Carrière
Moukawalati, Afem, Espod, CJD… où trouver de l’aide pour créer son entreprise
Les structures d’aide à la création d’entreprise sont nombreuses et proposent des prestations allant de l’idée à sa concrétisation, et même de l’accompagnement post-création. Elles apportent le soutien psychologique indispensable à tout promoteur.
Faire appel à une structure d’aide permet de gagner du temps et de sécuriser son décollage.

C’est un fait ! La création d’entreprise reste faible au Maroc. En 2009, le rapport Doing Business de la Banque mondiale l’a classé 62e sur une liste de 128 pays. Pourtant, ce ne sont plus les structures d’aide ou les moyens de financement qui font défaut.
Elles sont même très nombreuses. Qu’elles soient publiques ou privées, ces structures fournissent une assistance, depuis le stade de l’idée jusqu’à sa concrétisation, en plus d’un accompagnement durant les premières années d’existence. L’intérêt de cet accompagnement est à la mesure des problèmes que peut rencontrer une entreprise naissante. Le taux de mortalité est en effet très élevé durant les cinq premières années. Pour franchir ce cap, il est donc important de «ne pas rester seul», conseille Driss Belkhayat, président national du Centre des jeunes dirigeants (CJD). En d’autres termes, il convient de chercher un mentor, de demander conseil au sein d’un réseau, de profiter du dispositif d’aide. Bref, on n’a rien à perdre à aller chercher un soutien surtout quand les prestations sont gratuites.
Qui solliciter ? Actuellement, le programme Moukawalati peut être considéré comme le premier dispositif intégré d’appui à la création des petites entreprises au Maroc permettant de lutter contre le chômage par le biais de l’auto-emploi ou emploi indépendant. Le principe est d’aider toute personne désirant se lancer avec des prêts allant de 50000 à 250 000 DH.
Au moment du lancement de Moukawalati, les ambitions étaient énormes. Le programme visait la création de 30 000 petites entreprises à l’horizon 2008 et 90000 emplois.
Deux ans après, on est loin du compte. Le démarrage avait en effet été difficile à cause de quelques problèmes (phase de création d’entreprise étant longue et contraignante : présélection, sélection, formalisation d’un canevas projet, étude technique, étude du marché, rectification du plan d’affaire…), mais les procédures ont été revues. Depuis 2009, il a été élargi aux jeunes porteurs de projets disposant du certificat de l’enseignement fondamental, alors qu’il était initialement destiné aux diplômés de la formation publique ou privée (niveau collège au moins) et aux lauréats de la formation professionnelle.
Les experts en charge de ce programme ne se limitent pas à l’aspect financier, les porteurs de projets sont aussi conseillés avant et après la création.
Une telle assistance est également offerte par la Fondation Banque populaire pour la création d’entreprise, l’un des plus anciens organismes du genre dans le pays. Elle a accompagné, conseillé, assisté et formé plusieurs centaines de porteurs de projets, depuis sa création en 1991.
Un réseau comme le Centre des jeunes dirigeants (CJD) joue aussi un rôle prépondérant dans la promotion de l’esprit d’entreprise. Cette association ouverte à des personnes âgées de moins de 40 ans tente depuis sa création de démystifier la peur en prouvant par l’exemple, à travers ses jeunes membres, eux-mêmes chefs d’entreprises pour la plupart, qu’il est possible de prendre son destin en main.
L’Association des femmes chefs d’entreprises (AFEM), Espace point de départ (Espod), Maroc Entreprendre, l’Agence nationale pour la promotion de la PME (ANPME), les Centres régionaux d’investissement (CRI), la Fédération des PME/PMI, les Chambres de commerce et d’industrie sont autant de structures sur lesquelles il est possible de s’appuyer.
Il est possible de se faire héberger pendant les premières années
Il n’existe toutefois pas de premier interlocuteur privilégié par excellence. L’important est d’oser frapper aux portes. Le premier contact vous permettra de vous orienter vers d’autres personnes, structures ou solutions.
Le véritable atout de ces structures d’aide reste l’information, qui fait souvent défaut, et la formation. Sur ce dernier volet, le CJD, par exemple, propose à ses membres des parcours sur plusieurs années, qui doivent correspondre à une progression en termes d’implication et d’engagement pour eux, et en termes de performances pour leur entreprise.
Pour sa part, l’AFEM, créée en 2000, a lancé son centre d’incubation au sein de son siège pour héberger et accompagner des femmes porteuses de projets pour une durée de 2 ans. Cette formule permet d’offrir aux porteuses de projet un local d’hébergement, une structure offrant des services communs à des coûts réduits et une logistique matérielle adaptée tout en leur assurant un programme d’accompagnement dans l’élaboration et la finalisation techniques de leur projet d’entreprise ainsi que le conseil, notamment dans les domaines juridiques, technologiques, financiers, commerciaux et des ressources humaines.
Cet accompagnement est complété par une formation en fonction des besoins identifiés ou exprimés par les créatrices d’entreprises.
Sabah Chraibi, présidente de l’Association Espod, souligne à cet effet que «ces organismes apportent un appui technique mais aussi psychologique aux jeunes créateurs. C’est en quelque sorte leur donner une assurance dans leur projet. En tant que force de réflexion, elles sont là pour aider les jeunes à se poser les bonnes questions et à résoudre eux-mêmes leur problématique».
Mme Chraibi met surtout l’accent sur la mutualisation des efforts et des compétences.
«La création d’entreprise est un acte difficile. Nous conseillons souvent les candidats à se mettre en équipe pour affronter ce défi. Dans plusieurs cas, l’union a bien donné des résultats probants», résume-t-elle.
Il importe de noter que certaines prestations sont payantes. Mais pour un démarrage, rien que le fait de pouvoir évoluer dans un environnement où l’on peut trouver écoute et réconfort en vaut le coup. De plus, le prix est souvent symbolique, donc largement plus faible que ceux d’un cabinet de conseil privé.
Faire appel à une structure d’aide n’est pas obligatoire mais un acte de bonne gestion pour gagner du temps et sécuriser son décollage en neutralisant des risques pas toujours correctement appréhendés.
A Lire aussi :
Où trouver de l’aide pour créer son entreprise : Avis de Sabah Chraibi, Présidente de l’ESPOD.
Où trouver de l’aide pour créer son entreprise : Avis de Driss Belkhayat, Président national du CJD.
Ce que proposent les structures d’aide à la création d’entreprises.
Où trouver de l’aide pour créer son entreprise : Avis de Zakaria Benaboud, Expert-comptable.
