Affaires
Casablanca : 800 MDH par an pour des fonctionnaires sans fonction !
Leur nombre passera de 12 000 à 5 200 d’ici fin 2015.

Le Conseil de la ville de Casablanca emploie officiellement 18 000 fonctionnaires dont seuls 6000 exercent effectivement une fonction dans les arrondissements et les services de la commune urbaine. A l’origine de cette situation, les hommes politiques ayant géré la chose locale de la métropole durant de longues années. Avant l’entrée en vigueur de la formule de l’unité de la ville, Casablanca était composée de 27 communes. A cette époque, ces dernières étaient gérées d’une façon «chaotique». Quand elles ont été fusionnées en 2003, l’héritage ne pouvait être que lourd : un effectif de 27 200 fonctionnaires alors que le besoin de la ville était uniquement de 7 000. «Nous n’avons pas pu les redéployer, ni leur accorder la retraite anticipée puisque le nombre est très important», explique un conseiller communal. Et d’ajouter: «Nous avons également demandé à d’autres communes et ministères de les reprendre. Ils ont accepté tout en exigeant que leurs salaires soient toujours versés par le Conseil de la ville, une proposition qui ne l’arrangeait pas». Ainsi, le nombre des fonctionnaires percevant un salaire et n’exerçant aucune fonction dans la ville est de 12000. Environ 1000 sont détachés auprès des services extérieurs des préfectures et des délégations des ministères dans la ville et près de 1 100 sont des fonctionnaires fantômes. Donc, pas moins de 9900 fonctionnaires perçoivent leurs salaires sans jamais se rendre à la commune… faute d’attributions! Parmi ces derniers, «on note qu’il y a 350 ingénieurs d’Etat et 50 médecins», confie le conseiller avant d’ajouter que ces salariés sans fonction coûtent au Conseil de la ville 800 MDH par an. Cependant, selon les estimations de la division des ressources humaines du Conseil de la ville, d’ici fin 2015, ce nombre passera de 12000 à 5 200, en raison notamment des départs à la retraite.
