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Carrière

Y aller ou pas, des cadres se prononcent sur la question

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Karim Chaoui
Directeur commercial
«J’ai tenu à renégocier les commissions et le poste avec mon ex et nouveau patron»
«En dix ans d’expérience, j’ai toujours quitté mes anciennes entreprises en bons termes, d’autant plus que je suis un commercial. C’est un principe qu’il faut toujours garder en tête : votre ancienne entreprise peut devenir votre fournisseur ou votre client, autant garder le contact. La preuve, j’ai été amené, il y a deux ans, à retravailler avec une société d’édition informatique. J’y suis toujours pour le moment. Je connais parfaitement son fonctionnement, sa culture et son management. Même étant chez un concurrent, je n’hésitais pas à prendre des nouvelles de mes anciens collègues.
Quant aux conditions de retour, j’ai tenu à négocier deux points. Le salaire tout d’abord. Pour un commercial, il est évident que cet aspect est à revoir, surtout en ce qui concerne les commissions. L’autre condition concerne le poste. J’ai voulu prendre en charge la direction des opérations régionales. Les perspectives de développement ainsi que les ambitions de la société étaient prometteuses sur ce plan. Je n’ai pas voulu rater l’opportunité de franchir un nouveau palier.»

Ali Daifi
Contrôleur de gestion
«Pas de retour
en cas d’incompatibilité de valeurs»

«Revenir à mon ancienne entreprise ? Tout dépend des conditions dans lesquelles je l’ai quittée. Il est difficile d’entrevoir un quelconque retour si je l’ai quittée avec fracas. Sinon, un éventuel retour doit être examiné comme n’importe quelle autre proposition : conditions matérielles et de travail, équipe, responsabilité… J’éviterais surtout d’occuper un poste de moindre envergure qu’auparavant. Je ne veux pas avoir l’impression d’avoir régressé professionnellement.
Quand on change, c’est toujours pour aller de l’avant. Un retour doit être synonyme de revalorisation du poste de travail. Côté hiérarchie, pas question de retrouver un manager dont je ne partage pas les valeurs, et ce, quelle que soit son offre.»

Mohamed Harrach
Analyste financier
«Pas question de revenir si un mauvais management est encore en place»
«Il y a toujours des raisons qui vous poussent à quitter une entreprise. Si le management était déficient et que rien n’a changé, il n’est pas question de revenir. Même si on revoit le salaire à la hausse, on peut rapidement déchanter à cause de la mauvaise ambiance. Donc, autant ne pas prendre de risque.
Je pense qu’il faut prendre le temps de construire son parcours dans d’autres entreprises. C’est enrichissant sur le plan personnel.»

Salaheddine M.
Informaticien
«J’ai renoué contact avec
mon ancien patron en tant qu’indépendant»
«J’ai été amené à retravailler avec un ancien patron mais pas en tant qu’agent permanent. C’était uniquement pour des opérations ponctuelles. J’ai donc accepté sans hésiter. Il faut dire que j’avais de bons rapports avec lui puisqu’il me faisait entièrement confiance. Sinon, il pouvait faire appel à d’autres informaticiens plus confirmés.
Bien évidemment, les conditions de travail portaient sur plusieurs aspects, dont la rémunération. Mais le plus important concernait la charge de travail. Je devais mettre en place un nouveau système de paie. C’est une grosse opération qui devait durer plus de trois mois, vu l’effectif important de l’entreprise en question. C’est pourquoi j’avais négocié l’horaire de travail. Et comme je m’occupais parallèlement d’un autre projet dans mon entreprise actuelle, je ne pouvais m’engager sur des délais irréalistes.
De même qu’il fallait périodiquement faire des réglages pour bien implémenter le système. Comme je connaissais parfaitement l’équipe, la collaboration s’est déroulée sans anicroches.»

h.s.
Responsable marketing
«Je ne retourne jamais dans une entreprise que j’ai quittée»

«Retourner dans une entreprise où j’ai déjà travaillé? A priori, je répondrais par la négative. En 20 ans de vie professionnelle, j’en suis à mon sixième employeur et, jusqu’à présent, il ne m’est jamais venu à l’aide de faire le chemin inverse, bien que l’occasion se soit présentée une fois. Je pense qu’une décision de démissionner ne se prend pas à la légère. On part parce qu’on est en conflit avec l’employeur, via un supérieur hiérarchique, ou du fait que le climat social est malsain ; on part pour vivre une autre expérience ; on part pour évoluer professionnellement… Bref, on cherche à combler un manque. Partant du principe que l’entreprise, quelle que soit sa taille, a du mal à changer ses pratiques en un laps de temps très court, je ne crois qu’on risque fort de retrouver le même état d’esprit ou la même situation. J’ai vu bien des cadres qui sont revenus, profil bas, chez leur ancien employeur, avec des responsabilités moins importantes, ou repartir encore une fois en claquant la porte. Tout cela pour montrer que, très souvent, c’est le salarié qui est obligé de plier face à l’entreprise, et non l’inverse. Je ne voudrais jamais vivre une telle expérience qui reflète parfois une vie professionnelle inaboutie.»

Ahmed m.
Agent commercial
«J’y suis retourné pour occuper un nouveau poste»
«J’ai eu l’occasion de retravailler pour une ancienne entreprise il y a quelques années. En réalité, je l’avais quittée au départ non pas en raison d’une mésentente avec le management ou d’une meilleure proposition à l’extérieur, mais plutôt pour un arrêt maladie qui a duré plus d’un an. Entre-temps, après mon rétablissement, j’avais préféré changer d’entreprise pour des raisons de santé. Comme j’étais affecté dans une usine de production, je ne pouvais plus supporter toutes sortes de nuisance.
Quelques années plus tard, j’ai repris contact avec mon ancien patron en raison des relations commerciales qui nous unissaient. Il m’a proposé de me reprendre. Comme nous nous connaissions depuis longtemps et que nous nous étions quittés sans heurt, je n’ai pas hésité longtemps à accepter. De même, que je connaissais parfaitement les circuits de l’entreprise en tant qu’agent de production. Ceci dit, j’ai dû négocier un nouveau poste, autre que la production.»