Affaires
Casablanca : la création des sociétés de développement locales reportée à avril
Après les critiques qui ont accompagné l’annonce de ce projet, le conseil de la ville a décidé de reporter le vote de la décision à la session du printemps. Une journée d’étude devrait être organisée dans les prochains jours pour convaincre les élus de l’utilité de ces sociétés comme outil d’une meilleure gouvernance.

Mohamed Sajid a-t-il pu dépasser le blocage de la session ordinaire du conseil de la ville de Casablanca de février? A l’heure où nous mettions sous presse, tout indiquait que la session prévue jeudi 27 mars allait bien avoir lieu, après le report du 27 février. D’après nos sources au sein du conseil, les récentes tractations entre le président du conseil et les représentants de quelques partis politiques ont permis de débloquer la situation. Du moins, sur le volet relatif au quorum nécessaire pour la tenue de la session. L’autre signe positif qui ne trompe pas, ce sont les réunions préalables des différentes commissions du conseil pour l’examen des comptes administratifs, qui se tenaient en début de semaine en préparation à la tenue de la session, chose qui n’avait pas eu lieu avant le premier report de la session en février dernier. Néanmoins, la tension est toujours palpable. «La création de nouvelles sociétés de développement, un des principaux points à l’ordre du jour, pose toujours problème chez plusieurs élus de l’opposition», indique un membre du conseil.
Les faits remontent au moment de l’élaboration du plan d’urgence de la ville. A l’époque, il a été décidé de la création de trois sociétés qui seront chargées du suivi des principaux chantiers engagés par la ville. L’idée était de répondre aux différentes critiques adressées au conseil, notamment sur le volet de la gouvernance. Or, la création de ces sociétés ne fait toujours pas l’unanimité auprès des élus de l’opposition qui y voient une ingérence dans leurs prérogatives. «Ces sociétés devront remplir le rôle qui est censé être celui des élus», ajoute notre source. En tout, trois entités devraient voir le jour. D’abord, Casa Contrôle, dont la mission principale sera de contrôler l’application des dispositions des différents cahiers des charges auxquels sont soumis les délégataires de services, particulièrement ceux à qui a été confiée la gestion des déchets. Ensuite, Casa Patrimoine qui devrait se pencher sur la sauvegarde du patrimoine de la ville et veiller à ce qu’il soit valorisé. Enfin, Casa Animation qui, elle, devrait s’occuper de la gestion des infrastructures culturelles et sportives relevant du conseil de la ville de Casablanca. A ces trois structures s’ajoute le projet de modification des statuts de Casa Developpement en vue d’une meilleure clarification de son rôle, notamment sur les problématiques liées au stationnement, comme cela avait été recommandé en décembre dernier dans une étude réalisée par la ville sur les problématiques liées au transport.
Aménagement des routes et ravalement des façades, les chantiers prioritaires
Pour contrer les critiques à ce niveau, il semble que la présidence du conseil a opté pour le décalage du vote de ces projets jusqu’à la prochaine session d’avril. Il n’est plus question de première présentation des statuts de ces sociétés avant l’ouverture de discussions avec les élus. Cette décision serait ainsi consécutive aux réunions tenues par Mohamed Sajid et des partis de l’opposition, notamment l’Istiqlal. Ce dernier avait d’ailleurs clairement annoncé fin février sa volonté d’organiser une journée d’étude pour permettre aux élus de se pencher spécialement sur cette question. De cette manière, la présidence du conseil répond également aux détracteurs qui lui reprochaient de ne pas associer les élus à la préparation des projets de création de ces sociétés.
Il reste maintenant à savoir si cette démarche permettra d’obtenir leur adhésion. La réponse attendra la session d’avril au cours de laquelle devrait être voté ce projet. Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’en reportant la décision finale concernant ces sociétés, la présidence du conseil fait aussi un clin d’œil à des élus du PJD qui menaçaient de sortir de la majorité du conseil, ce qui renforcerait les partis de l’opposition lors de l’approbation des comptes administratifs. Il est à noter que dans ce contexte l’urgence a été plus accordée à l’activation de certains chantiers classés prioritaires dans le plan d’urgence, notamment les projets d’aménagement de plusieurs routes et le ravalement des façades des immeubles sis dans les principales artères de la ville.
