Affaires
Chèques irréguliers : le système de vérification sera opérationnel d’ici la fin de l’année
Grâce à un identifiant et un mot de passe, les commerçants peuvent désormais vérifier la régularité des chèques reçus. Le prix de base prévu est de 10 DH, mais une tarification dégressive sera mise en place en fonction des volumes des consultations. Creditinfo compte dispenser des cycles de formation aux intéressés.
Le service de centralisation des chèques irréguliers (SCCI) lancé par Bank Al-Maghrib, en partenariat avec Creditinfo Checks, sera opérationnel d’ici la fin de cette année. La société étant en train de finaliser les prérequis organisationnels et techniques. Ouvert aux commerçants, tous types confondus, allant de la grande entreprise à l’autoentrepreneur, en passant par la PME et la TPE, pourvu qu’ils aient une patente et qu’ils paient une taxe professionnelle, ce service permettra à l’utilisateur de se protéger contre tout chèque frappé d’une irrégularité. D’ailleurs, les principales informations collectées par le SCCI sont relatives aux comptes clôturés (le nombre des comptes clôturés frôle les 15 millions), les coordonnées bancaires des interdits bancaires et judiciaires, les oppositions sur chèques ainsi que les faux chèques.
Les commerçants éligibles peuvent souscrire ce service et consulter, ce faisant, la régularité des chèques qui leur sont remis, et ce, à travers plusieurs canaux, à savoir, «directement sur la plateforme creditinfochekcs.com, une application mobile, sur les terminaux de paiement électronique (TPE) qui incluent un lecteur de chèques, ou encore, en XML pour les grandes surfaces notamment», détaille Sidimohamed Abouchikhi, directeur Afrique francophone de Creditinfo.
Réponse instantanée
Il suffit donc d’être muni de son identifiant et de son mot de passe pour accéder au service de consultation proposée par la société et d’insérer le numéro du chèque pour vérifier instantanément sa régularité. Un code couleur est ainsi proposé par la société ; le vert signifie que le chèque ou le compte n’est pas enregistré dans la base de données au moment de la vérification, le rouge correspond à leur enregistrement. La couleur orange, elle, renseigne sur une déclaration de perte ou de vol de chèque ou de chéquier, sans que les références du chèque ou chéquier ne soit enregistrées, tandis que la blanche annonce une lecture impossible de la piste CMC7 du chèque. «Il faut savoir que cette vérification immédiate accompagnée d’une réponse instantanée permet non seulement de sécuriser les transactions commerciales, puisque le commerçant a la possibilité de refuser le paiement par chèque, mais aussi de réduire le délai de ces transactions», explique M.Abouchikhi.
Des partenariats seront conclus pour le déploiement de la solution
Comme toute prestation a un coût, le prix prévu est de 10 DH par consultation. Toutefois, il ne s’agit pas d’un fixe appliqué à tous. «La tarification serait dégressive pour certains clients, en fonction du volume des consultations par exemple. Le même prix ne peut être appliqué à la fois pour une personne qui consulte une fois par mois et une autre qui utilise ce service une centaine de fois», précise notre source.
Reste à savoir les moyens de déploiement de ce service à travers le pays. M.Abouchikhi assure que des partenariats seraient conclus avec des sociétés en vue de commercialiser ce service dans plusieurs villes. «L’objectif étant de permettre aux commerçants intéressés d’adhérer à la prestation que nous proposons sans obligation de déplacement à nos locaux», précise-t-il. De même, des cycles de communication et de formation sont prévus afin d’assimiler l’utilisation du service et son utilité. «En fonction de la demande, nous envisageons, par exemple, de dispenser des formations aux médecins, avocats ou toute autre profession intéressée et ce, en passant par leur ordre respectif», explique le directeur Afrique francophone de Creditinfo.
[tabs][tab title = »Les particuliers pourront saisir directement le SCCI »]Si la consultation de la régularité d’un chèque est une avancée de taille pour rendre à ce moyen de paiement sa crédibilité, sécuriser et réduire le délai de traitement des transactions et limiter les risques d’impayés sur chèques, cela reste insuffisant. Entre le moment où le commerçant accepte le chèque, le remet pour encaissement à la banque et son encaissement effectif, bien des problèmes peuvent survenir. Pour cette raison, Creditinfo compte étendre ses services au delà de la simple consultation. Elle compte développer un autre service qui permet à l’utilisateur de vérifier la disponibilité des fonds et de bloquer les provisions également, jusqu’à leur encaissement. De plus, la société envisage de proposer un système de notation des chèques reçus. Autre service important qu’elle envisage d’inclure: la possibilité de saisir directement le SCCI par une personne physique en vue de demander le blocage de son chéquier, en cas de vol ou de perte par exemple.[/tab][/tabs]