Affaires
Changement climatique : 40 MDH pour préserver les oasis marocaines
Le programme des Nations Unies pour le développement participe à hauteur de 3 millions de dollars.
Le Maroc peut constituer une plateforme pour les échanges d’expériences sud-sud dans le domaine.
Alors que le sommet de Copenhague a laissé un goût amer pour ceux qui en attendaient plus, les instances onusiennes concernées par la thématique du réchauffement de la planète ne chôment pas. La section marocaine du PNUD prévoit, en effet, le lancement très prochain d’un programme entièrement dédié à l’adaptation aux changements climatiques. Annoncé par la direction internationale du PNUD en mai 2008, le programme est en fait destiné à 21 pays africains. Il bénéficie d’un financement global de 92,1 millions de dollars accordé par le gouvernement japonais. Chaque pays se verra ainsi attribuer une enveloppe moyenne de 2 à 3 millions de dollars. Le Maroc, pour sa part, a hérité de 3 millions de dollars auxquels il faut ajouter une contribution d’un million de dollars du gouvernement et un autre million de dollars issu du programme de sauvegarde et développement des oasis du Sud (POS) et du programme de développement territorial durable des oasis du Tafilalet (POT). C’est donc un budget total d’environ 5 millions de dollars (40 MDH) qui est dédié au renforcement de l’adaptation aux changements climatiques dans les territoires oasiens du Sud et de l’Oriental qui jouent un rôle important dans la lutte contre la désertification. Ces oasis représentent aussi un fort potentiel agricole pour des populations pauvres, qui ne sont pas familières avec la notion de développement durable.
Optimiser les résultats grâce à l’approche régionale
La mise en œuvre repose sur un partenariat multiple entre le PNUD, le secrétariat d’Etat chargé de l’eau et de l’environnement (SEEE), la direction de l’aménagement du territoire, et la direction générale des collectivités locales (ministère de l’intérieur). A l’origine, ce programme s’adressait en priorité aux pays les moins avancés. Toutefois, le Maroc possède une expertise humaine telle que son implication constitue un atout. Selon Yassir Benabdallaoui, en charge de l’adaptation au changement climatique au sein du PNUD Maroc, le Royaume «offre une formidable opportunité de créer une plateforme de développement Sud-Sud». C’est pourquoi le programme, qui s’étale de début 2010 à fin 2011, inscrit cet objectif dans ses actions, notamment à travers l’organisation d’ateliers ou de voyages d’études, qui permettront l’échange des expériences et la mobilisation des compétences en la matière.
Les principaux axes sont d’ores et déjà identifiés. Il est prévu par exemple la création, au sein des universités et écoles du pays, de filières consacrées à l’adaptation et aux oasis, de même que le renforcement des mécanismes de veille, de suivi et d’alerte face aux changements climatiques, ainsi que la promotion de nouvelles filières agricoles et non agricoles (éco-tourisme).
