Affaires
Céréales : les stocks de blé tendre représentaient 4 mois d’écrasement à fin août
Face à la flambée des cours des céréales, l’Etat veut exploiter au maximum l’offre intérieure potentielle. La campagne de collecte est prolongée jusqu’à fin septembre. Les opérateurs ont collecté 14,5 millions de quintaux de blé tendre à fin août.
Le gouvernement a décidé de prolonger la campagne de collecte de blé tendre jusqu’à fin septembre. L’objectif, selon le communiqué du ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, est de «permettre aux agriculteurs de commercialiser la plus grande partie de leur récolte». Ce département annonce que les réalisations avaient dépassé les prévisions de 14,5 millions de quintaux à la mi-août et ce, eu égard au soutien des prix et à la bonne qualité du grain, d’ailleurs confirmée par les professionnels, alors que le démarrage était plus qu’inquiétant. Il souligne également que les disponibilités de blé tendre détenues par les opérateurs devaient atteindre 17,5 millions de quintaux à fin août, soit un niveau comparable à celui de l’année dernière au cours de laquelle la production de céréales était nettement plus élevée : 84 millions de quintaux contre 51 millions pour 2011-2012. En fait, le niveau des disponibilités est maintenu grâce également au stock de report. En définitive, les minoteries industrielles en ont pour 4 mois d’écrasement et même quelques jours de plus parce que pour le blé tendre, leurs besoins mensuels s’établissent à environ 4,2 millions de quintaux.
Possible suspension des droits de douane sur les importations de blé dès octobre
La prolongation de la période de collecte n’est pas fortuite. En effet, elle permettra de mobiliser le maximum de disponibilités internes du fait que les cours mondiaux des céréales ont repris leur envolée. Selon la Banque mondiale qui a tiré la sonnette d’alarme, les prix alimentaires ont progressé de 10% en juillet par rapport à juin. Ceux du maïs et du blé ont augmenté de 25% et ceux du soja de 17%. Ces hausses sont essentiellement expliquées par les hautes températures et la sécheresse à laquelle sont confrontés les Etats-Unis et l’Europe de l’Est (Fédération de Russie, Ukraine et Kazakhstan). La réédition du scénario de 2008 est pour l’instant écartée, mais des hausses de prix significatives sont fort probables. Pour le Maroc qui sort d’une campagne agricole mitigée, le mot d’ordre est donc de prendre les devants, étant entendu que la hausse des cours des céréales aura un impact non négligeable sur le budget, au moment où la marge de manœuvre du gouvernement est de plus en plus ténue. D’ailleurs, des sources officielles ont annoncé, il y a quelques jours, que les droits de douane sur l’importation de blé seront réduits ou suspendus en octobre pour assurer l’approvisionnement régulier du pays.