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Affaires

Compensation : prochaine étape, les produits alimentaires

La charge de compensation du sucre s’élève à  3,7 milliards de DH en moyenne par an depuis 2008. Celle de la FNBT et du blé tendre local et importé atteint 3,1 milliards par an.

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Compensation Maroc 2014 11 03

La réforme de la compensation, qui a concerné jusqu’ici les produits pétroliers liquides, se poursuivra et le gouvernement entend l’étendre aux produits alimentaires. Cette information, qui est passée presque inaperçue, c’est Mohamed Boussaid, ministre de l’économie et des finances, qui l’a livrée dans son discours au Parlement lors de la présentation du projet de Loi de finances 2015, le 20 octobre.
Littéralement, cela veut dire que le sucre et principalement la farine nationale de blé tendre (FNBT) mais aussi le blé tendre local et importé (depuis 2007 surtout) ne devraient pas rester encore longtemps en dehors du processus de réforme de la compensation. Mais le ministre n’en a pas dit davantage. Est-ce que ces deux produits seront décompensés partiellement, ou alors s’agirait-il de réorienter la subvention de sorte à cibler plus ou moins précisément les bénéficiaires et, par conséquent, à en diminuer la charge ?

Suivant les déclarations du ministre chargé des affaires générales et de la gouvernance, Mohamed El Ouafa, la décompensation de ces produits n’est pas à l’ordre du jour. Pour les situer temporellement, ces déclarations, il est vrai, ont été faites avant le dépôt du projet de Loi de finances.

Des débuts de correction dans la compensation du sucre et de la farine

Du coup, l’observateur ne sait plus vraiment à quoi s’en tenir sur ce sujet. Cela dit, les subventions du sucre et de la farine, relativement, ne représentent pas grand-chose : 3,7 milliards en moyenne chaque année pour le sucre entre 2008 et 2013, et 3,1 milliards par an pour la FNBT et le blé sur la même période. Dans l’absolu, cependant, ces charges sont d’autant moins justifiées et donc d’autant plus lourdes que des consommateurs, personnes physiques et/ou entreprises, en profitent. Il y a déjà, à ce niveau, il faut le dire, des débuts de correction. Primo, les industries des boissons gazeuses restituent depuis janvier 2009 environ la moitié de la subvention du sucre qu’ils utilisent dans la production, alors que de mars 1999 à février 2006 la restitution était totale et concernait l’ensemble des industries (chocolateries, biscuiteries, confiseries, glaces et dérivés de lait et pâtisseries industrielles).
Deuxio, le contingent de la FBNT subventionné a été légèrement réduit depuis 2009 à 9 millions de quintaux dont 8 millions de FNBT et 1 million de farine spéciale blé tendre, contre 10 millions de FNBT depuis 1988. La distribution géographique a également été réorientée de manière à correspondre à la carte de la pauvreté établie par le HCP.
La réforme dont parle Boussaid sera-t-elle, en fait, la poursuite et l’approfondissement de cette orientation ?