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Casablanca en chantier pour encore cinq ans… au moins !
Le plan de développement de Casablanca entre 2015 et 2020 prévoit un vaste programme d’aménagement des voiries et infrastructures routières. Deux nouvelles trémies seront construites, en plus du réaménagement de celle du Boulevard Zerktouni. En tout, 10 milliards de DH seront investis pour mettre à niveau les infrastructures et améliorer les conditions de circulation.

Les Casablancais devront prendre leur mal en patience. La métropole est en chantier depuis plusieurs années déjà, et c’est encore loin d’être fini. Les nombreux travaux d’aménagement et de construction de nouvelles infrastructures routières qui seront engagés durant les cinq prochaines années se traduiront logiquement par de nouvelles fortes perturbations de la circulation dans plusieurs artères. Heureusement, diront certains, c’est pour la bonne cause. Les autorités ont enfin pris conscience que sans une profonde mise à niveau de ces infrastructures, la ville ne pourra pas relever les défis en matière de déplacement urbain. C’est pourquoi dans le plan de développement du Grand Casablanca, devenu une réalité avec la signature, fin septembre dernier, de dix conventions, le tiers du budget global de plus 33 milliards de DH est réservé aux seules infrastructures routières. Les 10 milliards de DH à mobiliser dans ce sens devront permettre le réaménagement de plusieurs artères stratégiques et, surtout, la construction de nouveaux ouvrages dans le but d’améliorer les conditions de circulation dans une ville où les automobilistes vivent toujours un véritable calvaire à certaines périodes de la journée.
Parmi les plus importants, les trémies retiennent particulièrement l’attention. Le plan en question en prévoit deux nouvelles, en plus du réaménagement de celle du Boulevard Zerktouni. La première, certainement la plus stratégique, sera construite sur les boulevards Sidi Mohamed Ben Abdellah, Almohades et «Zaid ou Ahmed». Elle commence après la trémie de la mosquée Hassan II -les deux ne seront pas reliées- et aboutit juste après la gare Casa-Port. En fait, l’idée de construire cette trémie n’est pas nouvelle. Elle avait déjà été émise à l’entame de la construction de la Marina de Casablanca et de ses immeubles. Ce projet devrait, à terme, générer un important flux de circulation sur le boulevard Mohamed Ben Abdellah, déjà très fréquenté. L’idée est donc de séparer les flux à destination de la Marina et ceux en continuation vers la sortie de la trémie de la mosquée Hassan II. Avec l’annonce du projet de Wessal Casablanca Port, l’ouvrage en question est devenu encore plus pertinent, d’où sa priorisation dans le plan de développement de la ville.
En tout, ce projet nécessitera un investissement de 600 MDH, dont 490 millions apportés par la Compagnie générale immobilière (CGI), promoteur de la Marina, et Wessal Casa-Port.
Une nouvelle trémie sur le boulevard Ghandi
La deuxième trémie sera percée sur le boulevard Ghandi. Il s’agit là aussi d’un projet de très grande importance destiné à éliminer l’un des plus grands points noirs de la circulation dans la métropole, à savoir le carrefour du boulevard Ghandi et de la route d’El Jadida (prolongement du boulevard Roudani), presque quotidiennement bouché. Avec la mise en circulation du tramway qui traverse justement ce carrefour, la situation n’a fait qu’empirer. L’idée est donc de permettre aux automobilistes empruntant le boulevard Ghandi de passer en dessous du carrefour. Un budget global de 800 MDH, dont 600 millions déboursés par la Direction des collectivités locales (DGCL) relevant du ministère de l’intérieur et 200 MDH par le Conseil de la ville, sera mobilisé pour cet ouvrage ainsi que pour le réaménagement de la trémie du boulevard Zerktouni. L’objectif est d’élargir cette dernière pour l’adapter aux nouvelles exigences du trafic, et de préparer son intégration au projet de construction d’une nouvelle ligne de transport en commun en site propre (tramway ou bus à haut niveau de services) qui devrait traverser la partie dudit boulevard. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Casa Transport est impliquée dans ce projet. La convention signée à cet effet en fait le maître d’ouvrage délégué.
La construction d’une autre trémie au niveau du carrefour avec le boulevard Al Massira, comme cela avait déjà été proposé en 2009, n’est pas non plus exclue. La décision finale dépendra vraisemblablement du coût et surtout des résultats des études relatives au nouveau Plan de déplacement urbain (PDU). Le plan de développement du Grand Casablanca prévoit en effet la mobilisation d’un budget de 45 MDH, financé par la direction des collectivités locales et le Conseil de la ville pour élaborer ce PDU qui devrait prendre en compte l’apport des nouveaux projets d’infrastructures programmés à l’horizon 2020.
Une liaison directe entre CFC et l’aéroport
En plus des trémies, il est prévu un vaste programme de construction et de réaménagement de routes et boulevards. D’ailleurs, le chantier de la trémie Ghandi fait partie d’un projet plus grand incluant une remise à niveau de tout le boulevard, que ce soit au niveau de la chaussée ou des trottoirs. Ce boulevard figure sur une longue liste d’artères qui seront totalement remises à neuf selon le même modèle retenu pour les boulevards Anfa et Al Massira. Ces chantiers viendront s’ajouter à ceux déjà en cours, à l’image de la route de Ouled Ziane, du Bd
Mohammed VI ou encore du Bd 2 Mars. Le budget global de ces chantiers est évalué à 3,405 milliards de DH, dont 3 milliards investis par la DGCL et 405 MDH par le Conseil de la ville. Le ministère de l’équipement et du transport, le Conseil régional ainsi que les communes et conseils provinciaux concernés se chargeront pour leur part du financement des projets d’aménagement des routes et voiries au niveau des provinces de Nouaceur, Médiouna et Mohammédia, en plus des routes inter-préféctorales. L’enveloppe globale est de plus de 1,8 milliard de DH.
Une liaison routière directe entre Casablanca Finance City et l’aéroport Mohammed V d’un coût de 657 MDH est également au programme. L’Agence d’urbanisation et de développement d’Anfa devrait contribuer au financement à hauteur de 219 MDH.
Il restera alors les projets autoroutiers. Bien que les montages financiers ne soient pas encore arrêtés, le plan de développement de la région comprend trois autres grands chantiers, tous en relation avec l’autoroute Casablanca-Berrechid, dans lesquels la société des Autoroutes du Maroc sera mise à contribution. Il s’agit d’abord de l’extension de ce tronçon jusqu’à Tit-Mellil avant fin 2015. De même, il est prévu la construction d’un accès à cette même autoroute à partir de la route rurale 315. Enfin, les autorités de la ville prévoient même de l’élargir à 2×3 voies. L’objectif est d’améliorer les accès à cette voie stratégique de la région de manière à assurer une meilleure répartition des flux de circulation, tout en se donnant les moyens de répondre à la forte augmentation du trafic, notamment celui en provenance de l’aéroport Mohammed V. Le budget réservé à ces chantiers avoisine les 3 milliards de DH, non compris le coût des expropriations nécessaires qui seront directement pris en charge par le ministère de l’équipement et du transport.
