an dernier contre 13,65 millions une année auparavant. Ces données communiquées par l’IMS (IMS Health, une entreprise proposant des études et du conseil pour les industries du médicament et les acteurs de la santé) ne concernent bien sûr que le marché privé de la pilule. Sur le marché public, le ministère de la santé dit ne pas disposer d’estimation précise. Il souligne que la moitié des femmes utilisant la pilule s’approvisionnent auprès du public. Selon le ministère de la santé, la consommation moyenne annuelle est de 15 boîtes par femme.

L’offre est assez large puisque près d’une trentaine de marques sont commercialisées. La plus en vue est Microdiol de Cooper Pharma avec 3,1 millions de boîtes vendues en 2012 contre un peu plus de 3 millions une année plus tôt. Elle est suivie de Minidril de Wyeth fabriquée sous licence par Maphar avec 2,65 millions de boîtes. Ce laboratoire, qui distribue d’autres marques connues (Adepal, Stédiril, Micorval, Trinordioln Minulet et Tri-Minulet), est leader du marché en volume avec 6,6 millions d’unités vendues en 2012, soit une part de 46,9% du marché de la pilule. En comparaison avec l’année précédente, Maphar a même amélioré cette part de 2,3 points. Il creuse ainsi l’écart avec son suivant direct Cooper  Pharma qui contrôle 22% du marché contre 22,3% en 2011.

Au troisième rang arrive Microgynon 30 de Bayer HC, fabriqué par Polymédic, autre marque connue des femmes, avec 2,6 millions d’unités en 2011 et 2,3 millions en 2012. La part de marché est en baisse de 2,8 points, à 16,3%. Ce laboratoire vend beaucoup plus si l’on compte ses propres produits. Avec les marques Jasmine, Trigynon, Moneva, Yaz, Phaeva, Mirena et Milligynon, Bayer HC a écoulé 512 600 boîtes de plus en 2012 au lieu de 724 600 une année plus tôt. Toutes marques confondues, sa part de marché est cependant tombée de 24,4% à 19,9% d’une année à l’autre.

Par contre, Sothema a sensiblement amélioré son score avec des marques fabriquées sous licence MSD (Mercilon, Cerazette et gracial). En 2012, il en a commercialisé 1,29 million d’unités, en hausse de 40,4%. Sa part de marché est ainsi montée de 6,7% à 9,2%. Ce laboratoire propose une autre marque propre, Norlevo, dont 120 000 unités ont été commercialisées en 2012 et 89 900 l’année précédente.

Le prix de la pilule varie de 9,50 à 140 DH. Pour soutenir les ventes, les laboratoires pharmaceutiques investissent annuellement dans le marketing et autres activités telles que les congrès, les tables rondes thématiques, la publicité sur supports spécialisés ou dans les officines ainsi que dans les voyages pour les médecins généralistes et gynécologues. Selon l’IMS, ces investissements ont atteint 3,2 milliards de DH à fin septembre 2012. Ces actions promotionnelles portent essentiellement sur les marques dont le prix varie de 50 à 80 DH afin d’en encourager la prescription, sachant que les marques à petits prix sont largement commercialisées.