Affaires
Comment les banques accompagnent les PME en Afrique
Les banques renseignent les opérateurs en profondeur sur le marché qu’ils ciblent. Au-delà du crédit bancaire, les établissements accompagnent toute la structuration de l’opération.

Si l’on sait bien que les grandes banques commerciales nationales ont déployé d’importants efforts pour se développer en Afrique ces dernières années, l’on connaît moins bien les services qu’elles sont disposées à fournir aux entreprises, notamment les PME, souhaitant s’implanter à travers le continent. Il serait réducteur de rattacher cet accompagnement au seul financement. En fait, les banques peuvent être d’une précieuse aide aux entreprises intéressées par l’Afrique dès les premières étapes de leurs projets, alors même qu’elles n’auraient qu’une idée plus ou moins précise du pays qu’elles ciblent pour leur investissement. Elles mettent ainsi à la disposition de leurs clients leur connaissance des tissus économiques, des réglementations ou encore des pratiques commerciales au niveau des marchés visés. L’information partagée est loin de se limiter à la théorie et s’étend à des données pratiques et fines comme par exemple la fiabilité des clients sur tel ou tel secteur d’un pays donné, la rentabilité espérée selon les créneaux investis, les difficultés de terrain qui peuvent entraver l’activité…
Du reste, les établissements facilitent de plus en plus l’accès à ce service de conseil en dédiant des guichets à la clientèle intéressée et en proposant des évènements et plateformes d’information sur l’investissement en Afrique qui constituent autant de moyens de renseigner les opérateurs sur les opportunités et les spécificités des marchés du continent.
Après les premières orientations, les banques assistent la structuration de l’opération dont le crédit bancaire ne constitue qu’un volet. Avant d’y venir, les établissements accompagnent généralement les opérateurs pour décrocher les éventuelles subventions accordées par différents organismes (Communauté Européenne, Banque Africaine de Développement…), selon les secteurs investis. De même, ils négocient pour leurs clients des dispositifs d’assurance auprès de compagnies privées ou des organismes internationaux pour garantir le projet envisagé ou de manière générale le risque pays. Le financement de la banque n’intervient en fait qu’en bout de course pour ficeler le dossier.
Lorsque l’entreprise pose pied dans son pays d’implantation, les filiales locales des banques prennent le relais pour la gestion au jour le jour des opérations de l’investisseur marocain pour le paiement des fournisseurs, l’accomplissement des opérations de commerce international, la mise en place de solution de couverture du risque de change…
[tabs][tab title = »Avis d’expert : «Il faut libérer le potentiel des PME marocaines en direction de l’Afrique»« ]
Pour les PME marocaines, quel est généralement le processus d’installation ou de développement d’une présence en Afrique ?
La première étape du processus réside dans l’accès à une information actualisée pour pouvoir appréhender les spécificités et tailles des marchés, les systèmes financiers et fiscaux, les régimes en douanes, les conventions de non-double imposition… La seconde étape consiste à bâtir une «route» de développement en Afrique, généralement après avoir solidement ancré une présence au Maroc. En effet, les PME qui ont déjà fait leurs preuves sur le plan national sont mieux préparées à affronter la concurrence acharnée existant sur les marchés africains. Puis les sujets de financement des projets ou de l’activité internationale émergent et se heurtent parfois à des problématiques traditionnelles, comme les garanties ou les apports en capitaux.
Comment «libérer le potentiel» des PME marocaines en direction de l’Afrique ?
Tout d’abord, il est important de recenser l’ensemble des accords bilatéraux, des conventions et partenariats signés et les centraliser au niveau d’une entité nationale pour un accès libre aux opérateurs. Il faudrait aussi faciliter l’accès des PME à la connaissance du terrain. Cela peut passer par du soutien et de l’assistance pour organiser des missions de prospection afin de sonder la morphologie des marchés, leur profondeur, les intervenants, la concurrence locale et étrangère… Sur le plan du financement, l’accompagnement des PME en Afrique se fait généralement avec l’appui des partenaires bancaires au Maroc.
Quel dispositif propose Société Générale Maroc pour accompagner les PME en Afrique ?
Nous avons mis en place un Desk Afrique spécialement dédié à cette mission. Il intervient en étroite coopération avec les filiales du groupe Société Générale en Afrique, pour accompagner et faciliter l’installation ou le développement d’activité des PME marocaines en Afrique. Il faut savoir en effet que le groupe Société Générale dispose d’une présence large et historique dans de nombreux pays d’Afrique, 18 au total. Fort de ce dispositif ancré dans les économies locales, nous mettons à la disposition des PME notre expérience et notre connaissance des tissus économiques, des réglementations, des pratiques commerciales… Notre intervention peut se traduire par un soutien en recherche d’opportunités d’investissement ou en développement stratégique, par un accompagnement dans le financement des investissements ou de l’activité, ou encore par des solutions en commerce international pour faciliter et sécuriser la partie Trade… Conseil, expertise et accompagnement sont les maîtres mots du Desk Afrique Société Générale.[/tab][/tabs]
