Carrière
Une vision 2017 pour l’OFPPT
Pour l’année 2014, l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail table sur un chiffre d’affaires de 114 millions de DH, soit 20 millions de plus qu’en 2013. La formation coûte 6 908 DH par stagiaire et par an, soit une baisse de 51% par rapport à 2001. L’objectif est de former un million de jeunes d’ici 2017.

L’heure était au bilan pour l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), lors du dernier forum organisé, jeudi 10 juillet 2014, par la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc à Casablanca. Un bilan plutôt satisfaisant, selon les propos de Larbi Bencheikh, directeur général de l’OFPPT. La formation continue à destination des entreprises, mission de base de l’office, a permis à l’OFPPT d’effectuer, durant l’année 2013, quelque 2 600 actions en faveur de 900 entreprises. Ces actions peuvent être des services d’ingénierie de formation permettant d’adapter les besoins en formation des RH aux projets de développement et à la stratégie des entreprises bénéficiaires ou encore des formations sur mesure ou interentreprises ayant pour objectif de favoriser l’échange d’expérience entre ressources humaines d’entreprises différentes, à travers des formations à la carte. Au total, l’OFPPT a fourni plus de 154000 journées de formation en 2013, réparties en deux principales catégories. La première est composée de cursus en cours du jour (cas des formations qualifiantes et de longue durée) permettant d’acquérir de nouvelles compétences pour adapter les profils aux emplois. La deuxième se passe en cours du soir. Son but est de faciliter l’évolution de carrière à travers des formations diplomantes au profit du personnel des entreprises.
Optimisation des dépenses, davantage une obligation qu’un choix
L’OFPPT compte 8 575 collaborateurs dont 6 231 formateurs répartis entre 10 directions régionales, 329 établissements de formation à travers le Royaume. Au total, 278 métiers sont couverts par les services de l’OFPPT dont 105 formations qualifiantes (cf. tableau des secteurs couverts par l’OFPPT). Durant l’année scolaire 2013-2014, l’office a offert 340 000 places de formation. En 2013, le chiffre d’affaires relatif à la formation continue de l’office s’est élevé à près de 94 millions de DH, dont 48% en faveur du secteur privé. A ce propos, il est à signaler que les entreprises opérant dans le secteur du transport constituent 58% des entreprises bénéficiaires. Viennent après le secteur minier (14%) et l’agroalimentaire (12%). Le BTP et le textile ne constituent quant à eux que 1% des entreprises ciblées par l’office. Les formations techniques représentent 77% du chiffre d’affaires. Le management, en deuxième position, accapare 9% seulement du CA, contre 3% pour les formations sur les systèmes de qualité, 2% pour la communication et 1% pour les finances et le marketing.
Pour l’année 2014, l’OFPPT table sur un chiffre d’affaires de 114 millions de DH. D’importants programmes en cours, notamment avec les ministères de l’équipement, du transport et de la logistique, de l’intérieur, de la justice, OCP Group, l’ONEE et la CTM permettront d’atteindre ces objectifs. Mais si le chiffre d’affaires continue sur son trend haussier, l’office «maintient prioritaire sa politique d’optimisation et de rationalisation des charges», rappelle M. Bencheikh. Les charges d’exploitation, hors charges du personnel, se sont élevées à 247,8 millions de DH en 2013, contre 222,39 millions en 2012. Les postes principalement concernés par cette optimisation sont l’électricité, les télécoms, l’eau et les combustibles. Quant aux effectifs de l’office, ils étaient de 253 171 personnes en 2013, contre 231897 une année auparavant. Un redéploiement accompagné de reconversion du personnel a engendré une baisse du personnel administratif qui est passé de 45% en 2012 à 27% en 2013. Le personnel formateur a pour sa part évolué de 71% à 73%.
Un plan composé de quatre chantiers majeurs
La politique d’optimisation des coûts adoptée par l’OFPPT a fini par donner ses fruits. Le coût de la formation par stagiaire par an est passé de 14 241 DH en 2001 à 6 908 DH en 2013, soit une baisse de plus de 51%.
Pour améliorer davantage son rendement et son efficacité, «l’office s’est doté d’un plan de développement à l’horizon 2017 visant à former un million de jeunes», déclare M.Bencheikh. Ce plan est composé de 4 chantiers majeurs. Le premier concerne l’accompagnement des projets structurants et le développement de la compétitivité des entreprises. Le deuxième chantier est celui de la proximité. Car la formation professionnelle, c’est avant tout au niveau local qu’il faut la déployer, en prenant compte des spécificités de chaque localité. La dimension sociale constitue le troisième chantier du plan ambitieux de l’office. En effet, soutenir les populations à besoins spécifiques et prendre part aux initiatives et projets structurants de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) semble devenir aujourd’hui une priorité pour l’OFPPT. Enfin, la promotion de l’emploi, par le biais du développement de l’entrepreneuriat, et par conséquent l’employabilité, fait désormais partie intégrante des objectifs de l’office. La réussite de ces chantiers nécessite, selon M. Bencheikh, «d’abord la mise en place d’une réorganisation pour accompagner le développement de l’office en instaurant une régionalisation effective. Ensuite, la refonte du système de financement sur la base de l’étude sur la pérennisation du système de financement de l’OFPPT». L’office semble être décidé à se débarrasser des dernières anciennes pratiques qui existent encore. Reste à savoir si toutes les parties (salariés de l’office, entreprises, etc.) joueront le jeu.
