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Carrière

Premières années en tant qu’entrepreneur : Témoignages.

Ils sont souvent sous la hantise de l’échec. Pour plus de sérénité, il est important de rompre l’isolement en partageant ses préoccupations avec d’autres personnes, notamment des experts en comptabilité, fiscalité ou management, et pourquoi pas avec des proches.

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ENTREPRENEURS

Doutes, craintes…les premiers mois, voire la première année de la vie d’un entrepreneur, ne sont pas de tout repos.
Des managers qui ont accepté de nous faire part de leur première expérience partagent la même conviction : croire en leur projet mais aussi faire preuve de patience sont les recommandations répétées à sariété. Par exemple, Elias El Mehdi, DG de Samel Auto, préconise de ne pas consommer le capital apporté ou emprunté pour des dépenses purement personnelles. Autrement dit, la priorité c’est surtout l’investissement en biens d’équipement et le maintien d’un fonds de roulement de l’exploitation.

Plus important encore, le jeune entrepreneur doit bien suivre sa jeune pousse en matière comptable, juridique et fiscale. Ce suivi permet d’avoir une idée exacte de l’évolution de son entreprise, mais également d’être en règle sur le plan légal, en tant que gérant de l’entreprise, et fiscal, pour éviter les pénalités et les majorations de retard occasionnées par le dépôt tardif des déclarations fiscales, comptables et juridiques et le non-paiement dans les délais des impôts et taxes dus par l’entreprise.

Ne pas s’arrêter de se former

Tout ne se passe pas toujours comme prévu. Dans les moment de doute, il arive qu’on ait envie de baisser les bras. C’est une erreur. Tout entrepreneur gagne à être persévérant et déterminé. Il est aussi important de savoir qu’être entrepreneur ne se limite pas à avoir la fonction de directeur général sur sa carte de visite mais surtout avoir la liberté de choisir la voie dans laquelle s’épanouir, les personnes avec lesquelles travailler, le rythme auquel entreprendre…Et ce n’est toujours pas facile, surtout quand on est l’homme à tout faire. C’est surtout pour cela qu’il ne faut pas commettre l’erreur de s’isoler.
Cela veut dire que ceux qui veulent se lancer ont intérêt à partager leurs préoccupations avec d’autres personnes. Par exemple, il est fondamental de se rapprocher d’un expert-comptable ou autre spécialiste en matière de création d’entreprises dont les conseils durant les différentes étapes de gestion peuvent être très précieux. Les proches, les connaissances qui travaillent dans le même domaine et d’autres managers peuvent aussi être d’un grand apport. D’où la nécessité d’intégrer un réseau avec lequel développer des relations de partenariats, parfois avant même d’entamer la concrétisation du projet.
Autre erreur: arrêter de se former. L’idéal serait que l’entrepreneur investisse, parallèlement au développement de son business, en formation dans différents domaines en liaison directe avec son projet, y compris en management. Objectif : éviter les mauvaises surprises et réduire les faux pas !

 

 

Hicham Saadi, Fondateur de Connective Market

 

J’ai pris un associé pour faire avancer la start-up

L’aventure Connective Market a démarré fin 2015. La société s’est spécialisée dans l’intégration des systèmes d’information, dont le progiciel Axial qui est destiné aux écoles. Il a la particularité de gérer toutes les activités d’une école, à savoir les dossiers administratifs des élèves et enseignants, les inscriptions en ligne, les rapports scolaires, la communication interne…
Pour moi, les deux premières années ont été compliquées en raison du manque de ressources financières pour développer les solutions technologiques.
J’ai dû participer à des concours de start-up mais, pour leur plupart, les montants alloués étaient dérisoires.
La solution a été de prendre un associé pour faire développer le business.
Il est vrai que pendant les premiers mois, nous avons été envahis par le doute, la hantise d’échouer. Il a fallu plus d’un an et demi pour décrocher le premier contrat. Comme on ne disposait pas de références au départ, les clients potentiels ne pouvaient pas s’investir sur le coup. Le déclic ? C’est de croire en son projet, de faire beaucoup de marketing, d’approcher les médias pour se faire connaître, mais aussi de procéder à un référencement web.
Quand la première école nous a fait confiance, le bouche à oreille a fonctionné par la suite.

Ridouane
El Merabet, CEO de Morservs

 

Les premières années sont celles des sacrifices

Le seul conseil que je peux donner aux jeunes entrepreneurs, c’est d’abord de suivre une formation en gestion. C’est important! En tant qu’ingénieur de formation, je pensais qu’au début de ma jeune carrière d’entrepreneur qu’il suffisait d’être bon technicien ou de maîtriser le jargon technique pour vendre des solutions technologiques. C’est une erreur de base sur laquelle beaucoup de clients m’ont ouvert les yeux.
J’ai mis trois ans pour que mon entreprise décolle réellement. C’était des années meublées de doute et la hantise de ne pas réussir dans l’entreprenariat. Surtout que je sortais d’une entreprise structurée pour me lancer dans l’aventure.
J’ai suivi des formations, notamment dans le domaine du marketing 360. L’expérience m’a appris à être autodidacte. A ce titre, j’ai appris à faire de la veille, notamment dans le domaine réglementaire surtout en ce qui concerne le mobile payement, la monétique, la régulation…, mais aussi à faire de la finance, du recouvrement ou encore de la livraison. En tant que jeune dans le domaine, il a fallu faire ses preuves, surtout que nous étions en concurrence avec de gros opérateurs des services mobiles et télécoms.
Les premières années sont celles des sacrifices. L’essentiel est de trouver un équilibre.
La vie d’une entreprise peut difficilement se prédire et un entrepreneur doit faire face chaque jour à une remise en question afin de tenir au mieux ses engagements vis-à-vis des salariés, des clients, des fournisseurs, des banques et bien sûr de lui-même. Dès les premiers mois, il faut essayer de mettre en place des indicateurs à suivre de façon mensuelle puis hebdomadaire quand l’activité croît et quotidienne en période de croisière, pour s’assurer de garder le cap et éviter au mieux les problèmes financiers.

Elias El Mehdi, DG de Samel Auto

 

Les investissements futiles sont à éviter

J’ai toujours été baigné dans le monde de l’entreprenariat dès mon jeune âge et j’ai dû faire face à des échecs. Cependant, l’expérience la plus marquante a été sans doute celle du lancement de Samel Auto, entreprise spécialisée dans la réparation automobile.
Pour moi, la clé de réussite a été la patience de croître progressivement sans brûler les étapes. Le succès ne vient pas dès les premiers mois, car il faut accepter le facteur risque qui est un préalable à toute aventure entrepreneuriale. Prendre un risque, oui ; mais un risque calculé.
D’une manière générale, je m’appuie sur des éléments probants dans l’élaboration de mon business model. J’ai comme habitude de m’entourer de personnes qualifiées dans ma phase de réflexion avant de transformer l’idée en actions. J’ai besoin aussi d’avoir une vision globale de tous les risques (exploitations, financiers, juridiques ) et de faire une étude d’impact des risques. Cela me permet principalement d’avoir une assurance minimale.
Dès que ma décision est prise, je mets tous les atouts en ma faveur par un investissement personnel important et une conviction certaine en mon projet et cela dans le but d’avoir la probabilité de succès la plus élevée. Pour évaluer la performance de mes actions en continu, je mets en place un tableau de bord composé d’indicateurs ciblés qui me permettent de la réactivité.
Bien évidemment, on fait face pendant les premières années à de la pression, à une tension permanente et à faire des sacrifices que l’entourage familial ne comprenait pas forcément.
Je pense qu’entreprendre est aussi le maillage de quatre facteurs essentiels: l’idée de projet, les ressources humaines, le financement et le tour de table.
Pour moi, le dernier facteur essentiel pour se lancer dans l’entreprenariat, c’est surtout partager la même vision du business et avoir des compétences complémentaires et non pas s’entourer des clones.
Autre règle importante dans le démarrage est d’éviter les investissements futiles. Pour moi, le fait de se focaliser sur l’aménagement des bureaux, dès le départ, a été une erreur. Il fallait d’abord s’assurer du fonds de roulement nécessaire pour financer l’activité, disposer d’un système de recouvrement efficace, trouver des partenariats commerciaux solides et enfin avoir une vision à long terme pour son business.