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Carrière

Réda Idir : «Le passage chez un autre employeur peut accélérer un parcours professionnel»

Réda Idir, DG d’Eagle Ingeneering.

Publié le


Mis à jour le

Reda Idir 2012 11 20

Je ne suis ni pour ni contre, car tout dépend des conditions de départ de la personne. Pour qu’un retour se fasse dans de bonnes conditions, il faut que le départ soit bien géré. Il faut par exemple éviter de dénigrer l’entreprise que l’on a quittée. Souvent, les gens partent sans respecter le préavis ou régler les dossiers urgents. Dans ces cas, le retour n’est pas le bienvenu. Par contre, quand la séparation se fait de manière amicale, le retour ne peut qu’être bénéfique car la personne connaît la boîte, elle a pris de la valeur ajoutée durant son parcours. Logiquement, elle enrichira davantage l’entreprise.

Comme vous le savez, la roue tourne et l’on peut toujours être appelé à revenir chez un ex-employeur. Si les conditions citées ne sont pas réunies, on passera plus de temps à gérer des conflits. On a constaté ce genre de situation suite à des fusions dans certaines entreprises. Certains cadres ont été amenés à retravailler dans leur ancienne boîte après avoir été chez son concurrent direct qui a été absorbé.
Pour sa part, l’entreprise ne doit pas voir d’un mauvais œil le retour de l’un de ses anciens collaborateurs, surtout s’il est compétent. Elle connaît parfaitement ses aptitudes, son comportement, ses compétences… Il n’y a pas lieu de pousser plus loin pour connaître sa personnalité.

D’un autre côté, je pense qu’une décision de démissionner ne se prend pas à la légère. On part parce qu’on est en conflit avec l’employeur, via un supérieur hiérarchique, ou du fait que le climat social est malsain ; on part pour vivre une autre expérience ; on part pour évoluer professionnellement… Bref, on cherche à combler un manque. Partant du principe que l’entreprise, quelle que soit sa taille, a du mal à changer ses pratiques en un laps de temps très court, je crois qu’on risque fort de retrouver le même état d’esprit ou la même situation. J’en ai vu qui sont revenus, profil bas, chez leur ancien employeur, avec des responsabilités moins importantes, ou repartir en claquant la porte. Tout cela pour montrer que très souvent, c’est le salarié qui est obligé de se plier devant l’entreprise et non l’inverse.

Mais toutes les situations ne se ressemblent pas. C’est pourquoi on ne doit pas toujours considérer qu’un retour peut être synonyme d’échec. Au contraire, il faut voir dans quelle perspective on peut retravailler dans son ancienne entreprise et comment lui apporter sa valeur ajoutée. Il y a des cadres qui sont revenus comme directeurs généraux dans une entreprise qu’ils avaient quittée. C’est dire qu’un passage chez un autre employeur peut accélérer un parcours professionnel. Le revenant redécouvre aussi son ancienne boîte sous un autre angle, ce qui lui permet d’avoir un regard plus objectif sur son fonctionnement.