Affaires
CIH : une recapitalisation d’un milliard de DH est envisagée
L’opération sera réalisée en deux étapes et pourrait être entamée avant la fin de l’année
Le plan de recapitalisation sera soumis prochainement à une AGE.
Encore une recapitalisation pour le CIH ! La mesure, non encore validée, sera soumise aux actionnaires de la banque lors d’une AGE qui devrait se tenir prochainement. A noter que le plan de recapitalisation de la banque a été ficelé avant même l’arrivée aux commandes, en été, du nouveau PDG, Khalid Alioua. L’augmentation de capital envisagée porte sur un milliard de DH en deux tranches de 500 MDH, la première avant la fin de l’année, la seconde au premier semestre 2005.
Cette opération est incontournable après le provisionnement massif effectué au titre de l’exercice 2003, au terme duquel la banque a affiché une perte de 2,25 milliards de DH et une situation nette de -1,2 milliard.
Le recouvrement des créances en souffrance reste le principal problème
Au-delà de cette nécessité, la question est de savoir qui passera à la caisse. Déjà, le plan de redressement en cours a coûté 5 milliards de DH aux parties prenantes, à savoir l’Etat, les établissements publics actionnaires et les banques privées sollicitées dans le cadre d’une solidarité du secteur.
On peut présumer que la BCP, deuxième actionnaire avec 20 % du capital, qui vient de se soumettre par introduction en Bourse à la sanction du marché, ne fera pas partie du plan de sauvetage. Quant à Bank Al Maghrib, actionnaire à hauteur de 13 %, il devrait normalement, selon ses nouveaux statuts et la nouvelle loi bancaire, se désengager des établissements sous sa tutelle. Du côté des principaux actionnaires privés, avec à leur tête Axa Assurances, qui détient 12 % du capital, tout porte à croire qu’ils feront l’impasse. Reste la CDG, détentrice de 35 % du capital, et qui serait disposée à se porter acquéreur du reste du capital de la banque (voir La Vie éco du 10 septembre 2004). Il serait logique que l’augmentation du capital lui soit réservée pour qu’elle puisse avoir les pleins pouvoirs dans la gestion.
Mais force est de constater par ailleurs que la recapitalisation n’est pas suffisante car elle ne fait qu’imposer une certaine véracité au bilan de la banque. D’ailleurs, même la perspective pour 2004 d’un bénéfice de 100 MDH (premier du genre depuis sept ans) n’est que l’effet mécanique du provisionnement réalisé au cours du seul exercice écoulé. Le pari de la banque et de son éventuel repreneur est de réussir à rebondir sur le marché des particuliers où ses performances sont encore peu satisfaisantes et la concurrence des banques privées, mieux outillées, plus acharnée. Sur un autre registre, il faudra davantage d’efforts pour la récupération des créances en souffrance (plus de 10 milliards de DH bruts).
Enfin, maintenant que l’hypothèse de défaisance est définitivement écartée, la banque doit dégager pendant de longues années, et sans coup férir, des résultats positifs conséquents avant de pouvoir afficher un ratio de solvabilité au moins égal au minimum réglementaire de 8 %
