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Carrière

Salaire des cadres : Les prévisions d’augmentation seront fixées de manière prudente en 2012

En moyenne, les entreprises optent pour les salaires médians. Il y a des secteurs qui offriront par conséquent des salaires importants pour certaines fonctions.

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La conjoncture internationale a quelque peu chamboulé les prévisions d’augmentation des salaires des entreprises. Dès lors, c’est la prudence qui prédomine. En 2012, il est prévu que ces prévisions tournent autour de 5%. Certaines fonctions devront en profiter un peu plus. Explications avec Ghizlaine Laabi, responsable enquêtes de rémunération au sein du cabinet Diorh.

Comment analysez-vous l’année 2011 en termes de politiques salariales ?

D’après notre dernière enquête (2011), les entreprises n’étaient pas totalement fixées sur le niveau des augmentations de salaires en raison de la conjoncture internationale et locale. En termes de positionnement, elles se fixaient essentiellement sur la médiane des salaires pratiqués sur le marché ou bien la tranche supérieure (c’est-à-dire le troisième quartile) pour attirer les meilleurs profils. Par exemple, nous avons constaté qu’en 2010, près de 70% des entreprises sondées dans le cadre de notre enquête étaient fixées sur la médiane alors qu’en 2011, elles ont été plus de 80%.
Il y a deux hypothèses par rapport à cette situation. Si le climat social est maîtrisé, les entreprises décident de ne pas réviser l’enveloppe des augmentations ou de repousser la date des révisions salariales. Dans le cas contraire, elles procèdent à des augmentations collectives sans réelle différenciation.
Autre constat, les entreprises sont dans une quête d’équilibre entre les enjeux sociaux et la performance économique et financière.

Concrètement, comment les entreprises ont-elles pu gérer cette situation ?

Certaines ont été pro-actives et elles ont revu à la hausse les enveloppes des augmentations, ce qui permettait à la fois d’élever les niveaux des salaires mais aussi de récompenser par le mérite.
D’autres, en revanche, ont subi les aléas de la conjoncture internationale et ont dû faire face aux revendications internes.
Par exemple, certaines prévisions d’augmentations qui étaient fixées entre 4 et 5% sont passées à 6 ou 7% dans le but de maintenir un climat social serein.
Nous avons également dégagé un autre constat, celui de l’augmentation de salaires pour certaines fonctions de non cadres. En 2010, le taux d’augmentation d’un opérateur de base tournait autour de 3% alors que celui d’un cadre dirigeant était d’environ 6% en moyenne. En 2011, ce taux est passé à 8% pour l’opérateur alors que celui du cadre dirigeant n’a augmenté que de 0,5%.
Nous pouvons également citer les cas de certaines fonctions qui ont connu de fortes évolutions, notamment le responsable qualité, le responsable maintenance, le directeur d’usine et directeur de production. Ces fonctions deviennent de plus en plus stratégiques au sein des entreprises. Ces dernières ont compris qu’elles ne peuvent jouer uniquement sur les marges des chiffres d’affaires mais aussi sur les marges en intrants. C’est pourquoi elles ont besoin de profils capables de mieux négocier

Alors, comment voyez-vous l’année 2012 ?

Les prévisions d’augmentation seront fixées de manière prudente, c’est-à-dire de 5%. C’est une moyenne pour toutes les catégories. Evidemment, il y aura des révisions mais tout dépend du contexte de chaque entreprise.
Il faut savoir que les prévisions d’augmentation sont un exercice répétitif et que, chaque année, les entreprises vont essayer de capitaliser sur les années précédentes. En complément, elles vont chercher à améliorer la gestion des ressources humaines pour retenir les bons profils, pas uniquement avec de bons salaires.

Pensez-vous que les salaires de certaines fonctions vont évoluer beaucoup plus que d’autres ?

Difficile de le prévoir. Dans tous les cas, nous venons de lancer notre enquête 2012 qui couvre généralement les entreprises élites en matière de politique de ressources humaines avec des règles transparentes en matière de déclaration des rémunérations, des avantages sociaux, de mise en place d’outils RH… Je dirais que tout dépendra du marché de l’emploi. S’il est demandeur de compétences spécifiques, forcément, cela va se répercuter sur les salaires.
D’un autre côté, l’évolution des salaires est tributaire de la politique des entreprises. Le fait est que ces dernières ne rémunèrent pas de la même manière, certaines sont exigeantes et se donnent les moyens pour payer le prix. On l’a bien vu pour certains profils comme les bons juristes dont le salaire peut atteindre les 30 000 DH.

Quels sont les secteurs les plus dynamiques à ce titre ?

Le dynamisme peut toucher tous les secteurs. Les projets structurants nationaux qui touchent plusieurs secteurs comme l’automobile, la finance…vont certainement avoir des retombées sur les ressources humaines. Par exemple, la mise en place de Casa Finance City va avoir un impact sur les profils financiers. Il en est de même pour l’immobilier, les énergies renouvelables, l’équipement automobile, l’aéronautique, la distribution… Cela dit, les secteurs classiques comme l’industrie pharmaceutique ou l’agroalimentaire continueront d’animer le marché de l’emploi. Par évidence, les salaires seront plus importants dans ces secteurs.