Affaires
Comment Casablanca compte améliorer la gestion des déchets ménagers
L’appel d’offres lancé le 23 septembre porte sur quatre lots au lieu de trois. Les soumissionnaires doivent postuler pour les 4 lots, mais ne peuvent en obtenir que 2 au maximum. Ils ont jusqu’au 25 novembre prochain pour déposer leurs propositions.

Sur le papier, il y a de quoi être agréablement surpris. La ville de Casablanca a en effet lancé, le 23 septembre dernier, un appel d’offres relatif au service de propreté qui montre clairement des avancées. Les nombreuses critiques faites, de la part de plusieurs parties prenantes, aux modèles jusque-là appliqués semblent donc avoir porté leurs fruits. Pour rappel, la Commune urbaine de Casablanca (CUC) a pour la première fois délégué la gestion de ses déchets au privé en 2004. A l’époque, l’appel d’offres était réparti en 3 lots. Autant d’opérateurs différents (Sita El Beida, Segedema-Pizzorno et Tecmed) en avaient alors remporté chacun un. Les contrats actuels seront d’ailleurs alignés pour s’achever tous fin février 2014, de sorte que les prochains adjudicataires démarrent leur mission le 1er mars. Pour ce nouvel appel d’offres, le marché est partagé en 4 lots, composé chacun de 2 préfectures. Le premier lot concerne Casablanca-Anfa et El Fida-Mers Sultan, le deuxième Hay Hassani et Aïn Chock, le troisième Moulay Rachid et Ben M’Sick, le quatrième Aïn Sebaâ-Hay Mohammadi et Sidi Bernoussi. «Les soumissionnaires doivent postuler pour les 4 lots, mais ne peuvent en obtenir que 2 au maximum. Ce nouveau partage des préfectures est plus homogène», explique un professionnel du secteur. Autre ajustement, le contrat court sur 7 ans au lieu de 10 actuellement. «Réduire la durée du contrat est une bonne décision car la ville évolue constamment. Une période de 7 ans correspond d’ailleurs à l’amortissement estimé des camions utilisés», explique un opérateur.
Animateurs sociaux et points d’aménagement parmi les nouveautés
Le nouveau cahier des charges précise, pour chaque type de déchets concernés par le marché, les prescriptions techniques requises. Déchets ménagers et assimilés, déchets verts des particuliers, déchets inertes issus des activités de bricolage des ménages, déchets encombrants, nettoiement, et même corbeilles publiques, sont précisés séparément dans le détail. Globalement, le cahier des charges apparaît donc plus clair et plus précis que celui de 2004. Pour arriver à ce résultat, «les autorités ont pris en compte les 10 ans d’expérience», confie un opérateur. «Le présent cahier des charges (…) permet aux soumissionnaires de présenter des solutions personnalisées, voire différentes de celles qui sont évoquées (…) dès qu’elles permettent d’atteindre un niveau de qualité supérieur à un prix inférieur ou identique», précise le préambule. «Il est plus orienté résultats que méthode. L’objectif consiste avant tout à augmenter le niveau de qualité», explique une source.
Autre nouveauté, les adjudicataires seront tenus d’installer les nouveaux conteneurs (les actuels devront être déclassés et remplacés) dans des points d’aménagement qui limiteront, sinon empêcheront, leur dégradation. Enfin, ils devront mettre en place une unité de concertation, composée de 4 animateurs sociaux minimum, chargée d’aller à la rencontre de la population et des récupérateurs informels «de manière à développer des solutions concertées pour assurer une meilleure acceptation sociale des points de regroupement, réduire la dispersion des déchets dans et autour des points de regroupement et apporter des solutions concrètes répondant aux attentes des producteurs de déchets». Ces récupérateurs informels devront être intégrés dans l’organisation de la collecte pour une «cohabitation plus respectueuse de la propreté de la ville». L’approche est judicieuse parce que les incivilités sont parmi les principales causes des difficultés à rendre la ville propre.
Pour ce qui est des soumissionnaires, l’on sait déjà que Sita El Beida se positionne sur le marché. D’autres candidats sont attendus et certains ont déjà récupéré les dossiers auprès de la CUC. Reste à savoir si ceux-ci connaîtront suffisamment le difficile terrain de Casablanca pour faire l’affaire.
