Affaires
Ce que sera le plan de développement touristique de Fès
La ville veut totaliser 1,8 million de nuitées en 2014 n Son plan de développement régional est ficelé.
Le PDR (Plan de Développement régional) de Fès est pratiquement finalisé. Une étude en profondeur pour diagnostiquer les attraits et les faiblesses de la région et des objectifs précis à moyen terme fixés. La prochaine étape sera la mise en œuvre d’une stratégie impliquant les pouvoirs publics, les professionnels et les élus locaux pour atteindre ces objectifs, stratégie déclinée sous la forme d’un contrat-programme entre l’Etat et les aménageurs, notamment de nouvelles zones touristiques à Wislan et Oued Fès.
Mais, déjà, le diagnostic montre que la destination a besoin d’un sérieux coup de fouet pour gagner en compétitivité. Ceci d’autant plus qu’il s’agit d’une région à fort taux d’urbanisation par rapport à la moyenne nationale (soit 69,4 % pour 55,9 % au niveau national), alors qu’en termes d’apport à la production industrielle, elle ne pèse pas plus de 4 %. Le développement du tourisme apparaît par conséquent comme un inévitable recours, à condition de mettre à niveau la capacité d’accueil de la ville, ses infrastructures touristiques et de revaloriser ses sites et son patrimoine historique, en l’occurrence sa médina. Le but étant de faire de Fès une destination directe et non plus faisant partie d’un circuit comme c’est le cas actuellement.
Aujourd’hui, la capacité hôtelière de la ville est de 48 établissements (6 454 lits) dont 34 hôtels classés qui totalisent 5 406 lits, avec toutefois 4 000 lits seulement aptes à recevoir une clientèle internationale.
Quatre mesures d’urgence pour relancer le tourisme
Mais si la principale richesse touristique de la ville est la médina, 14 % seulement des lits disponibles se trouvent à une distance raisonnable de cet endroit. Et pour ne rien arranger, c’est là que l’on trouve la plupart des restaurants classés, loin de la zone hôtelière. Certes, il y a eu depuis peu l’aménagement de quelques riads et maisons d’hôtes, mais la capacité d’accueil de ces lieux d’hébergement reste faible et leurs prix assez élevés, souligne l’étude. Ces distorsions, et notamment le fait que la zone d’hébergement se trouve loin de la zone touristique, se traduisent par un manque à gagner pour la ville et sa région.
Qu’on en juge. Selon l’étude, la moyenne des nuitées par touriste est de 2,5 à Fès alors qu’elle est de 8,8 pour l’ensemble du Maroc ; 82 % du volume du tourisme est formé de voyages organisés qui sont le fait de personnes dont la moyenne d’âge dépasse les 50 ans et qui repartent, selon l’enquête réalisée pour les besoins de l’étude citée, avec l’impression d’avoir encore des choses à découvrir. En effet, 14,5 % des touristes interrogés affirment qu’ils reviendront «sûrement» pour une durée de séjour de 8 jours, alors que 55,4 % d’entre eux déclarent qu’ils reviendront «probablement» pour une durée supérieure à 6 jours.
Le levier est donc là. Il s’agit de l’activer par des investissements et des mesures d’accompagnement dont 35 sont identifiés. Cependant, l’étude recommande de mettre en œuvre 4 mesures prioritaires pour attirer plus de touristes.
La première réside dans la restauration intégrale d’un quartier de la médina pour servir de test à d’autres quartiers si les résultats s’avèrent concluants. L’aménagement devra se concentrer sur la facilitation de l’accès, la propreté, l’élimination des ruines et la restauration des places, des ruelles, des fontaines, etc, avec l’encouragement par des aides financières et fiscales à l’ouverture d’un réseau de maisons d’hôtes et de restaurants, de cafés, de galeries et d’autres lieux d’animation. Il est prévu aussi l’ouverture d’un grand musée au cœur de ce quartier et l’instauration d’une police touristique.
La deuxième mesure consiste à mieux promouvoir les activités culturelles de la ville en profitant de son rayonnement et en renforçant l’esprit du Festival des musiques sacrées du monde sur toute l’année.
Pour la troisième mesure, on s’attellera à créer de nouvelles offres touristiques, notamment par la création de circuits dans la ville et sa région.
Enfin, il s’agira d’établir un plan de promotion et de commercialisation de la ville au niveau international, à l’instar de ce qui se fait pour d’autres destinations.
La ville totalise 600 000 nuitées par an mais, selon l’étude, qui table sur un taux de croissance moyen de la capacité d’hébergement de 4,6 % par an entre 2006 et 2014, à cette dernière échéance elle totaliserait 1,8 million de nuitées