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Compensation : Détente des cours du blé, mais la volatilité peut reprendre
Le Maroc est un gros consommateur de blé tendre. Près de 7 millions de tonnes sont écrasées chaque année.

Le Maroc est un gros consommateur de blé tendre. Près de 7 millions de tonnes sont écrasées chaque année : 4,3 millions par les minoteries industrielles et 2,5 environ par les minoteries artisanales. La consommation de blé dur, en revanche, se situe aux alentours de 2,6 à 3 millions de quintaux dont le gros (2 millions) sont écrasées par la minoterie traditionnelle.
Quand la récolte n’est pas au rendez-vous, il faut bien sûr importer plus pour couvrir les besoins du marché. C’est ainsi que durant la campagne 2007-2008, le Maroc avait importé 4,4 millions de tonnes de blé dont 3,7 millions de blé tendre.
Comme on sait, le Maroc importe aussi de l’orge et du maïs, atteignant un tonnage global de plus de 6 millions de tonnes en 2010-2011. L’année dernière également, 3,8 millions de tonnes de blé ont été importées à raison de 2 900 DH la tonne en moyenne.
Pour l’actuelle campagne, dont les prévisions de récoltes ne sont pas optimistes, les importations seront sans doute plus importantes. Heureusement que les cours de blé ne s’affolent pas sur les marchés internationaux même si, comme beaucoup de matières premières, ils ne sont pas à l’abri de la volatilité. Actuellement, le cours du blé français est aux alentours de 250 DH le quintal, soit moins que le prix cible (260 DH/ql) fixé par les pouvoirs publics au Maroc afin de garantir que les prix, notamment du pain, n’augmentent pas. Ce niveau de prix sur le marché français représente une baisse de 13% sur une année, mais une hausse de 8,7% par rapport au 1er janvier 2012. C’est dire si les prix ne cessent de fluctuer.
Rappelons que le Maroc subventionne 9 millions de tonnes de farine produite à partir du blé local et appelée Farine nationale de blé tendre (FNBT). Jusqu’en juin dernier et afin que les prix des produits issus de la farine dite de luxe ne subissent pas des augmentations découlant de la hausse des cours de blé, l’Etat restituait aux opérateurs le différentiel entre le prix cible et le prix auquel ils ont acheté leur blé. «Mais depuis l’été 2011, les achats de blé ont été réalisés à des prix égaux ou inférieurs au prix cible. Il n’y a donc pas eu depuis de restitution», confie un opérateur du secteur de la minoterie.
