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Climat et environnement : allez au Sud
La répartition inégale de la densité démographique du pays et le développement plus accentué de sa partie Nord font des villes du Sud mais également de celles de l’Oriental de bons choix.

Rien d’étonnant que les villes d’Agadir et de Marrakech trustent le haut du classement, pour les grandes villes puisqu’elles possèdent un niveau de pollution acceptable et de véritables atouts géographiques. Agadir, bénéficiant d’un emplacement privilégié à proximité à la fois de la mer et des montagnes, d’un climat tempéré (température moyenne annuelle de 18°C) avec une faible amplitude thermique (8°C) et d’un taux d’humidité relativement bas pour une ville côtière (74%) arrive donc sans surprise en tête du classement. De plus, la ville peut jouir d’un environnement agréable, une pollution industrielle encore faible (2e meilleur taux du classement) et une production de déchets ménagers correcte.
Marrakech est une destination reconnue pour ses températures agréables (température moyenne annuelle de 20°C), son arrière-pays montagneux, et son microclimat offrant le plus faible taux d’humidité des dix grandes villes avec 57%. Mais ce climat continental n’a pas que des vertus puisque Marrakech pâtit davantage de la pollution liée à son parc automobile, aux déchets ménagers (elle représente la 4e plus grande production d’ordures marocaine) et à l’activité industrielle (16 548 employés industriels répartis dans plus de 160 entreprises). Par ailleurs, la ville fait de grands efforts pour équilibrer la balance puisque qu’elle enregistre plus de 1 100 hectares de superficie reboisée.
La ville de Tétouan est troisième de ce classement grâce notamment à sa proximité avec la Méditerranée et les montagnes du Rif. Le nombre d’entreprises de moins de 25 employés, qui représente près de 65% de l’activité tétouanaise, ne produit pas une importante pollution industrielle et permet ainsi à la ville de se classer à la 3e place du classement sur ce critère. Les conditions climatiques y sont plutôt bonnes avec une température moyenne annuelle de 17°C et une amplitude thermique moyenne de 11°C. Enfin, des efforts sont à entreprendre quant au reboisement des forêts puisque seulement 257 hectares ont été replantés.
Les mauvais élèves s’avèrent être les villes de Casablanca, Fès et Rabat qui souffrent d’un niveau de pollution important du fait de leur développement industriel. Casablanca est de loin la grande ville la plus polluée du Maroc (le niveau de pollution à Casablanca est dix fois supérieur à celui de Marrakech) et cela malgré l’avantage d’être à proximité de l’océan Atlantique. Cette même proximité en fait la ville avec l’environnement climatique le moins appréciable parmi les dix grandes, avec un taux d’humidité moyen de 81%. La forte pollution est principalement due au parc automobile qui représente plus de 45% de celui des grandes villes, et à l’importante pollution industrielle.
Pour les villes moyennes, c’est Guelmim et Laâyoune qui arrivent en tête grâce, entre autres, à leur climat agréable toute l’année (température moyenne autour de 19°C avec une amplitude thermique de 8°C), à un taux d’humidité moyen faible (62%), à leur proximité océanique, et à une pollution parmi les moins élevées du Royaume. Notons tout de même que Guelmim est la ville qui est la plus faiblement motorisée et que sa pollution industrielle ne peut être importante lorsque l’on dénombre moins de 10 grandes entreprises industrielles. Quant à Laâyoune, sa pollution est bien plus importante mais sa production de déchets ménagers est l’un des plus faibles du Royaume avec un peu plus de 200 tonnes de déchets managers annuelles.
Notons la bonne place de Béni-Mellal qui se classe 3e du classement avec une température moyenne de 18°C (amplitude thermique moyenne de 18°C) et un taux d’humidité moyen de 59,5%. La proximité des montagnes de l’Atlas permet de compenser un bilan environnemental moyen avec un parc automobile important. Autre atout, une superficie reboisée de plus 500 hectares au cours de l’année 2009.
Par ailleurs le mauvais classement des villes de Mohammédia, Settat et Berrechid est directement lié à leur proximité avec Casablanca. En effet, le climat y est moins clément (taux d’humidité supérieur à 80%) et la pollution tant industrielle qu’automobile y est très importante. Enfin les superficies reboisées y sont très faibles. D’un point de vue général, les petites et moyennes villes offrent tout de même un climat bien plus agréable que ces grandes métropoles.
Pour ce qui est des villes de plus petite taille, elles affichent majoritairement un climat et un environnement agréables : les niveaux de pollution y sont très inférieurs à ceux des grandes villes car l’activité industrielle y est moins développée.
Les villes du sud marocain sont les grands vainqueurs de ce classement où les provinces de Souss-Massa-Drâa (OuladTaïma, Tiznit, Taroudant, Ouarzazate), de Guelmim-Es Smara (Tan-tan) et de Laâyoune-Boujdour-Sakia el Hamra (Dakhla, Boujdour) trustent le top 10. Ainsi, les villes d’Ouled-Taïma et Tiznit sont les bons élèves grâce à leur climat favorable avoisinant les 18°C toute l’année avec une amplitude thermique moyenne de 8°C et un taux d’humidité faible de 57,5%. De plus, les deux villes entreprennent des travaux de reboisement encourageant mais encore largement insuffisant avec 574 hectares pour Ouled-Taïma et 400 pour Tiznit.
Fqih Ben Salah se hisse à la 8e position du classement, juste après les villes du Sud. En effet, malgré une pollution industrielle un peu plus élevée que la moyenne, la ville se distingue par une importante superficie reboisée (plus 600 hectares) au vu de sa taille. De plus, le climat y est plutôt agréable avec une température moyenne de 18°C (équivalente à son amplitude thermique moyenne) et un taux d’humidité moyen de 59,5%.
En revanche, Errachidia arrive en queue de classement des petites villes, son climat étant marqué par une forte volatilité de la température annuelle (avec un écart moyen de 15 degrés entre la moyenne supérieure et inférieure) et son taux d’humidité étant relativement élevé. De plus, son éloignement de la mer et des montagnes (à plus de 180 km), couplé à la pollution liée à un parc automobile conséquent, ne permettent pas à Errachidia de bien figurer dans ce classement.
