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Ciment : CFG Bank table sur une reprise modérée des ventes

La consommation devrait croître de 1% en 2018, de 2,5% en 2019 et de 3,5% en 2020. Le bénéfice de LafargeHolcim Maroc devrait croître de 5,9% en moyenne annuelle entre 2017-2019 et celui de Ciments du Maroc de 4,5%.

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Cimenterie

Les analystes de CFG Bank ont passé au crible le secteur du ciment en analysant le contexte dans lequel il a évolué ces dernières années et en formulant leurs projections sur les 3 prochaines années.

Selon eux, l’année 2017 est définitivement classée comme la sixième année consécutive de baisse de la demande. En novembre 2017 (derniers chiffres disponibles auprès du ministère de l’habitat), la consommation de ciment a atteint 1,27 million de tonnes contre 1,21 million durant le même mois de 2016, soit une augmentation de 5%. En revanche, sur les onze premiers mois de l’année, la consommation a reculé de 2,85%, une baisse toutefois moins marquée que les -30,56% enregistrés à fin juin 2017 par rapport à la même période en 2016.  Cette morosité de l’activité s’explique par plusieurs facteurs, notamment une pluviométrie abondante ayant provoqué un ralentissement des chantiers, le retard pris dans la formation du gouvernement qui a induit un climat d’incertitude et des retards dans le lancement de certains projets d’investissement. Ceci en plus de la poursuite de la baisse des mises en chantiers pour la sixième année consécutive et l’arrivée du mois de Ramadan plus tôt qu’en 2016, durant lequel les chantiers avancent au ralenti, conduisant ainsi à une demande plus faible de ciment.

Ceci dit, les analystes prévoient à partir de l’année en cours une reprise modérée de la consommation de ciment. Après plusieurs années difficiles, le secteur devrait entamer un cycle de légère croissance sous l’impulsion d’une amélioration graduelle de la croissance des activités non agricoles en lien avec le redressement de la conjoncture chez nos principaux partenaires économiques de la zone Euro ; et une politique budgétaire relativement moins restrictive devant se traduire, selon CFG Bank, par une croissance plus soutenue de l’investissement public. Aussi, la consommation de ciment devrait également être boostée par le redressement de la situation chez certains gros promoteurs dont les mises en chantier et la production devraient réemprunter une trajectoire haussière. Dans ces conditions, la consommation devrait marquer une croissance de 1% en 2018, puis de 2,5% en 2019 et de 3,5% en 2020.

Malgré cette reprise il convient de souligner que la croissance du secteur devrait revêtir un caractère modéré et rester inférieure aux niveaux observés sur la dernière décennie, caractérisée par un taux de croissance annuel moyen de 7,4% entre 2004 et 2011. Les analystes sont en effet convaincus, avec l’appui d’une analyse comparative entre le Maroc et les autres pays du monde, que la consommation de ciment a connu au cours de la dernière décennie un important effet de rattrapage, ayant conduit la consommation par habitant à un seuil relativement élevé eu égard à notre niveau de développement économique, et que, de facto, la croissance à long terme du secteur resterait limitée. Les différents scénarios de croissance économique et hypothèses de pic de consommation de ciment par habitant conduisent à estimer la croissance à long terme du secteur dans une fourchette comprise entre 1,4% et 3,1%.

Les analystes ont ainsi retenu le scénario central d’une croissance à long terme de 2,2% par an. «Il est important d’insister sur le fait que cette analyse repose sur un modèle de projections à long terme, et n’exclut pas l’hypothèse que le secteur puisse de nouveau connaître des cycles de croissance accélérée mais limitée dans le temps. Ces éventuels cycles de forte croissance seraient néanmoins suivis de phases de réajustement à la baisse de la consommation de ciment, ramenant la croissance à long terme du secteur à un niveau estimé à 2,2%», expliquent les analystes dans leur revue du secteur cimentier.

De ce fait, et malgré la reprise escomptée de la croissance du secteur, le potentiel de croissance des opérateurs resterait limité avec un taux de croissance annuel moyen estimé à 3% sur la période 2017-2019 pour LafargeHolcim Maroc et 2,5% pour Ciments du Maroc. CFG Bank estime que le potentiel du leader marocain LafargeHolcim Maroc est supérieur à celui de son concurrent car les synergies de prix issues de la fusion entre l’ex-Lafarge Ciments et l’ex-Holcim Maroc permettraient à LHM de bénéficier d’effets prix positifs plus importants.

Par ailleurs, confrontés à une croissance molle, les opérateurs seraient amenés à se focaliser sur l’optimisation de leurs marges opérationnelles via plusieurs leviers (réduction des coûts fixes, recours accru aux énergies alternatives, etc.). Ciments du Maroc afficherait ainsi une légère amélioration de sa marge d’EBITDA de 50 points de base sur la période 2016-2019, passant de 47,2% à 47,7%, tandis que LafargeHolcim Maroc enregistrerait une nette amélioration de celle-ci via les synergies permises par la fusion et verrait sa marge d’EBITDA augmenter de 48,7% en 2016 à 51,1% en 2019. In fine, les analystes tablent sur un taux de croissance annuel moyen du RNPG de 4,5% pour Ciments du Maroc entre 2017 et 2019 et de 5,9% pour LafargeHolcim Maroc.

Com’ese

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